Aux regards de ses prédécesseurs, ce volume est particulier à plus d’un titre, sa caractéristique principale étant de ne pas avoir une unité d’ensemble, mais d’être composé de trois parties majeures et indépendantes. Ceci dit, le fait d’être indépendantes tient davantage à la forme qu’au contenu, puisqu’à chaque fois nous restons dans la même période chronologique de rédaction (le début des années 1930) et le même sujet traité : la naissance du corps de légendes qui allaient devenir le Silmarillion, faisant suite aux Contes Perdus et aux Lais de Beleriand et en les inscrivant dans un univers plus large.
La première partie est donc consacrée au premier Silmarillion, avec des fragments postérieurs aux Contes perdus, puis l’Esquisse de la Mythologie (destinée originellement à expliquer le contexte du Lai des Enfants de Húrin ), un « Silmarillion réduit » en 32 pages et autant de commentaires. Vient ensuite la Quenta Noldorinwa qui, reprenant l’idée des Contes Perdus (Eriol/Aelfwine le voyageur ramène les légendes des jours Anciens en Angleterre après son séjour sur Tol Eressëa), développe la trame de l’Esquisse aux travers de ses diverses versions et commentaires, avec en bonus (et pour renforcer le mythe d’Eriol), un extrait de la « traduction » de la quenta en vieil anglais, tel qu’Eriol l’aurait rapporté à ses contemporains. Cette version primitive du Silmarillion diffère de celle qui fût publiée plus tard, non seulement sur les noms des protagonistes et sur certains événements, mais elle apporte aussi son lot d’enseignements qui apparaissent ici pour la première fois et n’ont plus quitté le légendaire depuis.
Vient ensuite une section dédiée à la géographie d’Arda et comprenant la première carte couleur de Beleriand, commentée et explicitée pour chaque terme apparaissant sur la carte, suivie d’extensions ultérieures se superposant à la carte principale. Après Beleriand, voici le tour de l’Ambarkanta, récit de la Forme du Monde par Rúmil décrivant la cosmogonie, géologie et géographie d’Arda, le tout appuyé par 5 illustrations de la Terre et de son évolution.
Le dernier composant de ce volume est plus historique puisque consacré aux premières Annales de Valinor et de Beleriand, de la Création d’Eä à la naissance du Soleil et de l’arrivée de Fingolfin en Beleriand jusqu’à la Chute de Morgoth, là encore avec la version en vieil anglais d’Eriol.
— Foradan