La traduction du second tome du Dernier apprenti-sorcier ne se sera pas beaucoup faite attendre, tandis que le troisième est d’ores et déjà programmé pour le courant de l’année prochaine. Espérons que ce soit de bon augure pour cette série de fantasy urbaine – genre qui, avouons-le, ne rencontre pas un grand succès dans notre pays. Auréolée d’une nomination au prix Elbakin.net, la série arrivera-t-elle à confirmer son bon départ ?
Cette suite se situe dans la lignée du premier roman : les déçus de la première heure ne seront pas plus convaincus ici ; les autres, par contre, devraient y retrouver tout ce qui avait fait leur bonheur, une ambiance jazz en plus.
Car non content d’avoir fait le nécessaire pour être le premier dans les rayonnages des libraires (c’est Joe Abercrombie qui doit être dégoûté), Ben Aaronovitch a repris tous les éléments du premier tome – en même temps, il aurait eu tort de s’en priver –, à ceci près donc qu’il ajoute une dimension jazz, l’occasion de rendre hommage au polar des années 30, ceux de Dashiell Hammett et de Raymond Chandler. Ainsi, notre policier-magicien préféré doit enquêter sur une série de meurtres qui affectent les joueurs de saxophone. Bien sûr, la magie ne semble pas y être étrangère…
Quel plaisir de retrouver le duo Grant - Nightingale sous la plume toujours délicieusement so british de l’auteur, entre flegme anglais et dérision… tout aussi anglaise, et de plonger avec eux dans les bars londoniens où la fumée des cigarettes des jazzmen va nourrir le smog londonien ! Encore une fois, l’intérêt de l’histoire ne réside pas tant dans l’identité du « méchant » que dans les personnages secondaires, l’humour omniprésent, les références à la pelle, et l’ambiance décidément au top, plus encore que dans le premier tome. Oui, assurément, la magie fonctionne toujours !
… si ce n’est une fin trop facile. C’était déjà le cas dans le premier tome. Sauf que l’auteur n’a cette fois plus l’excuse du premier roman. Mais soyons francs, on ne reste pas chagrinés très longtemps puisque les dernières lignes nous projettent vers la suite. On la lira, avec quand même, un œil vissé sur la conclusion qui a intérêt à être à la hauteur – il ne faudrait pas que ça devienne une marque de fabrique.
D’où la note un peu en dessous, un avertissement en somme, que l’on espère sans suite, cette fois.
— Zedd