Tobias S. Buckell n'est pas encore un nom très connu de notre paysage, mais il s'agit avant tout d'un auteur s'étant fait remarquer pour ses romans de SF. Alors, que dire de sa première incursion en fantasy, à l'occasion d'une simple novella ?
Si celle-ci n'était pas "couplée" avec The Alchemist de Paolo Bacigalupi (La fille automate), avouons que nous ne l'aurions peut-être pas lue, car le résumé en lui-même n'est pas forcément des plus engageants. Et le lecteur avide d'action l'aurait bien vite regretté.
En effet, si l'on devait faire un seul constat à la lecture de The Executioness, ce serait l'impression de se retrouver devant un roman de David Gemmell, sans les longueurs et avec une héroïne en guise de protagoniste principal. Une héroïne prête à tout pour retrouver ses enfants qui lui ont été arrachés par de vils envahisseurs, elle qui n'a déjà pas eu une vie facile et se retrouve, un temps, dans la peau du bourreau.
Souffle épique, univers à l'avenant, narration sans temps mort, scènes d'action efficaces, rebondissements bien placés, personnages façonnés avec talent malgré des personnalités loin de s'avérer particulièrement complexes...
Les liens sont nombreux. Et le parcours de Tana, aussi bien intérieur que dans les faits, au fil des épreuves qui se dressent devant elle, représente une évolution réussie, celle d'une héroïne crédible et humaine sachant user de la légende qui se crée peu à peu autour d'elle.
Bref, un récit bien troussé que l'on suit avec plaisir et qui ne cède pas tout à l'aventure popcorn, même si on ne peut pas arguer pour autant d'une profondeur philosophique particulière. Et si le style de l'auteur se montre sans fioriture, il se plie en tous les cas à son sujet, nous livrant la voix de son héroïne au destin loin d'être celui auquel elle s'attendait.
The Executioness constitue donc au final une bonne surprise, sans pour autant révolutionner le genre, aussi bien sur le fond que sur la forme. Porte d'entrée sur un univers, nous reviendrons à celui-ci par le biais de la chronique de l'autre novella le mettant en scène sous un autre angle, les deux récits n'étant pas directement liés.
— Gillossen