Avec cette suite, L'Atalante poursuit son découpage, quand les deux volumes en question constituant ce tome 2 nous paraissent là encore à même d'avoir été réunis, au prix certes d'un livre beaucoup plus épais, mais rien de véritablement gigantesque ou rédhibitoire.
Nous avions également pointé du doigt les couvertures du Serment de l'épée. On notera cette fois un léger mieux, surtout après avoir jeté un oeil à la couverture originelle américaine. Et à l'image de ces illustrations, le contenu du roman s'avère un peu plus agréable à lire que les deux volumes précédents. L'intrigue elle-même s'approfondit légèrement et le doute n'est plus permis : David Weber ne cherche pas la parodie mais manie simplement un humour qui se montre loin de faire toujours mouche, d'où parfois des scènes entières suscitant un intérêt tout relatif.
Pour le reste, les choses n'ont pas vraiment changé : le destin de Bahzell n'a malheureusement rien de bien passionnant et si le personnage prend un peu d'épaisseur, on ne peut pas établir le même constat côté charisme. Il en va de même avec les personnages secondaires, à commencer par Brandark, vite agaçant, quand d'autres ne sont là vraiment que pour jouer leur courte partition avant de disparaître.
Mais le principal problème de ce tome 2, c'est bien le fait que l'on devine largement à l'avance le moindre élément du récit affichant un tant soit peu d'importance, et pas besoin d'être un incroyable expert en fantasy épique pour y parvenir. Pour peu que les intrigues balisées ne vous rebutent pas trop, vous pourrez éventuellement apprécier la balade sur le moment car David Weber, sans être un grand raconteur d'histoires, sait poser un cadre et avancer ses pions avec une certaine efficacité, ce que ses fans amateurs de SF savent déjà.
Toutefois, le constat global ne change guère 600 pages plus loin une fois refermé ce tome 2 : voilà typiquement le genre d'ouvrages que l'on aimerait voir publiés directement en poche.
A noter en ce mois de juillet 2012 que l'auteur vient d'ailleurs de donner une suite à sa "trilogie", via un quatrième tome publié 7 ans après le troisième.
— Gillossen