Mieux vaut annoncer d'entrée la couleur en soulignant que ce tome est un cran en-dessous du tome 1 de La Guerre des démons.
Autant le premier tome présentait quelques nouveautés telles que la démonologie ou encore la perte des personnages centraux de l'intrigue à la fin qui relançait toute l'intrigue, autant La Porte des ténèbres s'enlise dans des ornières plus classiques.
L'intrigue, relativement simple, suit son cours avec peu de rebondissements marquants. Les personnages apparus dans ce cycle tels le démoniste Amirantha, le sergent inflexible Sandreena ou encore les deux frères Elfes des Étoiles apportent toutefois une réelle plus-value au roman. Leurs caractères atypiques sont attachants et les révélations personnelles sur leur passé font avancer l'intrigue.
Mais la plume concise et sympathique de l'auteur ne parvient pas ici à faire oublier un sentiment de lassitude, de déjà-vu qui étreint le lecteur. Le roman est de bonne facture mais après tant de tomes, on attend un peu plus qu'un tome « agréable » pour relancer l'intérêt et entretenir l'intrigue.
Dans la liste des défauts, on peut aussi regretter que La Porte des ténèbres termine le diptyque de La Guerre des démons sur un goût d'inachevé. En effet, l'auteur, contrairement aux cycles précédents, laisse de nombreuses questions sans réponses et ne conclut que partiellement son intrigue. Pug et le Conclave des Ombres sont parvenus - une nouvelle fois - à contrer l'arrivée du Mal sur leur monde de Midkemia mais Raymond E. Feist estime cela insuffisant et nous donne clairement rendez-vous pour un prochain cycle qu'il veut apocalyptique face à une menace qui réduit à l'état de quantité négligeable la somme de toutes les menaces qu'avaient jusque-là connues nos héros.
La parution en français de The Chaoswar Saga, dont le tome 2 paraîtra en anglais début 2012, devrait nous éclairer sur ces promesses alléchantes. Il suffira sans doute que la qualité et l'intérêt repartent en hausse pour que les lecteurs soient satisfaits...
— Belgarion