Quand on apprend que le prolifique Brandon Sanderson, que l’on ne présente plus tant ses œuvres ont su faire parler d’elles en seulement quelques années, s’attaque à une franchise de jeu vidéo, on se demande à quel genre de travail il ne s’est pas frotté.
Pour mémoire, le jeu Infinity Blade était sorti en décembre 2010 sur plate-forme iOS et avait été accueilli plutôt chaleureusement par la communauté grâce a de très bon graphismes et un cadre épique, malgré le manque de renouveau qui limitait le jeu à une succession de combats. Mais son succès retentissant entraîna deux suites, respectivement en décembre 2011 et septembre 2013. Alors quand Sanderson lui-même décide de s'amuser à étoffer cet univers, on se dit que l’on peut s'attendre à une bonne surprise. Saluons d’ailleurs au passage Panini qui a fait le choix de publier les deux tomes V.O (Infinity Blade: Awaking et Infinity Blade: Redemption) en un seul volume.
Cependant, le résultat se révèle en dents de scie. La première novella est bonne car l’on n’a pas besoin de connaître l’univers et l’histoire que l’on découvre pour pouvoir l’apprécier. Les personnages sont intéressants, l’humour côtoie de manière subtile l’action bien présente et on sent que Brandon Sanderson a mis sa plume au service d’un projet qui lui plaisait.
Mais alors que la première novella se se révèle donc plutôt sympathique, la seconde l’est moins. Le lecteur a ainsi plus de mal à pénétrer dans le cadre utilisé par l'auteur, car Sanderson reste fidèle à la trame générale de la trilogie vidéoludique et celle-ci a forcément avancé entre-temps. Mais si ce n’était que ça, on pourrait avec un peu de persévérance passer un bon moment. Mais hélas l’histoire n'est pas aussi bien ficelée que la première. Les personnages sont plats, l’histoire assez fade malgré une ambiance plus sombre et l’on sent que ce récit sert avant tout de lien entre le deuxième et troisième opus.
Il s'agit là d'ailleurs d'un problème récurrent des franchises de jeu vidéo modernes. Quand je veux lire un livre ou jouer à un jeu vidéo, je n’ai pas forcément envie de devoir m'infliger tout ce qui est sorti sur le sujet. Car Infinity Blade n’est pas le seul à développer son background sur plusieurs supports. Ça peut être une bonne idée, cela peut même donner des histoires très sympathiques tant que l'usage de ces différents supports reste indépendant les uns des autres.
Nous sommes donc clairement loin d’un Sanderson au sommet de son art mais plus face à deux novellas lui permettant de s’amuser entre deux cycles plus ambitieux.
Pas forcément conseillé à ceux qui n’ont pas joué au jeu, il plaira assurément aux amateurs d’Infinity Blade.
— Asavar