Tous les amateurs du cycle de La Tour sombre ont dû se réjouir de l’annonce de la parution d’un nouveau roman dans le monde du Pistolero. Mais sa lecture comporte son lot de - légers - désagréments ou du moins de surprises !
Rappelons tout d’abord que cet (ultime ?) volume se déroule entre Magie et cristal et Les Loups de la Calla, et s’inscrit donc en volume « 4.5 », comme le nomme lui-même l’auteur, dans le déroulement de la quête de Roland et son dernier ka-tet.
La première déception du fan, du cycle comme de l’auteur, réside sans doute dans le nombre de pages, somme toute assez faible : 285 en tout et pour tout. Les pavés habituels de Stephen King sont donc bien loin ! Ensuite, et même si l’édition grand format de J’ai Lu est soignée, reprenant en particulier les illustrations couleur accompagnant l’édition originale, il faut reconnaître que le coût de 20 € semble un rien exagéré, pour un succès probable qui plus est. (Pour être tout à fait honnête, merci au Service Presse de l’éditeur pour la fourniture à titre gracieux du volume ayant servi à cette critique…)
Passons au fond maintenant. Si on retrouve bien Roland, Eddie, Susannah, Jake et Ote, le roman est en fait à tiroir. Comme dans Magie et cristal, une pause dans la quête de la Tour Sombre permet à Roland de lever le voile sur un récit concernant son passé. Et ce tiroir comporte un double fond puisqu’un récit « légendaire » est inclus et conté dans cet épisode de son passé. Trois histoires pour le prix d’une, pourrait-on dire, tout cela en moins de 300 pages ! Autant dire qu’il ne faut pas s’attendre à de grandes révélations ou de grandes avancées sur la quête des derniers pistoleros. Le personnage de Roland, quant à lui, y gagne encore un peu en épaisseur, si tant est qu’il en eût besoin.
L’ambiance des récits est proche de celle des Petites sœurs d’Elurie, nouvelle que vous pourrez trouver dans le recueil Légendes, et assez éloignée de celles des trois derniers volumes du cycle – ce qui, pour votre serviteur, est un point plutôt positif. Les trois récits se tiennent bien, avec quelques clins d’œil aux connaisseurs du cycle, parfois sans doute un peu appuyés, mais qui font sourire tout de même.
En conclusion, ceux qui ont suivi Roland jusqu’à la Tour Sombre trouveront leur compte dans ce court roman à tiroirs. Les autres y seront sans doute hermétiques, et contrairement à l’avant-propos de l’auteur, je déconseillerais de lire ce roman sans connaître les particularités du monde de Roland. Ceux qui découvrent la Tour sombre peuvent lire ce récit juste après Magie et cristal, sans crainte de spoilers quelconques.
— Publivore