Sur Elbakin.net, si tous les tomes d'un cycle que nous n'avons pas encore critiqué sont disponibles, nous avons tendance à rédiger une chronique globale revenant sur le cycle en entier. Mais dans le cas de premier tome dont nous ne savons rien, et pour ne pas risquer de devoir attendre parfois plusieurs années avant d'en parler sur le site, nous nous lançons souvent dans la critique dudit premier tome, parcellaire par la force des choses.
Avec de temps à autre l'impression de n'avoir plus grand-chose à dire lorsque vient le tome 2, car l’œuvre en question ne "méritait" pas une approche volume par volume. Ce qui ne se perçoit pas forcément de prime abord.
Cela dit, La Légende de Kell avait eu de quoi nous inspirer à elle seule une longue chronique relevant d'ailleurs souvent de la diatribe. A raison, nous le pensons toujours, même si visiblement, d'autres ont su trouver au roman d'Andy Remic des qualités invisibles à nos yeux...
Dès lors, cette suite allait-elle nous condamner à la redite, avec l'envie de simplement ajouter quelque lignes à la critique du premier tome pour la transformer en chronique de cycle ? Ah, l'envie ne manque pas, effectivement. Car Remic ne change absolument pas son fusil, ou plutôt sa hache, d'épaule. Le contraire eût été étonnant, certes. Mais on retrouve exactement la même formule.
Dialogues se voulant percutants, une énorme dose d'action, souvent gore, hommage appuyé à tout un pan de la fantasy inspiré par David Gemmell... Tous ces ingrédients sont encore là. Pour tout dire, le roman se rapproche un peu des intentions de départ de l'auteur affichées précédemment et se révèle donc légèrement plus réussi (ou moins pénible, c'est selon), essentiellement car plusieurs personnages importants prennent enfin un peu d'épaisseur.
De même, la "mythologie" de l'ensemble s'étoffe largement au fil des pages et Remic a su lever le pied sur certains des éléments les plus grotesques de son intrigue pour la resserrer sur l'essentiel, l'action et Saark et Graal. Mais c'est quand il se veut (un peu, n'exagérons pas...) plus ambitieux que l'on se retrouve avec des retournements de situations parfois tout simplement abscons.
Bref, un point de gagné, c'est toujours ça de pris pour ces Vampires d'airain et nous avons donc pu trouver de quoi rédiger une chronique à part entière dans le même temps. Mais de là à laisser le bénéfice du doute à Andy Remic...
On préfèrera attendre le troisième et dernier tome pour le coup, quitte à réviser notre jugement.
— Gillossen