Ah, le Londres victorien...
Combien de romans du genre avons-nous déjà lus ? Combien de romans avons-nous déjà lus avec une bonne pincée de steampunk et une enquête à mener aussi dangereuse qu'empreinte de mystère ? Oui, voilà un type de romans qui ne manque pas et que l'on retrouve très régulièrement dans le paysage des parutions de l'Imaginaire.
Dès le prologue, cette ambiance fait son petit effet, comme souvent, pour peu que l'on y soit sensible. Mais les personnages ne sont pas en reste, et le duo formé par Veronica Hobbes et Maurice Newbury ne manque pas de potentiel, même si pour l'instant, il faut bien avouer que nous restons un peu sur notre faim car difficile de nier qu'ils sonnent un peu creux, comme d'ailleurs la plupart des protagonistes du roman, souvent unidimensionnels. Leurs relations ne sont pas forcément exploitées au mieux et il manque pour le moment la petite étincelle d'une alchimie réussie. Mais, après tout, l'auteur a un cadre à poser et une intrigue à mener. Peut-être a-t-il préféré se concentrer sur ces éléments-là.
Une intrigue donc, une intrigue qu'il mène à grandes rasades d'action. Parfois inventives, souvent spectaculaires, ces scènes semblent, malheureusement, constituer l'épine dorsale du récit. Le plus souvent, les personnages la subissent. Les situations se désamorcent souvent d'un bon mot. Bien sûr, les touches d'humour du roman sont évidentes et à prendre en considération en conséquence. Mais on se demande tout de même si l'on ne peut pas y voir quelques facilités.
Parfois bancal dans sa structure, jouant des mécanismes du feuilleton mais sans toujours en appliquer la rigueur, Les Revenants de Whitechapel n'est qui plus est pas particulièrement bien écrit, dans un style franchement passe-partout.
Pour autant, le roman est loin d'être insipide, porté par un réel enthousiasme et une atmosphère réussie à l'origine de moments de lecture parfois assez jouissifs, avouons-le. Est-ce à dire que le cadre, ses clins d'oeil et les rebondissements de l'intrigue suffiraient à en faire une parution indispensable ?
Certes non. Mais le tout n'est pas désagréable pour autant et son mélange d'influences détonnant fonctionne avec une certaine inspiration, que l'on aimerait juste pouvoir retrouver de façon continue.
— Gillossen