Nouveau Garrett, nouveau titre à consonance métallique.
Ce sixième opus des aventures du désormais célèbre détective reflète cette continuité d'une histoire à l'autre avec cette fois-ci une intrigue centrée sur la recherche d'un mystérieux tueur de jeunes femmes. Sanglante et poisseuse de noirceur à souhait, l'histoire reste dans la bonne lignée des précédentes.
Le récit est mené tambour battant, au gré des découvertes et des soliloques de Garrett, qui ne manque pas d'être bousculé par les divers évènements qui lui tombent dessus - et qui ne font que confirmer son pessimisme forcené. Nous retrouvons donc un Garrett égal à lui-même plongé dans une chasse à l'homme intense qui se renouvelle à de nombreuses reprises suite au lancement d'une antique malédiction. Lui qui ne voulait plus travailler se voit forcé de reprendre son habit de chevalier blanc pour limiter le massacre.
De même, Nuits au Fer Rouge remet sur le devant de la scène quelques personnages hauts en couleur qui accompagnent désormais la vie de Garett, pour le plus grand bonheur du lecteur qui bénéficie de fréquentes touches d'humour. L'homme mort est sarcastique à souhait, Morlet est toujours prêt à user d'expédients violents et Dean, l'homme à tout faire de Garrett, est égal à lui-même pour le plus grand malheur du détective. Tous ces personnages à la personnalité propre sont désormais des incontournables de ce monde.
Mais voilà, le plus gros problème est justement que l'originalité du roman est très faible. Le cadre de la ville reste le même, la chasse au tueur de femme façon Jack l'Eventreur a déjà été abordée dans certains opus précédents, les réflexions intérieures de Garrett ont tendance à se répéter d'un tome à l'autre et surtout l'intrigue globale du cycle n'avance pas d'un pouce. Par ailleurs, le lecteur risque de n'être que partiellement convaincu par le final précipité de l'intrigue qui ne répond pas à toutes les questions et a du mal à surprendre.
Glen Cook semble peiner à renouveler les aventures de Garrett et ne parvient plus à atteindre les sommets que nous lui connaissons. La qualité du récit reste plus que correcte, mais il faudrait qu'il se détache un petit peu de ces trames similaires pour explorer d'autres facettes de la vie de Garrett et du polar fantasy.
Avec son talent, c'est loin de lui être impossible.
— Belgarion