Tout d’abord, il est important de noter qu’il est inutile d’avoir lu les deux précédentes Chroniques des rivages de l’ouest pour comprendre et apprécier Pouvoirs. Nouveau narrateur, inconnu jusque-là, pour une nouvelle tranche de vie. Seul le tout dernier chapitre pourra éventuellement vous laisser quelques interrogations secondaires, que vous pourrez combler par la suite en lisant Dons et Voix.
Dans ce roman, nettement plus long que ses deux prédécesseurs, Ursula K. le Guin nous propose le schéma assez classique du passage de l’enfance à l’âge adulte. Trois évènements majeurs viennent rythmer l’adolescence du narrateur, délimitant quatre périodes nettement différenciées par quatre modes de vie spécifiques.
A travers cette construction d’un homme, cette quête de soi mais aussi du bonheur, l’auteur égrène les thèmes de réflexion pour le lecteur tournant autour du triptyque liberté, culture, rapport aux autres, et de l’alchimie nécessaire entre ces trois éléments pour atteindre le bonheur.
Quid de la fantasy dans tout cela ? Et bien, elle n’est finalement que très secondaire. Outre le monde inventé, elle pointe son nez de-ci de-là, à travers l’évocation des deux pouvoirs du narrateur, dont l’un n’a même que peu à voir avec la magie.
Pouvoirs n’en reste pas moins un bon roman, humain et humaniste, bien dans le style posé mais prenant d’Ursula le Guin, ici au mieux de sa forme.
— Publivore