Les aventures de Nigel se poursuivent dans ce troisième album (en attendant le suivant, Bound), mais de la même façon que les interrogations du lecteur se perpétuent.
Pourtant, aucune tromperie sur la marchandise en vue : Sébastien Latour tisse son scénario avec les mêmes ingrédients que précédemment, dans ce mélange d’espionnage et d’urban fantasy. Nous en apprenons même enfin davantage sur la véritable nature de notre héros et surtout son passé. Mais ces révélations bouleversent-elles vraiment l’ordre établi ? Pas particulièrement, du moins, pour l’instant. Ces fragments dévoilés pêle-mêle évoquent davantage la vie d’un Immortel qu’autre chose de plus spécifique à la nature du personnage. Si les péripéties s’enchaînent à un rythme soutenu, c’est bien encore une fois l’impression d’avoir affaire à un album de transition qui prime. Le côté spectaculaire, toujours influencé par le cinéma, assure précisément le spectacle, mais l’ensemble demeure un peu vain, d’autant que l’on anticipe plusieurs des rebondissements majeurs.
Et pour peu que l’on n’accroche toujours pas au changement de colorisation adapté depuis l’album précédent… Difficile de pleinement savourer les planches de De Vita, dont la colorisation criarde fait davantage ressortir les petits défauts que les qualités. Toutefois, Nigel et Merlin sont toujours aussi charismatiques et font pour beaucoup quant au charme de la BD.
Il n’est pas question ici de vouloir condamner cette série pour laquelle nous gardons une affection sincère en se souvenant de ses débuts. Après tout, nous sommes loin de nous retrouver face à un véritable gâchis comme il en existe tant. Mais on aimerait que Wisher puisse enfin profiter d’un potentiel développé pleinement.
— Gillossen