Que dire de plus sur Fables que l'on n'ait pas déjà dit ? Les superlatifs finissent par manquer.
Ce serait encore le cas ici, avec un neuvième recueil qui alterne une fois de plus conflit et émotion, schéma de grande ampleur et scènes de vie plus intimes, sans doute pour le plus grand bonheur des fans dans le cas présent étant donné l'évènement le plus marquant de ces quelques épisodes réunis dans le cadre de ce volume.
La lutte contre l'Adversaire donne lieu à une véritable quête qui se poursuit et trouve ici sa conclusion, du moins temporaire, avec une mise en place à la fois jouissive dans l'exécution et étonnamment politique... La comparaison appuyée entre Israël et Fableville pourra d'ailleurs provoquer davantage que de l'étonnement. Mais faisons confiance à Bill Willingham pour savoir la mettre en scène avec tact et rigueur.
Pour le reste, difficile de parler de la deuxième moitié de ce volume sans en révéler beaucoup trop. Et nul doute que quelques esprits chagrins crieront au fan service, à la facilité de l'emploi de la corde sensible... Mais, un peu de bonheur en temps de guerre, qui voudrait s'en priver sciemment ? Le seul véritable bémol que l'on pourra citer viendra sans doute du dernier chapitre, le 51, qui fatalement manque un peu de saveur après ce qui vient de se produire dans l'univers de Fables. À première vue, il s'agit là d'un chapitre de transition qui n'apporte pas grand chose à l'intrigue sur le fond et manque même d'un soupçon d'inspiration.
Mais difficile de se maintenir constamment dans les hauteurs de l'excellence...
— Gillossen