Après les rebondissement et révélations de l’album précédent, ce huitième recueil de Fables nous permet dans un premier temps de souffler et de sourire en compagnie d’un Jack lancé à la conquête d’Hollywood, et qui va aller, évidemment serait-on tenté de dire, de succès en mésaventures… C’est d’ailleurs à partir de ce segment que sera lancé la série dérivée Jack of Fables, co-écrite par Bill Willingham, il y a trois ans de cela maintenant.
Passé cet amusant intermède, celui-ci nous ramène dans le vif du sujet, avec l’arrivée des Fables d’Arabie, Sinbad et un – méchant, bien sûr… - vizir en tête. Dans la veine des volumes précédents, les auteurs parviennent à entremêler la grande et la petite histoire, sans jamais perdre de vue leurs personnages – on appréciera le retour du roi Cole, l’ancien maire, loin de n’être qu’un pantin profitant de sa place – ou d’ouvrir de nouvelles pistes sans nous perdre sur des chemins de traverse.
Willingham se sert également de ses Fables pour nous proposer un miroir de notre propre société, de notre propre histoire. Les parallèles, évidents lorsque l’on en vient à invoquer Bagdad, réussissent heureusement à ne pas tomber dans le manichéisme primaire.
Tome de transition par excellence, ce Les Mille et Une Nuits (et Jours) parvient avec astuce à ne jamais le laisser paraître ouvertement, notamment par le biais de l’intrigue courte tournant autour du Djinn, autre figure mythique des contes parfaitement utilisée, dans le plus pur respect de la tradition.
— Gillossen