Avant toute chose, précisons que cette critique ne porte que sur la nouvelle du même nom que l'on retrouve dans ce recueil (ou du moins, très largement). En effet, pour le reste, l'auteur, le célèbre Philip K. Dick reste fidèle à la SF (ou au fantastique, lorsque l'on songe à La Dame aux biscuits par exemple, sympathique réussite frissonnante au passage).
Que dire donc d'une nouvelle d'une trentaine de pages, seule incursion sur les terres de la fantasy de l'un des plus grands auteurs de Science-Fiction ? Publiée à l'origine dans les années 50, Le Roi des elfes conserve d'ailleurs une petite touche vintage dans la forme. Le récit n'est en rien sophistiqué et les aventures de Shadrach Jones nous sont narrées d'un ton bonhomme...
Avant que tout ne bascule. Mais soyons clairs : la nouvelle de Dick n'est pas un sommet du genre et ne se montre pas réellement marquante. Pour un peu, elle serait même presque anecdotique. Une fois terminée, on ne peut pas dire que l'on y repense beaucoup. Mais, petit à petit, et malgré une intrigue cousue de fil blanc, l'atmosphère réussit à nous mettre vaguement mal à l'aise. Et si tout cela... On se demande bien comment Disney l'aurait adapté (ou bien va ?) en restant fidèle à l'intrigue elle-même !
On retrouve cela dit la patte Dick, de plus en plus marquée d'ailleurs à mesure que l'on avance, implacablement, vers la fin de l'histoire, sans vouloir trop en dévoiler ici dans le cadre du récit, un récit qui d'ailleurs penche volontiers de prime abord vers une fantasy légère et tournée vers le légendaire.
Si l'on met de côté cette nouvelle, à lire avant tout par curiosité même si elle n'a rien de vraiment négatif à proposer, le recueil en lui-même, pour quelques euros, mérite de toute façon le coup d'œil pour selon que vous ne connaitriez pas déjà des classiques comme L'Homme doré.
Inutile donc de bouder son plaisir dans tous les cas.
— Gillossen