Avec Le Hussard amoureux, Paul Beorn poursuit et conclut le trépidant voyage de Jehanne au milieu d'un monde en ruine empli de désillusions.
Ce tome 2 nous offre un aspect plus sombre que La Perle et l'enfant et aborde des thématiques plus matures, plus rudes, avec la xénophobie, les dangers de suivre aveuglément les élans de la foule, la manipulation de masse ainsi que les vicissitudes de la quête du pouvoir. Jehanne va devoir traverser toutes ces épreuves pour espérer atteindre l'issue de sa quête, avec des choix susceptibles d'avoir des conséquences dramatiques pour elle et ses proches.
Le caractère de Jehanne se développe petit à petit, chauffé par la forge des épreuves, jusqu'à aboutir à un personnage réussi, avec ses forces et ses faiblesses, mais qui a su aussi conserver sa fraîcheur et son caractère déroutant.
En dépit de l'atmosphère d'apocalypse, l'auteur réserve malgré tout quelques passages plus légers à l'occasion de certains dialogues entre l'héroïne et sa Perle.
Outre cette création d'atmosphères réussie, l'auteur révèle de concert un talent de conteur. Le rythme du récit ne faiblit pas au gré des péripéties en fonction des lieux traversés avec la traversée difficile du désert, la chasse à l'homme dans la ville de Longpont, ainsi que le suivi de l'armée royale vers Diablevert. Tous ces éléments se recoupent en dépit de détours et créent un final certes classique mais satisfaisant.
Dans les points plus problématiques, il faut souligner le style d'écriture de l'auteur, volontairement vieilli, qui permet de donner une touche originale aux aventures de Jehanne mais qui s'avère par ailleurs déroutant à certaines occasions. Le lecteur doit s'investir pour rentrer dans le récit et dépasser quelques expressions plus maladroites.
De même, quelques passages comme la bataille contre les "Hommes Pourris" apparaissent précipités et confus dans l'enchaînement, rendant plus difficile la compréhension.
Néanmoins, Le Hussard amoureux présente suffisamment d'atouts pour inciter le lecteur à s'y intéresser de plus près. Après un temps d'adaptation dans le premier tome, l'histoire devient rapidement prenante et happe le public jusqu'à son terme.
— Belgarion