Où sont passés les Ogres ?
C'est la question posée sur le quatrième de couverture de ce recueil qui leur est consacré et où, finalement, ils tiennent le beau rôle.
La préface d'Anne Fakhouri insiste sur le fait qu'il s'agit d'un recueil au féminin, car qui mieux que les femmes peuvent parler des ogres, ces êtres dont elles redoutent l'existence dès le plus jeune âge ? La porte s'ouvre alors sur des univers différents, plein de cris, d'angoisse, de violence, mais aussi porteurs de poésie et de moments de tendresse.
Jeanne-A Débats assume la lourde tâche d'ouvrir le recueil et s'en sort avec maestria. L'Ogre de ciment est un petit joyau de cruauté et un hommage aux femmes victimes des cités.
Stéphanie Gaillard prend la suite en nous livrant une nouvelle courte mais remarquable. Il s'agit rien moins que le récit de la chasse du dernier ogre vivant, dans la tradition des récits sur la chasse à la Bête du Gévaudan.
Suit une tentative de répondre à la question « Les ogres font-ils de bons pères » de la part d'Ida Mars, une nouvelle originale mais dont le style m'a donné beaucoup de mal pour rentrer dans l'univers de l'auteur.
La Chair choisie d'Audrey Alwett m'a paru confuse et, malgré son évident attrait pour le sanguinolent, ne m'a pas convaincu.
Enfin, je me suis jeté sur la dernière nouvelle signée Justine Niogret. Las... Elle n'a pas suffi à relever les déceptions précédentes, malgré une plume fort agréable à la lecture.
Sans doute l'univers ogresque n'est-il pas pour moi et un autre aura-t-il plus plaisir à découvrir ces textes. Pour autant, je ne regrette pas ma lecture car j'ai quand même passé de bons moments, y compris avec les textes que j'ai moins appréciés.
— Coeurdechene