Après une préface de Stéphanie Nicot, Jean-Philippe Jaworski ouvre l'anthologie avec une nouvelle qui confirme son (récent) statut de « figure de proue de la fantasy française ».
L'auteur de Gagner la guerre nous avait déjà prouvé qu'il maîtrisait la forme courte dans Janua vera, il le réaffirme avec autorité dans ce texte, indéniablement le meilleur de l'anthologie.
Suit un texte moyen de Rachel Tanner qui souffre de la comparaison avec cette introduction en grande pompe. Néanmoins, tout n'incombe pas à la place difficile qu'il occupe, puisqu'il s'oublie tout de même très vite une fois la dernière page tournée. Un constat que l'on peut aussi faire aux nouvelles du couple Belmas et de Julien d'Hem, et plus étonnants, à celles de Johan Héliot et Pierre Bordage. S'il n'y a aucun "mauvais" texte au sommaire de l'anthologie, ces derniers ne brillent ni sur la forme ni sur le fond.
Après une apparition de qualité dans l'anthologie Dragons, Thomas Day réitère sa performance avec un court texte d'une dizaine de pages. Assez pour lui permettre de signer l'autre grand texte de l'anthologie, avec ce joli morceau de cruauté, de finesse et de mélancolie. À découvrir absolument !
Signalons les très bonnes nouvelles d'Armand Cabasson, de Lionel Davoust et de Laurent Kloetzer, trois auteurs qui confirment ce que l'on était en droit d'attendre d'eux. Au programme, fantasy mongole, maritime et éthérique.
Enfin, deux nouvelles restent assez difficiles à évoquer pour votre serviteur puisqu’il n'arrive décidément pas à accrocher aux styles, très différents au demeurant, des deux auteurs : Catherine Dufour et Maïa Mazaurette. Mais il pourrait en être tout autrement pour vous…
Si, dernièrement, Retour sur l'horizon faisait un magnifique état des lieux de la SF française actuelle, Rois et capitaines - sans l'égaler au niveau de la qualité - démontre pour sa part, que la fantasy tricolore se porte tout aussi bien.
Une belle porte d'entrée sur les univers de grands auteurs !
— Zedd