Deuxième tome de la trilogie du Jerle Shannara – dont le premier avait constitué l’une des premières lectures en anglais de votre serviteur, séquence émotion – cet Antrax reprend les choses là où Terry Brooks les avait laissées, fort logiquement.
On retrouve donc la patte caractéristique de l’auteur, avec son cortège de personnages aux motivations rarement particulièrement complexes, mais toujours traitées avec sincérité par Brooks.
Avec cette trilogie, celui-ci aborde concrètement une nouvelle étape de l’évolution de son cher univers, avec une plongée de plus en plus concrète dans les sciences et techniques du passé, qui évoquent évidemment celle de notre monde, à l’image de l’entité Antrax et des installations souterraines que l’on découvre au fil des pages, entraînant sa série vers de nouveaux horizons finalement pas aussi courants que cela dans le paysage.
Fidèle à lui-même, Brooks déroule avec une certaine expérience une intrigue à la narration en grande partie éclatée, avec des protagonistes sur lesquels pèse le poids de la tradition, de la famille, de l’histoire… Sur ce plan-là, nous avons droit à peu de changements : tout ne sonne pas très juste, notamment sur le plan des dialogues, certains personnages sont clairement sous-exploités, l’intrigue tourne parfois à vide – on sent rapidement que Brooks prépare d’ores et déjà le terrain pour la suite – et le roman se conclut, sans surprise, par une série de cliffhangers attendus (et un brin mollassons), bien que leurs mécanismes respectifs soient moins prévisibles que précédemment.
Finalement, le plus intéressant demeure ce que l’on n’a pas l’habitude de voir dans un Shannara, et donc tout ce qui concerne Antrax et ses « créateurs ». Cela dit, Brooks n’a rien inventé non plus, et le tout prend parfois un petit goût de série B.
Encore un peu, et nous ne serons plus très loin du post-apo rital !
— Gillossen