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Le Vent d'ailleurs

Pas de couverture

Résumé

Aulne le sorcier, modeste Raccommodeur, craint le sommeil. Chaque nuit il fait le même rêve terrifiant qui le conduit le long d'un muret de pierres sèches, celui qui borde le pays des morts. Et, alors qu'il espère y retrouver sa femme défunte, les morts viennent à lui et l'implorent de détruire ce mur et de les laisser revenir dans le monde des vivants.
À l'ouest de Terremer, les Dragons incendient soudain et sans raison maisons et récoltes, mettant fin à la longue trêve qu'ils observaient à l'endroit des humains depuis le retour du roi, Lebannen.
Ged, l'Archimage, ayant abandonné ses pouvoirs, Tenar son épouse, le roi Lebannen et tous les sorciers de Roke seront-ils assez puissants pour affronter ce temps de changements ? Et quel sera le rôle de Tehanu, la fille-dragon ?

Chronique

Beaucoup de choses restaient à éclaircir à la fin de Tehanu ou de la nouvelle Libellule. On avait du mal à comprendre le pourquoi de certaines situations. Certains avançaient même l'hypothèse que Tehanu n'était là qu'en tant que simple démonstration de virtuosité stylistique. L'avenir de Terremer restait pourtant en suspens, les signes précurseurs d'une catastrophe se multipliaient. Le Vent d'ailleurs met fin à cette expectative.
De sombres mystères sont éclaircis, de vielles légendes arrivent à leurs termes et l'on apprend enfin pourquoi les dragons et les hommes se sont séparés. Les révélations sont nombreuses et tombent à point nommé. Loin d'alourdir l'intrigue, elles l'enrichissent et la subliment. On se sent un peu comme à la fin d'une longue quête, satisfait d'avoir obtenu la vérité ultime.
Ce tome 4 se révèle ainsi l'un des meilleurs, ou en tout cas l'un des plus aboutis (et ce n'est pas parce que les autres sont moins fignolés). Ursula Le Guin se plait à comparer son oeuvre à une histoire qui se passe dans un monde étranger indépendamment de tous. De temps à autres, elle s'y promène et récupère les histoires qui flottent dans l'air. Ce tome retrace la fin d'une époque et la naissance d'une autre. Il ne peut donc qu'être excitant à lire.
Bien qu'explicatif, l'auteur ne sacrifie pas pour autant son écriture. Elle réussit l'exploit de conserver tout ce qui fait le charme de Terremer. Une poésie omniprésente, des descriptions si vivaces que l'on a aucun mal à sentir l'écume nous lécher le visage, des personnages humbles et crédibles. Les adeptes connaissent le refrain, les néophytes sont encouragés à découvrir un cycle presque aussi connu que les œuvres Tolkien, dont la première pierre a été posée il y a bientôt quarante ans.
La question qui subsiste à présent concerne l'éventualité d'une suite après l'aboutissement atteint lors de la conclusion de ce livre. L'avenir nous le dira.

Luigi

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