Tout d’abord, nous n’avons pas là un roman de Fantasy. On en est même à cent lieues. Certes on finit bien par retrouver les Territoires, mais tellement épisodiquement, que ce n’est qu’un prétexte... Il s’agit plutôt d’un polar horrifique.
Alors pourquoi sa présence en ces pages tout de même ? Et bien pour deux raisons : la première est qu’il s’agit de la suite d’un roman qui comporte quelques aspects indéniables de Fantasy, et la deuxième, que dans ses efforts d’unifier son œuvre, l’un des deux auteurs, Stephen King, donne pas mal de clés dans la deuxième moitié du roman pour la compréhension du cycle de La Tour sombre, en particulier sur ce que Roland pourrait bien trouver en haut du dit monument.
En ce qui concerne le roman en lui-même, il est plutôt bon, pour peu qu’on apprécie le genre : rythmé, prenant, avec une bonne galerie de portraits, dont Henry Leiden, un aveugle mélomane très réussi qui a mon soutien inconditionnel. Cependant, que les amateurs du premier volume ne s’attendent pas à retrouver le même genre de récit. Le lecteur ne peut d’ailleurs qu’être dérouté par la volonté de découpage cinématographique, avec force mouvements de caméra, qui nous est imposé. Persévérez si le début vous rebute, ça se tasse par la suite. Autre grande différence, on ne suit pas Jack à tout moment ici, comme dans Le Talisman. Le diptyque n’a donc pas d’unité de style, ni même à proprement parler d’action, puisqu’il se déroule vingt ans plus tard, avec en tout et pour tout deux protagonistes communs.
Un bon moment que ce deuxième tome au final, qui gagne à être moins long que le premier, et dont la moindre des récompenses n’est pas de livrer quelques indices sur l’Entre-Deux-Mondes...
— Publivore