Premier roman édité par la toute jeune maison d'édition Cinquième Saison, il faut déjà saluer la qualité de cette édition : mise en page, couverture, format, le tout est des plus agréables, digne de professionnels en tous les cas.
A propos du roman lui-même, une nouveauté française de surcroit : nous serons peut-être un peu plus sceptique. Si ce premier d'une trilogie signée M. H. Essling n'est pas mauvais, il n'atteint pas non plus les sommets, en terme d'originalité y compris. On retrouve ainsi une histoire brodée à partir d'un canevas fort classique, même si les apparences se révèlent parfois trompeuses.
Parfois maladroit, c'est le style qui pourrait en rebuter certains : se voulant travaillé, et l'étant la plupart du temps, il n'en est pas moins souvent ampoulé, pour ne pas dire pompeux, une sensation qui heureusement s'atténue une fois passés les premiers chapitres. On notera aussi une certaine propension à vouloir établir des faits ou vérités - ou voulues commes telles - tombant parfois à plat, surtout quand ces passages s'étalent sur plus d'une page, pour nous présenter un nouveau personnage ou un lieu que le lecteur n'a pas encore visité, ce qui est assez agaçant : on aurait apprécié que ces informations soient délivrées de façon plus diluée.
Comme souligné précédemment à propos du style, c'est en fait le roman dans son ensemble qui s'améliore au fil des pages, jusqu'à proposer une fin qui, ma foi, donne sincèrement envie de connaître la suite, les deux tomes suivants étant prévus pour cette année et la suivante.
Un univers élaboré, un style qui en fait par moments trop mais offre une vraie démarche, des personnages pas toujours aussi simplistes qu'on pourrait le croire... Voilà un roman à découvrir à l'occasion.
— Gillossen