Alcatraz contre les infâmes bibliothécaires
Je m'appelle Alcatraz. J'ai treize ans, je suis orphelin et je ne suis pas un gentil.Laissez-moi vous dire une bonne chose : si un vieux bonhomme à la...
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Les bibliothécaires, c’est comme les dentistes : ils ont l’air gentil – ils le sont même sûrement – mais ils ne pensent qu’à une seule chose : dominer le monde. Aussi, en attendant le livre qui révèlera au grand jour la nature maléfique des dentistes, le très prolifique Brandon Sanderson dévoile la vérité à propos des bibliothécaires.
À la lecture d’Alcatraz, on ne doute pas qu’avant de devenir un grand auteur de fantasy, Sanderson en a d’abord été un grand lecteur. Avec ce cycle jeunesse, il évacue ses références, parfois telles quelles (Gemmell et Pullman sont nommés, pour ne citer qu'eux), souvent en se moquant de certains clichés, toujours avec beaucoup de finesse et d’humour.
Toutefois, Alcatraz n’est pas une parodie – en ce sens que sa trame n’est pas la parodie d’une autre histoire – mais plutôt une histoire originale qui caricature la Fantasy en s’appuyant sur l’ironie de son narrateur (le dénommé Alcatraz) ou les stéréotypes du genre que l’auteur ridiculise au gré de ses gags.
Du côté des personnages, l’auteur ne s’est pas privé pour grossir les traits. De fait, il apparaît rapidement qu’Alcatraz n’est pas le anti-héros qu’il se vante d’être ; plus maladroit et malchanceux que méchant, cet orphelin risque de vous arracher bien des sourires malgré son air de déjà-vu. Une remarque que l’on pourra, de manière générale, étendre à l’ensemble du casting puisque tous – à l’exception peut-être de ce pauvre Sing, véritable clône d’Arthur Weasley – font mieux que remplir la fonction parodique de leur rôle ; on pourrait presque s’attacher à eux.
Cependant, quelques ombres obscurcissent ce tableau pourtant riche en couleurs. Ainsi, si les apostrophes du narrateur qui interpellent le lecteur à la moindre occasion vous hérissent les poils, vous risquez de mettre votre pilosité à mal à la lecture d’Alcatraz. Ces appels sont souvent drôles et bien trouvés (son explication sur les incohérences de son récit en prenant l’exemple de la caverne de Platon tient du grand art/n’importe quoi) ; ils créent un lien de complicité avec le lecteur qui rit avec l’auteur des mésaventures des personnages principaux ou de leurs références communes.
Mais l’auteur de Fils-des-Brumes y a recours de façon un peu trop régulière et systématique même si leurs utilisations tendent à s’espacer par la suite. Dans le même ordre d’idée, certaines plaisanteries deviennent, à la longue, un peu répétitives lorsque l’auteur se sent par exemple obligé de rappeler un nombre de fois conséquent que son héros est un méchant.
De manière générale, si Alcatraz évoque Artemis Fowl avec son ton humoristique volontiers moqueur, il n’est pas au niveau de son illustre aîné. Il lui manque un certain « sérieux », un soupçon de rigueur. On ne serait pas étonné d’apprendre que l’auteur a écrit le roman en très peu de temps.
Vous aimez Artemis Fowl pour ses personnages hauts en couleur, ses situations loufoques et son humour débile ; vous aimerez Alcratraz pour les mêmes raisons. Vous connaissez la différence entre la prison Alcratraz et la série littéraire éponyme ? Non. De la première, on ne pouvait pas s’échapper, de la seconde, on ne veut pas s’échapper. Ahah. Hum. Rutabaga !