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Le Dit de la Terre plate

Le Maître des ténèbres

Le Maître des ténèbres

Sivesh, l’enfant mortel, a bien de la chance : le Maître des Ténèbres en personne l’aime comme un fils et lui donne tout ce qu’un simple humain peut s...

Le Maître de la mort

Le Maître de la mort

Simmu, né d’une vivante et d’un mort, peut devenir tour à tour fille ou garçon. Sous la forme d’une fille, il séduit Jirem, un jeune prêtre qui ne se ...

Le Maître des illusions

Le Maître des illusions

Chuz, Prince de la Folie, a-t-il le droit de traiter les hommes comme des jouets ? Ce n’est pas l’avis d’Ajrarn, le plus beau et le plus cruel des sei...

La Maîtresse des délires

La Maîtresse des délires

Ajriaz est fille d’Ajrarn, le Maître des Ténèbres, et d’une mortelle, Ame-de-Lune. Elle a grandi dans une île voilée de brume, gardée par des esprits,...

Les Sortilèges de la nuit

Les Sortilèges de la nuit

Le Prince Chuz, Maître des Illusions, a enlevé Ajriaz, la fille du Maître des Ténèbres. Les deux amants se sont enfuis chez les hommes pour échapper à...

Chronique

S’il fallait trouver un mot pour décrire Le Dit de la Terre plate, ce serait « poétique » sans hésitation, mais cela nous obligerait à réduire injustement un monde riche et coloré à une seule de ses qualités. En effet, cette terre plate soignée par son auteur, Tanith Lee, est parfumée d’une ambiance suave, musquée, épicée d’orient et emportée par une mythologie qui lui est propre et dans laquelle se déploie librement l’imagination de l’auteur. On a parfois parlé des Milles et unes nuits en comparaison, et pas vraiment à tort, notamment pour ce qui est de la forme puisque les cinq tomes qui composent Le Dit de la Terre plate se divisent en nouvelles, autant de contes qui adoptent un ton mythologique et font de nous les témoins des aventures de cinq personnages surnaturels qui croisent le destin des mortels dans un monde oublié par ses Dieux. Ce sont ces personnages qui constituent réellement le liant du récit et nous baladent à travers les âges : Ajrarn, le Maître des Ténèbres, qui règne sur la cité souterraine nommée Druhim Vanashta et sur ses habitants, tel le Diable de nombreux contes qui nous sont familiers, il se permet des incursions dans le monde des mortels pour y conclure pactes et marchés qu’il aimerait être toujours à son avantage, mais on constate, au fil du récit, que même celui qui voudrait être adoré par tous comme un Dieu, et qui en possède d’ailleurs bien des pouvoirs, se fait parfois prendre à son propre jeu, il est le véritable héros de ces livres, fascinant, émouvant, attachant et parfois plus humain qu’il ne voudrait l’admettre ; dans ce monde mystérieux se promène aussi Chuz, Le Maître des Illusions, la Folie pour parler plus clairement, jeune homme aux deux visages mais qui ne se révèle entièrement qu’au prix de votre santé mentale ; Kheshmet, le Destin, personnage aussi énigmatique que la notion qu’il personnifie, apparaît parfois au détour d’une route, jamais par hasard ; Uhlumé, Le Maître de la Mort, homme froid en apparence, il règne sur un royaume statique mais n’est pas, lui non plus, à l’abri de se laisser émouvoir par les mortels ; et enfin Ajriaz, fille du prince du Maître des Ténèbres et d’une mortelle, et qui ne cède rien à son père en mystère. Bien qu’il y ait une progression dans le récit, le format de ces livres ne vous empêche pas de les lire dans le désordre, j’ai d’ailleurs, personnellement, un gros faible pour le troisième tome, qui nous conte une histoire d’amour si poignante que je la classe sans hésiter parmi les plus belles de la fantasy.
Autre élément toujours présent dans cet univers et qui nous rappelle une nouvelle fois les Milles et Unes Nuits, l’érotisme, un érotisme cru et sans tabous, mais fondu dans cette ambiance poétique (toujours cette poésie !) de telle manière qu’il fait partie intégrante des sentiments des personnages et de l’évolution de récit, il se justifie en somme.
Que dire d’autre, la poésie, toujours cette poésie non dénuée d’une certaine cruauté ou de violence et qui vous transporte à travers ces contes, parfois de qualité inégale et manquant un peu de cohérence, mais on le pardonne aisément devant une ambiance générale qui vaut le détour et des personnages séduisants et attachants. Seul point vraiment noir, cette série est épuisée chez Pocket, mais si vous tombez sur l’un des tomes en flânant chez un libraire, surtout n’hésitez pas une seconde, vous n’aurez peut-être pas d’autre chance de le lire !

Thys

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