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Zorn et Dirna

Les Laminoirs

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Voici une légende très ancienne... celle de la Mort. Voulant échapper à l'inévitable, le roi Hochwald Premier, obsédé par la Faucheuse, usa de centai...

Le Dauphin et le Renard

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Les Griffes de la Meute

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Familles Décomposées

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Zombis dans la brume

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Notre Père qui êtes odieux

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Chronique

Avec Zorn et Dirna, le très prolifique Jean-David Morvan (Sillage, Sir Pyle, Troll...) nous livre une excellente série de Fantasy. Pour une fois, les éditions Soleil peuvent se vanter d'avoir une telle œuvre dans leur catalogue.
L'auteur signe ici un scénario des plus originaux dans lequel foisonnent des idées toutes plus innovantes les unes que les autres. Le thème central de l'histoire est la mort, jusqu'ici rien de bien surprenant, mais c'est l'absence de celle-ci qui fait tout l'intérêt du récit. La « Mort » est prisonnière du souverain du royaume et par conséquent les êtres vivants ne meurent plus, même en état de décomposition avancée (des zombies, en fait). Si une personne tranche l'axe cœur-tête d'un être vivant, il hérite alors de son âme.
Mais voilà, nos deux héros, Zorn et Dirna, frère et sœur âgés de 6 ans, ont le pouvoir de libérer les âmes de ces corps. Voilà pour le contexte.
La BD est servie par une ambiance médiévale à tendance slave : costumes inspirés du folklore russe, lettres tirées de l'alphabet cyrillique, des termes tels que babouchka et balalaïkas...
Morvan nous dévoile des personnages à la psychologie très fouillée : Zorn et Dirna ont des personnalités assez différentes (Dirna est fascinée par ce pouvoir de mort et voudrait l'utiliser plus souvent tandis que Zorn rechigne à s'en servir) et les parents de ces deux bambins sont tout aussi intéressants. Bref, ils apportent une réelle consistance à l'ouvrage.
Par contre, attendez-vous à des passages macabres et sordides voire gores (et oui, quand un homme se prend un coup de hache de l'épaule jusqu'à la hanche et que ses entrailles se répandent par terre et qu'il est toujours vivant, ça peut choquer !). C'est un peu de la violence gratuite mais l'humour (noir) et la cocasserie de certaines situations permettent de faire oublier ces quelques déversements de boyaux.
Mais c'est avec les dessins (Bessadi et Trannoy pour les deux premiers albums, Bessadi tout seul pour le troisième) que les lecteurs accrocheront ou non à l'histoire. Le dessin peut paraître un peu badin mais il permet de traiter le thème au premier degré. Certains seront rebutés par les visages très ronds et les grands yeux des deux enfants et par des couleurs assez « informatiques ». D'autres apprécieront le découpage des planches et le dynamisme des combats. Mais comme le dit lui-même l'auteur sur un site BD : « ça peut déplaire, ça peut plaire ».
Six ans après la critique des trois premiers albums, je profite de la sortie du tome 6 en ce mois de juin 2012 (4 ans après le tome 5 !) pour compléter ma critique avec ce deuxième triptyque.
A la fin du tome 3, Zorn, Dirna et leurs parents avaient trouvé un semblant de paix en se réfugiant dans une contrée reculée. Mais c'est sans compter la pugnacité de la chef de meute Kerozinn, mandatée par le cruel Dauphin pour retrouver les deux jumeaux possédant le fameux don de mort.
Pour ces trois albums, les auteurs ont su garder tous les éléments qui ont fait la recette de la série : des trouvailles toujours aussi originales quant à l'absence de la mort (comme les troncs à âmes - genre de boucliers humains pour éviter de récupérer les âmes errantes) et qui amèneront les parents de Zorn et Dirna dans une situation très particulière, un découpage des planches clair et dynamique de Bessadi et un traitement des personnages toujours aussi particulier. Bien entendu, les séquences de boucherie sont toujours présentes et certaines scènes de violence de la part du Dauphin sont clairement gratuites. Cependant il faut avouer que, lorsque nos héros sont en mode warrior, le lecteur en prend plein les mirettes - Bessadi a en effet le chic pour nous proposer de belles séquences d'action.
Notons une scène du tome 5 qui aura fait plutôt polémique lors de la sortie de l'album : on a droit à une séance d'amour à deux et demi. Sur le fond, elle est intéressante mais était-il nécessaire de l'étaler sur cinq pages ? Personnellement, je l'ai trouvée importante pour traiter la relation charnelle entre les parents de Zorn et Dirna, mais je peux comprendre qu'elle soit trop explicite pour certains.
Mais parlons plutôt du tome 6 puisque celui-ci était attendu depuis plus de 4 ans par les fans. Comme le dit Morvan dans la préface, il est très heureux de terminer une histoire qu'il avait imaginée il y a 23 ans (et nous aussi !). Alors cette conclusion en vaut-elle la peine ?
La réponse est oui. Le scénario est habilement mené et l'enchaînement de révélations ainsi que les retrouvailles/confrontations entre les différents personnages sonnent juste. Nous apprenons enfin la raison d'être de Zorn et Dirna, et bien que le lecteur ne soit pas vraiment surpris, il se laisse tranquillement mener vers le dénouement. Ce dernier est d'ailleurs une réponse à l'introduction du premier tome sous la forme d'un spectacle de marionnettes. Et il faut avouer que les auteurs n'ont pas choisi la solution de facilité avec un simple happy-end.
Bien que l'histoire se termine avec ce sixième album, la fin reste ouverte et permet tout à fait d'imaginer de nouvelles aventures dans ce monde bien étrange.

Snowcrash

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