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Chronique

Avis aux amateurs de Farmer, Silverberg, aux amateurs de romans sentimentaux pour adolescentes et fanatiques de luttes familiales, maritales, etc., vous allez être servis…
Hugues Douriaux est assez peu connu, même en France ; et en lisant l’œuvre de sa vie, on peut se demander s’il ne s’agit pas d’un remix de cette vieille SF française des années 50 et de la fantasy contemporaine et commerciale de Sieur Salvatore and Cie… Pourtant.
L’histoire est tout ce qu’il y a de conventionnel ; personnages caricaturaux, conflits politiques sanglants et acerbes, règlements de compte, vengeance chaudes et froides et autres ingrédients typiques de cette fantasy française un brin campagnarde et provinciale de la fin des années 80, qui cherchait davantage à procurer aux parisiens surbookés une lecture agréable pour leur éviter d’avoir à contempler les murs du métro.
Alors on pourrait se dire que cette série n’a rien pour elle. Et pire encore... Chapitre 1, premières lignes : « Le jeune seigneur Varik goûtait complaisamment du regard les fesses blanches et dodues [...]»
Je m’arrêterai ici pour ne pas choquer nos plus jeunes internautes. Au rythme d’une scène érotique toutes les deux pages (et je n’exagère pas), l’auteur nous gratifie d’une centaine de "croupe" à travers chaque roman, d’une cinquantaine de "lubrique", une soixantaine de "plaisir brillait dans ses yeux" et je passerai sur l’étendue du vocabulaire érotique à tendance moyenâgeuse utilisé par l’auteur. Un personnage central infidèle, à la libido jamais silencieuse, des reines homosexuelles à foison, qui s’adonnent à des pratiques rares, des jeunes héritiers bisexuels et courant les jupons en cotte de mailles de leurs lieutenants… Vous l’aurez compris, Hugues Douriaux s’amuse, et y met toute sa bonne volonté.
Bien sûr, arrivé à la 300ème page, et tombant sur une énième scène érotique, on soupire longuement et intérieurement, on félicite l’auteur, qui arrive dans un livre à consacrer davantage de pages aux relations corporelles de ses personnages qu’à l’intrigue même du cycle, qui il faut l’avouer, est quasiment inexistante.
Alors cette trilogie, déjà caricaturale, truffée de clichés, de stéréotypes, d’ersatz de héros tous plus typés les uns que les autres, cette trilogie, mérite-t-elle qu'on lui consacre une, deux heures de temps ?
Résumons : sexe + personnages caricaturaux + affrontements politiques ridicules = ?
Heureusement, Douriaux a réussi quelque chose, bien qu'il ne soit ni écrivain de métier, ni styliste perfectionniste, ni philosophe. Pourtant, on peut affirmer sans se tromper que Douriaux est un sacré conteur, qui malgré la lourdeur de sa narration, la caricature et l’outrance de certains thèmes, parvient à nous accrocher, réussit à éveiller un amusement empreint de curiosité chez nous.
Ce cycle reste ainsi surprenant, audacieux parfois, irrégulier et trop maladroit à d’autres instants. Malgré tout, reléguer ces livres au simple statut de livres mi-sentimentaux, mi-érotiques serait injuste.
Alors bien sûr, ce n’est pas génial, ni psychologique, ni épique d’ailleurs, ou si peu, mais le roman transpire la bonne volonté, l’envie de raconter et de distraire ; et on ne peut s’empêcher de plonger dans cet univers, qui bien que fort médiocre, réveille chez nous d’anciens rêves d’enfants (je parle de l’ambiance, pas des scènes pornographiques tendance « Robin des bois et Marianne dans le foin »). Et Douriaux nous fait bien comprendre qu’il ne vise qu’à cela. A peine honorable, mais lisible dans le métro.
Il va sans dire que pour les amateurs, la subtilité des scènes érotiques n'arrive pas même à la cheville d'un Silverberg ou d'un Farmer...

Candide

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