Grand succès parmi les jeunes lecteurs, Les Royaumes de feu fait la part belle aux dragons qui en peuplent chaque page. Il s’agit d’une fantasy épique somme toute classique, mais avec des ailes et des écailles : une prophétie annonce qu’une poignée de dragonnets doit mettre fin à la guerre qui déchire les différents royaumes depuis déjà trop longtemps. Si l’on peut dire, certaines reines ont les dents plus longues que d’autres…
Le récit se concentre donc sur notre groupe de jeunes dragons, les Dragonnets de la Prophétie, que nous rencontrons dans un réseau de grottes. C’est ici qu’ils ont été élevés, ensemble, par quelques adultes. Seulement voilà, nos petits jeunes rêvent de liberté, de goûter au grand air auquel ils n’ont pas accès, et de retrouver leur famille, que la plupart ne connaissent même pas. Il faut dire qu’en plus leurs professeurs ne sont pas d’une folle tendresse et qu’ils ne leur ont pas révélé grand-chose de ce qui les attend. Bref, le cocktail idéal pour donner à ces dragons ados des envies d’évasion. Nous suivrons donc leurs pérégrinations, à la poursuite de leur destin, de royaume en royaume. Ce premier arc narratif compte 5 tomes, chacun centré sur l’un des dragonnets, tous d’une espèce différente. En effet, il existe dans le monde de Pyrrhia 7 espèces de dragons aux mœurs et à la morphologie différentes, adaptées à leur milieu de prédilection : Ailes de Boue, Ailes de Sable, Ailes de Mer, Ailes du Ciel, Ailes de Glace, Ailes de Pluie et les mystérieuses Ailes de Nuit. Et chacune possède des capacités qui lui sont propres. Il y a d’ailleurs quelques sympathiques trouvailles et révélations dans le lot.
De ce cycle, on pourrait dire qu’il s’agit d’un Disney (ou un Don Bluth !) en version romanesque, avec ce groupe de jeunes un peu perdus qui doivent mener à bien une quête d’importance dont ils ne savent pratiquement rien. Il y a quelques jolis morceaux de bravoure, une bonne dose de ruse et d’ingéniosité et une solide amitié, mais aussi de la peur, des erreurs, des épreuves, de l’aventure et de l’humour. Et si j’étais sceptique au début, force est de constater que j’ai lu l’ensemble avec un joyeux enthousiasme (et en trépignant un peu quand je n’avais pas le tome suivant sous la main…). Chaque tome déroule son aventure, et son lot de découvertes et de rebondissements. Prenant et distrayant, le cycle entier prend ainsi des allures de quête initiatique à étapes qui ne laisse pas de place à l’ennui. Les petits dragons, 3 femelles et 2 mâles, présentent des caractères aussi différents que complémentaires, tout en évitant de tomber dans le parfait cliché. On prend plaisir au fil de leur quête à découvrir chaque espèce, certaines plus sympathiques que d’autres mais présentant toujours une petite originalité. Le schéma narratif global du cycle reste classique, avec sa prophétie, ses grands méchants, ses complots et ses conflits, mais s’avère suffisamment rythmé et bien tourné pour que cela ne soit pas gênant. Il s’agit typiquement du genre d’ouvrages à même de captiver les jeunes lecteurs et de leur transmettre le goût de l’imaginaire, ou tout du moins celui des dragons.
— Erkekjetter
