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Pas trouvé de sujet sur la SF au cinéma en général, pourquoi ne pas ouvrir un sujet.

Revu hier le Strange Days de Kathryn Bigelow (1995), chouette mélange de film noir et d'anticipation, qui n'avait pas bien marché du tout à l'époque.
Los Angeles, quelques jours avant l'an 2000, Lenny Nero un flic déchu reconverti en dealer de clips prohibés, utilisant la technologie SQUID, capable d'enregistrer les flux du cortex cérébral et de les restituer à l'identique, reçoit un blackjack anonyme [...]

Film que je n'avais pas revu depuis plus de 20 ans, et qui tient bien le coup,
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mis à part, si on veut pinailler.
Un des thèmes du film incite nécessairement à une réflexion sur le voyeurisme, avec ses scènes en caméra subjective.

Bonne interprétation du trio d'acteurs principaux (Fiennes/Basset et une Juliette Lewis en pleine gloire (entre ce film, il y a son rôle de Mallory dans Tueurs Nés d'Oliver Stone l'année d'avant, et celui de Katherine dans une Nuit en Enfer de Robert Rodriguez l'année suivante).

Petit bonus, elle joue dans ce film une chanteuse, et interprète notamment deux morceaux. Le premier, je me dis que ça ressemble à du Pj Harvey (de fait), et le second (ça, c'est définitivement du PJ Harvey), Rid of Me

On peut également reconnaître Skunk Anansie à la toute fin du film.

Il m'a donné envie de redécouvrir la carrière de K. Bigelow.

Et vous, vos films de SF ?

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J'aime beaucoup Strange Days de Bigelow (comme la plupart des films de cette grande réalisatrice, d'ailleurs) ! Il fait pour moi partie des très bons avatars du Cyber Punk des années 90, avec son Los Angeles complétement apocalyptique, son univers fou et foisonnant. Rien que l'ambiance qui se dégage du film est jouissive.

Le film est d'une richesse thématique assez impressionnante je trouve.
Réussissant d'une part à développer grand nombre des questions éthiques et morales de son élément science-fictionel (un appareil permettant de vivre et ressentir l'expérience d'autrui, que ce soit en direct ou via l'enregistrement d'un souvenir). Beaucoup de choses y passent, que ce soit le piège de vivre continuellement dans ses souvenirs (comme le personnage principal), le voyeurisme évidemment, le désir d'évasion et d'expérimenter les sensations d'autrui ou encore les tréfonds de noirceur des plus bas instincts
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, etc.

Mais d'autre part en ayant également un propos assez radical concernant les problématiques raciales (notamment vis-à-vis des forces de l'ordre) aux USA (d'autant plus quand on se rappelle que le film a été fait peu de temps après les émeutes de LA).
J'aime d'ailleurs beaucoup l'espèce de tour de prestidigitation du film, pour nous amener à nous rendre compte que ce qui est réellement important c'est l'enjeu socio/politique
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et non l'enquête sur la série de meurtres qui sert de trame de fond.
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Enfin, j'ai toujours adoré l'histoire d'amour du film
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. Son final me donne toujours des frissons à chaque visionnage ! Mon côté romantique sans doute :D

Bref, du grand cinéma de genre populaire !

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Merci pour ton retour, je suis d'accord avec les points que tu évoques, un film assez riche d'un point de vue thématique.;)

Et l'histoire entre
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Re-visionnage prévu prochainement de Near Dark, du coup (là, c'est du fantastique, pas de la SF).

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Je poursuis avec le They Live (Invasion L.A.) de John Carpenter.
https://encrypted-tbn0.gstatic.com/images?q=tbn%3AANd9GcQ3utQ_1ytHrsEc8028OyOdE2bbj4BQp9aQEw&usqp=CAU


John Nada parcourt les routes à la recherche d'un emploi comme ouvrier sur les chantiers. Embauché à Los Angeles, il fait la connaissance de Frank Armitage qui lui propose de venir loger dans son bidonville. John va y découvrir une paire de lunettes de soleil hors du commun : elles permettent de voir le monde tel qu'il est réellement,...

C'est le 11ème film de Carpenter, son dernier des années 80. Dans le registre de la SF, c'est son meilleur film avec The Thing (de mon point de vue du moins).

Grand film politique, vrai commentaire social sur son époque - le film a été tourné en pleine ère reaganienne de l'ultra-libéralisme triomphant.
Le choix du nom du héros était d'ailleurs significatif, nada signifiant rien. Simple ouvrier itinérant qui va de chantier en chantier, il croît profondément dans l'idée du rêve américain, que celui qui travaille aura forcément sa chance.
On peut sourire du dispositif (les lunettes), mais il est révélateur : ce sont elles qui vont lui permettre de voir le monde tel qu'il est réellement. Le rêve américain est vérolé, les dés sont pipés.

En effet, (attention, gros spoiler si vous ne connaissez pas l'histoire),
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Belle fin
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et partition réussie, dans un registre mi blues mi electro coécrite par Carpenter.
https://www.youtube.com/watch?v=eM8qEuuKtvM&list=PLFBCAD6CD9B80E0C9

Les films de ce genre me manquent, je ne sais pas s'il pourrait être réalisé aujourd'hui (et pourtant le contexte s'y prêterait).

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J'avais gardé un bon souvenir de ce film.
Dans le même style (ils sont parmi nous), il y a un film avec Charlie Sheen, mais le nom m'échappe.
Et un avec Daniel Craig il me semble, sauf que je crois pas l'avoir vu celui là

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Ekimus a écrit :J'avais gardé un bon souvenir de ce film.
Dans le même style (ils sont parmi nous), il y a un film avec Charlie Sheen, mais le nom m'échappe.

Il s'agit de The Arrival de David Twohy.

Et They Live de Carpenter, c'est pour moi un Classique (mais comme beaucoup de Carpenter :wub: ) !

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Ekimus a écrit :J'avais gardé un bon souvenir de ce film.
Dans le même style (ils sont parmi nous), il y a un film avec Charlie Sheen, mais le nom m'échappe.
Et un avec Daniel Craig il me semble, sauf que je crois pas l'avoir vu celui là

Le classique du "Ils sont parmi nous" est Invasion of the Body Snatchers , d'après un bouquin de Finney. Adapté quatre fois au cinéma, la première version (celle de Siegel) est l'un des quelques très grands films de SF pré 60's.
J"en ferai un petit retour quand je l'aurai revu.

Et d'accord sur Carpenter. allez, pour le plaisir, mon top 5 (dans l'ordre) : The Thing, They Live, L'Antre de la folie, Prince des ténèbres, Assaut. Et Escape from L.A. en plaisir (presque) coupable,
Plus les choses changent et plus elles restent les mêmes

, avec une de mes fins préférées, et plusieurs scènes énormes. Et le coup du Petit Bangkok reste mémorable

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Ah! Prince des ténèbres. j'adore l'ambiance de ce film.
Et j'en ai un en DVD qui est toujours sympa à regarder: Jack Burton dans les griffes du mandarin avec un Kurt Russell un peu potache

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John Doe a écrit :Je poursuis avec le They Live (Invasion L.A.) de John Carpenter.
https://encrypted-tbn0.gstatic.com/images?q=tbn%3AANd9GcQ3utQ_1ytHrsEc8028OyOdE2bbj4BQp9aQEw&usqp=CAU

John Nada parcourt les routes à la recherche d'un emploi comme ouvrier sur les chantiers. Embauché à Los Angeles, il fait la connaissance de Frank Armitage qui lui propose de venir loger dans son bidonville. John va y découvrir une paire de lunettes de soleil hors du commun : elles permettent de voir le monde tel qu'il est réellement,...

C'est le 11ème film de Carpenter, son dernier des années 80. Dans le registre de la SF, c'est son meilleur film avec The Thing (de mon point de vue du moins).

Grand film politique, vrai commentaire social sur son époque - le film a été tourné en pleine ère reaganienne de l'ultra-libéralisme triomphant.
Le choix du nom du héros était d'ailleurs significatif, nada signifiant rien. Simple ouvrier itinérant qui va de chantier en chantier, il croît profondément dans l'idée du rêve américain, que celui qui travaille aura forcément sa chance.
On peut sourire du dispositif (les lunettes), mais il est révélateur : ce sont elles qui vont lui permettre de voir le monde tel qu'il est réellement. Le rêve américain est vérolé, les dés sont pipés.

En effet, (attention, gros spoiler si vous ne connaissez pas l'histoire),
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Belle fin
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et partition réussie, dans un registre mi blues mi electro coécrite par Carpenter.
https://www.youtube.com/watch?v=eM8qEuuKtvM&list=PLFBCAD6CD9B80E0C9

Les films de ce genre me manquent, je ne sais pas s'il pourrait être réalisé aujourd'hui (et pourtant le contexte s'y prêterait).

Et ce serait assez d'actualité : OBEISSEZ - CONSOMMEZ... ;-)

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Cybercrusader a écrit :Je me suis fait The Thing hier soir. Jamais vu. Masterpiece.
Après, il combinait Carpenter ET Kurt Russel donc bon...

Au passage :
BASKETBALL TO THE DEATH

Et une fin excellente, avec les
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Quand je pense que le film avait été très mal accueilli et fut l'un des plus gros échecs de Carpenter... :(
Pour s'extasier devant E.T. "téléphone maison" (même si le film a des qualités), ça il y avait du monde par contre.

La suite/préquelle sortie il y a quelques années, sans être honteuse, est évitable par contre.

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Il y avait un documentaire passé il y a plusieurs mois sur les films fantastiques/SF de l'année 1982, particulièrement riche. E.T. avait tout bouffé à l'automne, mais le doc présentait les 7 films de référence sortis lors de cette année exceptionnelle... dont The Thing ou Conan le barbare.
je ne me souviens plus du titre de ce doc, je crois qu'il est passé en 2e partie de soirée sur Arte.
mais quand... Désolée, j'ai une mémoire de poisson rouge.

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Revu la version initiale de 1951, réalisée par Christian Nyby, dont c'était le premier film, et produit par Howard Hawks, un des plus grands réalisateurs du cinéma américain classique, et dont Nyby fut le monteur (To Have and Have Not, Le Grand Sommeil, la Rivière Rouge). Il aurait pris une part à la réalisation, sans qu'on sache exactement la proportion.
Carpenter est d'ailleurs un grand fan de Hawks.

Le film tient plutôt bien le coup, la réalisation tire adroitement parti du huis clos pour bâtir une tension réussie.
Le film est assez typique de son époque, de par sa méfiance envers les scientifiques, et la phrase finale "Watch the Skies" a souvent été perçue comme un appel à la vigilance contre les communistes, vu la période de guerre froide et le maccarthysme.
Le film pêche dans son côté quelque peu bavard (surtout dans sa première partie), et il manque l'extraordinaire aspect de
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Carpenter utilisera avec brio cet élément, qui figurait dans la nouvelle de Campbell, pour renchérir sur le côté paranoïaque et étouffant.

Moins bien que le remake de 82 donc, mais pas mal quand même.

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Changement de registre, ce n'est sans doute pas ce à quoi on pense directement quand on parle de SF, là ça va être de la politique fonction.
Il s'agit de 7 jours en mai, réalisé par John Frankenheimer en 1964. Venu de la télévision, comme Sidney Lumet, il débute sa carrière à la fin des années 50. Il est l'auteur de plusieurs excellents films et quelques chefs d'oeuvre, des 60's au milieu des 70's notamment.

L'histoire se déroule dans le contexte de la Guerre froide mais de manière quelque peu fictive, en 1970 alors que le film est sorti en 1964. Ce film part en fait de l'hypothèse d'un coup d'État destiné à renverser le gouvernement des États-Unis afin que puisse s'établir un pouvoir militaire. La peur du communisme est en toile de fond.

Le film est servi par une interprétation brillante :
- Fredric March est sans doute un peu oublié (il incarna notamment le Dr Jekyll dans la première version parlante du classique de Stevenson et l'un des trois soldats dans les Plus belles années de notre vie, qui lui valut l'Oscar en 46). Il est excellent dans le rôle du président impopulaire mais qui veut tenter la paix avec les soviétiques
- Burt Lancaster joue brillamment le général faucon aux acoquiné aux populistes
- Kirk Douglas celui du colonel, aide de Lancaster
- la belle Ava Gardner joue un rôle plus secondaire, dans son dernier grand film (avec ses deux interprétations pour John Huston).

On remarque l'utilisation des caméras, de la TV "dans le film", et certains plans qui semblent déjà annoncer la paranoïa du cinéma des 70's (Parallax View, les Hommes du président...), présente également dans les autres films dans la même veine de Frankenheimer (Seconds et The manchurian candidate).
Le film n'a pas tout à fait la dramaturgie du Fail Safe de Lumet ni la folie satirique du Folamour de Kubrick, tournés la même année, mais se montre assez crédible dans sa description d'une
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Un fort bon film !:)