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Nouvelle sensation en vue ? :)
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Wastburg, une cité acculée entre deux royaumes, comme un bout de bidoche solidement coincé entre deux chicots douteux. Une gloire fanée qui attend un retour de printemps qui ne viendra jamais. Dans ses rues crapoteuses, les membres de la Garde battent le pavé. Simple gardoche en train de coincer la bulle, prévôt faisant la tournée des grands ducs à l’œil ou bien échevin embourbé dans les politicailleries, la loi leur colle aux doigts comme une confiture tenace. La Garde finit toujours par mettre le groin dans tous les coups foireux de la cité. Et justement, quelqu'un à Wastburg est en train de tricoter un joli tracassin taillé sur mesure. Et toute la cité attend en se demandant au nez de qui ça va péter. Roman à facettes, Wastburg propose une vue en coupe d'une cité médiévale macérant dans une fantasy crépusculaire où la morale et la magie ont foutu le camp. C'est comme si San-Antonio visitait Lankhmar. Après La Voie du cygne de Laurent Kloetzer et Gagner la guerre de Jean-Philippe Jaworski, se dessine une véritable école de la « crapule fantasy ». Cédric Ferrand fait vivre des univers de jeu de rôles (Sovok, Brumaire, Vermine, Nightprowler...), écrit des nouvelles et lit tout ce qui lui passe sous la main. Il vit désormais à Montréal, dans la plus complète schizophrénie linguistique et culturelle.
Fin août !Mise à jour : La critique de Gillossen

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J'avais retenu un synopsis très intriguant la première fois que j'ai entendu parler du livre. J'adore ces romans où la ville est un personnage à part entière.Très curieux de voir ce que ça va donner.

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C'est que la mention à Gagner la guerre a l'air justifiée. Ca a l'air très intéressant, avec une ambiance originale, à voir si le résultat atteint un niveau comparable... Ce serait une très belle surprise.Merci de l'annonce !

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Vu ? :)Je voulais justement remonter le sujet car je devrais finalement recevoir le SP, après un peu de retard. Enfin, ça ne remet rien en cause côté interview et concours ! :)

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Lu le premier chapitre via le blog cité dans le message précédent.C'est très bon et j'adore la chute du chapitre.Si le reste du livre est à l'avenant, on tient peut-être un hit. Un peu refroidi par le vocabulaire par contre, je ne suis pas trop fan de "tout cet argot". Je reconnais l'intérêt au niveau du style, mais ça alourdit un peu la (ma) lecture.

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Alors, le reste est à l'avenant, autant dans l'ambiance que dans le style.Je comprends que l'argot puisse être un frein, mais pour ma part, je me vois mal écrire des histoires pareilles en utilisant le plus que parfait et un langage soutenu. J'aime la gouaille, et il me semble important qu'une histoire qui veuille raconter la vie du populo soit saupoudrée de jobelin.

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Je comprends la démarche (comme dans Gagner la guerre) mais n'y souscris pas vraiment. Mais cela n'engage que moi (et je ne cherche pas à donner tort ou raison à qui que ce soit). Sans aller dans l'excès opposé du langage soutenu (que bien peu de romans fantasy utilisent de toute façon), on peut rester dans un langage normal et faire un bon livre. Toujours en faisant le parallèle avec Gagner la guerre, il me semble que cette volonté de vouloir rendre "réel", "historique" (je sais que JPJ va me haïr d'avoir dit ça), crédible, est un peu vaine. La fantasy n'impose pas cette difficulté (ou offre cette liberté, suivant comment on voit les choses), c'est bien l'auteur qui décide.Je ne nie pas par contre l'intérêt stylistique de la chose, avec notamment une richesse de la langue qu'il est agréable de voir utilisé (dans l'absolu). Mais quand on en est là, pourquoi ne pas faire un pas de plus et carrément inventer les expressions / les moderniser. (Là encore, ça n'implique que moi) Mais par exemple, je trouve qu'imaginer la réalité inventée décrite par l'auteur plus en phase avec "mon" idée de la fantasy. Plutôt que de se "cantonner" aux limites imposées par la langue française (même maniée avec habilité).:huh: Je suis pas sur d’avoir été très clair pour le coup. Et c'est sans doute un peu hors sujet. On peut continuer cette discussion ailleurs si des gens sont intéressés pour y participer.

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Non, c'est le bon endroit pour en parler, et c'est un sujet intéressant.Le niveau de langue d'un récit est un élément important.Il se trouve que je vis dans un coin de pays (Montréal) qui n'utilise pas le même argot que ma région d'origine (Rhône-Alpes). Ainsi, ici, la bouffe n'est pas péjoratif, on peut faire des slogans publicitaires utilisant ce mot sans donner l'impression de mépriser le produit.Pire, les gens du cru ont un niveau de langage bien à eux : le joual, mélange d'archaïsmes de la langue française et d'anglicismes hasardeux. C'est savoureux.J'ai fait lire mon roman par mes amis québécois, et mon argot leur a posé problème. Ils ne comprenaient pas mon niveau de langue. L'un d'eux m'a même dit qu'il était obligé de dire Schtroumpf à chaque mot qu'il ne connaissait pas. Pourtant, nous parlons tous le même français plus ou moins international, mais cet argot est trop particulier.C'est pareil pour moi quand je suis arrivé à Montréal et que j'ai entendu parler joual pour la première fois : je ne comprenais pas. Il a fallut que mon oreille se reformate et que je m'ouvre à la culture locale pour que je puisse apprécier les subtilités de la parlure québécoise.Ma crainte, à inventer un argot tout neuf, c'est de n'être compris par aucun lecteur. Sans prétendre que c'est génétique, l'argot est assez viscéral. Car je décris déjà un monde inconnu au lecteur en le faisant plonger dans une cité qu'il ne connait pas. Si en plus je le fais en inventant des mots de toutes pièces, je vais le perdre.Maintenant, à petite dose, ça permet de colorer la narration. Je me suis amusé à la faire parfois dans Wastburg.

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Etant actuellement entrain d'essayer de lire Le Trône de Fer pour la deuxième fois, je suis confronté à peut être l'excès inverse. C'est à dire un français un peu (trop?) soutenu et quelques fois des syntaxes alambiquées. Surement la raison pour laquelle je n'ai pas réussi à le lire la première fois, quand j'ai découvert le roman étant adolescent (et que j'avais "oublié" jusqu'à écouter le podcast dédié).Je trouve que ce genre de langage "extrême" amène un rythme de lecture qui peut déstabiliser le lecteur. Je sais que j'ai personnellement beaucoup de mal à lire de manière habituelle, pourtant juste en lisant le synopsis donné plus haut. Je me sens tantôt embarqué, tantôt saccadé, secoué par les phrases.J'ai maintenant plus l'habitude de lire, et cela me dérange de moins en moins, et j'arrive même à en profiter. Mais je préfère tout de même voir ce genre de langage dans les dialogues, affecté à un personnage pour le compléter et lui donner une certaine dimension.J'en profite donc pour demander, en point de vue d'auteur : est-ce voulu d'imposer un rythme à la lecture ? ou bien je suis le seul à me laisser faire par la langue française ^^ ?

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En tant que fan de la "crapule fantasy" (joli terme), je sens que je vais me laisser tenter. J'avais adoré Gagner la guerre et ça fera du bien de relire une bonne VF après le marathon Game of Thrones.[edit]J'ai cédé à la tentation de lire le premier chapitre. C'est délicieusement savoureux ; quel boulot au niveau du style !

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Lu également le premier chapitre et cela m'a donné envie de lire la suite.Le style qui y est déployé n'est absolument pas un frein à la lecture, comme peut l'être celui de Jaworski (mais ça dépend des goûts - moi j'adore ) : l'usage de l'argot me semble modéré, un saupoudrage bien dosé. Maintenant, fallait-il "argoter" ? Je crois qu'on peut laisser tranquille l'auteur sur ce point de détail - après tout ça contribue à l'ambiance qui se dégage - et peut-être y revenir après avoir englouti l'ouvrage (mais dans un autre fil plus général non ?) , MIAM !

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Plein de choses très attirantes chez les moutons, ces derniers mois ! Et notamment Wastburg, puisqu'on est sur le sujet. B)Je me réserve celui-là de sûr, mais le Derleth fait de l'oeil aussi...

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Shamir a écrit :J'en profite donc pour demander, en point de vue d'auteur : est-ce voulu d'imposer un rythme à la lecture ? ou bien je suis le seul à me laisser faire par la langue française ^^ ?
Je mentirais en disant que j'ai passé des heures à peser tel mot plutôt qu'un autre.La cadence vient naturellement, c'est assez intime comme tempo.Contrairement aux orateurs qui parlent tout le temps d'une voix monocorde, il faut savoir faire varier la rythmique du texte pour éviter qu'il se mette à ronronner. Mais encore une fois, c'est assez inconscient comme pratique. C'est une variable parmi tant d'autres.
Jed a écrit :J'ai cédé à la tentation de lire le premier chapitre. C'est délicieusement savoureux ; quel boulot au niveau du style !
Merci beaucoup :rouge:
Ansset a écrit :Maintenant, fallait-il "argoter" ? Je crois qu'on peut laisser tranquille l'auteur sur ce point de détail - après tout ça contribue à l'ambiance qui se dégage
J'ai essayé de trouver une voix qui colle à mon histoire. Ça participe à l'immersion dans cette cité que j'ai voulue proche du populo, mais ça ne sera pas une habitude chez moi.