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Je dois avouer que le début de la lecture m'a laissé plutôt sceptique. Je trouvais que cela mettait du temps à démarrer, que je ne savais pas vraiment où l'autrice souhaitait m'embarquer. Au bout de 75-100 pages, je me suis même demandé si je n'allais pas arrêter parce que je ne voyais vraiment pas où cela pouvait me mener.

J'ai tenu. J'ai tenu grâce à la plume de l'autrice. Il y a une forme de poésie qui s'en dégage. Un style bien à elle qui m'a embarqué et - finalement - a fait que je ne pouvais me résigner à abandonner le roman.
Le mélange des langues m'a un peu dérouté au début, avec la sensation que l'autrice souhaitait juste montrer qu'elle "savait", comme pour gonfler "l'ego" de son roman. Puis finalement, au fil de l'histoire, on se rend compte de l'importance de ses choix, de cette façon d'écrire. Chaque détail a son importance et voilà quelque chose de plaisant...

La galerie de personnage est étoffée mais sans vraiment rentrer dans le détail pour la plupart d'entre eux. Malgré cela, ce n'est pas dérangeant parce qu'avec quelques lignes, l'autrice réussit à nous faire avoir de l'empathie pour eux. Quant aux personnages plus développés, voilà une grande réussite du roman ! C'est juste, c'est d'une finesse... Les relations évoluent au fil du roman, se découvrent au fil de la lecture, suivant notre découverte de l'ensemble. Ce n'est pas trop "brutal", l'autrice prend le temps de tisser les divers liens entre ses protagonistes pour rajouter une touche de crédibilité à l'ensemble.

D'histoire, finalement elle n'est que secondaire à mon sens. J'ai vraiment eu la sensation d'avoir affaire à un roman d'introduction. Près de 500 pages à poser un univers, à tisser des liens, à ficeler un passif à l'ensemble. Dérangeant au début, je me suis vite rendu compte que j'avais à faire là à une fresque qui peut se révéler grandiose. Grandiose par ses implications et ses enjeux. La chronique en parle avec brio et cela vaut le mérite de débuter la lecture.

J'ai hâte. Terriblement hâte de lire la suite !