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On a déjà parlé de Black Mirror dans le topic dédié aux séries TV, mais maintenant que j'ai fini la saison 3 et comme je sais que pas mal de gens du forum l'ont également regardé, pourquoi ne pas faire un topic dédié.Petit préambule pour ceux qui ont du retard ou ne connaissent pas du tout la série : je vais essayer de cacher les gros spoilers, mais je laisse en clair mes sentiments généraux sur les épisodes, ce qui peut parfois un peu enlever la surprise de la découverte, qui est un aspect important de la série. Attention donc si vous souhaitez découvrir la série avec des yeux innocents :)Black Mirror est donc une série de Charlie Brooker, un journaliste et scénariste satirique britannique, au format anthologique. Chaque épisode d'environ 1h raconte une histoire différente, complètement déconnectée des autres épisodes (pas le même univers, pas les mêmes personnages, etc.). Seul le thème reste identique : comment la société et les Hommes se structurent et/ou se délitent face aux nouvelles technologies. La plupart des épisodes se déroulent soit dans le présent soit dans un futur très proche.Et forcément, Charlie Brooker oblige, le ton est très sombre et pessimiste et Black Mirror est rempli de grosses claques émotionnelles. En moins d'une heure, on s'attache très vite à des personnages super bien écrits et on finit déprimé en les voyant se faire démolir psychologiquement (et même parfois physiquement).La série a commencé sur Channel 4 et a basculé sur Netflix pour sa saison 3 (et pour les 6 prochains épisodes)Petit passage en revue de tous les épisodes, sans présentation, juste du ressenti.The National Anthem : Premier contact avec la série et première claque. Forcément le pitch de départ (le Premier ministre forcé par un terroriste de faire l'amour à une truie en direct à la TV) laisse à penser que ça va être très acide mais plutôt "comique" mais la fin calme bien.
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Fifteen Million Merits : Peut-être un de mes épisodes préférés, notamment parce qu'il met une double claque.
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The Entire History of You : Je sais que l'épisode a beaucoup plu, notamment pour son concept très sympa, mais ça reste un de ceux qui m'a le moins parlé. D'un concept prometteur, Brooker n'en a sorti qu'une simple histoire de jalousie dans un couple qui se délite. L'enjeu m'a paru trop personnel et ne m'a pas trop touché. C'est peut-être dû au fait que ce n'est pas Charlie Brooker à l'écriture.Be Right Back : Une triste histoire d'amour assez dérangeante et très bien jouée par Hayley Atwell et Domhnall Gleeson. Une ambiance très nostalgique pour cet épisode calme mais assez malsain, mine de rien.White Bear : Là encore, l'épisode a très bonne réputation mais c'est celui que j'ai le moins aimé de la saison 2. Il tient beaucoup à son twist de fin, qui effectivement pose beaucoup de questions, mais en dehors de ça, je ne l'ai pas trouvé très marquant.The Waldo Moment : Beaucoup ne l'ont pas aimé, notamment parce que l'épisode ne fait pas dans la finesse (mais quand on voit les différentes élections du moment, c'est finalement assez réaliste), mais ça reste mon préféré de la saison 2. Je l'ai trouvé très malin et
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.White Christmas : Il y a que les Anglais pour penser que Black Mirror fait une bonne série pour un Christmas Special :p Premier épisode format téléfilm (environ 1h30), l'épisode raconte deux histoires imbriquées qui sont toutes les deux très dures émotionnellement. Comme avec les meilleurs Black Mirror, on finit lessivé. Super pour Noël !Nosedive : Premier épisode de la fournée Netflix et, surprise !, l'épisode est plutôt optimiste, ou du moins cathartique dans le bon sens du terme. Sûrement parce que Rashida Jones et Mike Schur sont à l'écriture, deux scénaristes très à l'aise dans la comédie feel good. L'épisode est néanmoins très sympathique, avec une photographie rose bonbon qui donne la nausée et Bryce Dallas Howard très en forme. Sa descente aux enfers fait mal, mais on est en même temps contents pour elle.Playtest : Un de mes épisodes préférés de la saison 3, il tient en grande partie grâce à la géniale prestation de Wyatt Russell, très rapidement attachant et qui joue impeccablement le mec qui perd pied dans une réalité augmentée horrifique. Le point final, en forme de chute comique très très noire, enfonce le clou.Shut Up and Dance : La plus grosse claque émotionnelle de la saison (me suis toujours pas remis des 10 dernières minutes). Il y avait tout : des acteurs au poil, une intrigue qui avance vite et bien, des personnages qui se font démolir mentalement et le petit twist de fin pour calmer tout le monde et revoir l'épisode avec un regard différent (ou pas). Du pur Brooker.San Junipero : Là encore, un épisode qui a beaucoup plu mais qui ne fait pas partie de mes préférés. Premier épisode un minimum optimiste écrit par Brooker (même si, selon la perception du spectateur, le concept peut faire flipper), l'épisode raconte une très belle histoire, très touchante. C'est beau, bien joué mais ça ne m'a pas laissé une trace indélébile (ça se voit que j'adore la noirceur de Brooker ? :p).Men Against Fire : Un discours intéressant, une belle production, mais l'épisode manque peut-être un peu de profondeur ou de contenu pour sortir du concept principal et l'élever un peu plus.Hated in the Nation : J'ai regardé cet épisode hier soir et je suis encore sur le cul. Deuxième épisode à rallonge et premier qui peut vraiment se regarder comme un film (les deux histoires imbriquées de White Christmas donnent un côté plus épisodique au film précédent). C'est un thriller de SF hyper efficace dans sa structure, avec les rebondissements et les changements d'enjeux qu'il faut pour tenir en haleine sur la durée, et c'est l'épisode qui maîtrise le mieux son discours et le développe le plus de la saison. Brooker a su aller un peu plus loin que son concept de départ (contrairement à Men Against Fire) et l'a intégré parfaitement à sa narration. La fin est terrible. Si Shut Up and Dance m'a mis la plus grosse claque émotionnelle, c'est Hated in the Nation qui m'a le plus impressionné et captivé.Et comme je sais qu'il y a autant de classements des épisodes qu'il y a de téléspectateurs (oui, je sais, c'est mathématiquement impossible), voici mon petit classement qui vaut ce qu'il vaut (et qui change souvent) :1 - Fifteen Million Merits2 - Shut Up and Dance3 - Hated in the Nation 4 - The National Anthem5 - White Christmas6 - Playtest7 - The Waldo Moment8 - San Junipero9 - Men Against Fire10 - Be Right Back11 - The Entire History of You12 - Nosedive 13 - White Bear

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Je reviendrai tout lire et commenter quand j'aurai fini la saison 3, mais c'est marrant parce que nos classements pour les 2 premières saisons sont déjà différents lol

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J'en ai déjà discuté très brièvement avec Neosib et Littlefinger, mais perso, mon souci avec Black Mirror, c'est que le point "mais l'épisode manque peut-être un peu de profondeur ou de contenu pour sortir du concept principal", j'ai l'impression de pouvoir l'appliquer à tous les épisodes que j'ai vus. J'aime cette ambiance noire, voire poisseuse selon les épisodes, et difficile d'attaquer l'interprétation ou la mise en scène, et même la montée en puissance de l'intensité dramatique on va dire, mais... je ne sais pas, il me manque souvent quelque chose pour aller au-delà de "Oui, c'est très bien". Exemple type San Junipero globalement encensé par la critique US.

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Sinon, Charlie Brooker est aussi un documentariste acerbe et intelligent. Voir sa série "How TV ruined your life" (ici en vostfr : https://www.youtube.com/watch?v=cxKgjAqpqMY ) ou son show Weekly Wipe (ici en vo sans sous-titres : https://www.youtube.com/watch?v=9FdHGfsVoqw ). C'est hyper intelligent et hilarant.Et, Black Mirror, évidemment, je suis fan. J'adore la noirceur et le jusqu'au-boutisme de l'ensemble. Même si l'un ou l'autre épisode est plus bof. Je suis assez d'accord pour dire que "Fifteen million merits" ou "Shut up and dance" sont des chefs-d’œuvre. On atteint dans ces épisodes phares (mon classement serait certainement + ou - similaire à celui ci-plus haut si je prenais la peine d'en établir un) à une perfection dans l'expression des facettes les plus noires de l'âme humaine, dans la profondeur et la justesse de la description des sentiments et émotions humains et dans la brillance de la métaphore critique des dérives les plus sournoises de la société qui enfonce sans peine toutes les séries de SF, speculative fiction, politique fiction ou bref vous voyez le genre produites avant elle.Une série INDISPENSABLE !

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Pas vu les derniers épisodes, mais Fifteen million merits est également pour le moment mon préféré, une sacrée claque !Visuellement très inspiré, Brooker s'y montre particulièrement incisif dans son propos.

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J'ai terminé la saison 3 avec "Hated in the Nation" et c'est une petite déception, même si sans surprise vu ce que je disais précédemment. :( Typiquement, et peut-être encore plus sur une heure et demie au lieu d'une heure, beaucoup de choses sont beaucoup trop grosses pour passer. Par exemple :
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Et puis donc la fin :
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. :(Bref, de bonnes idées, une réalisation soignée, mais gros manque de subtilité (AMHA).

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Je regarde très peu de séries habituellement, mais un ami m’a vraiment conseillé celle-ci de par son format court et indépendant qui faisait que je n’avais pas à attendre xx épisodes avant que ça se lance (coucou Breaking Bad).Donc je me suis maté le premier épisode : the National Anthem, 45 minutes, curieux de voir ce qu’on pouvait faire en si peu de temps. Et j’ai trouvé ça pas mal du tout au niveau du fond, avec une bonne écriture et des thèmes très actuels : la mise en garde contre l’hégémonie des médias, la pression sociale, la fascination morbide pour ce qui nous dégoûte, tout cela était bien mené et je ressentais un petit malaise en visionnant l’épisode. La fin me dérange un petit peu, non pas pour son côté tragique mais plus le fait que
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c’est trop tiré par les cheveux à mon sens, ce qui est paradoxal pour un contexte qui se veut le plus réaliste possible.Du reste j’aurais un autre défaut à pointer, c’est que si les idées sont très bonnes, les ficelles sont trop grosses, les personnages ne sont pas véritablement attachants (normal en 45 minutes), ça manque d’étoffe ! Ce qui ajouté aux thématiques sombres, donne un côté très froid à la série, alors que l’on essaye de nous faire compatir par les côtés tragiques de la situation.Du coup pour le moment, je trouve ça bon, bien écrit et intelligent mais pas vraiment impressionné plus que ça. J’attends de voir ce que réserve le reste.Un 7/10 pour ce premier épisode en tout cas

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Bien entamé la saison 3 (4/6), et pour moi Shut up and Dance est celui qui m'a le plus plu. Quel twist final qui
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Par contre l'épisode San Junipero (pourtant assez bien côté) ne m'a pas spécialement ému. Trop long à la compréhension (+ de 30 minutes avant d'enfin comprendre de quoi il retourne ), je me suis assez ennuyé durant toute l'heure de cet épisode.Classement (qui peut être assez changeant)1 - Shut Up and Dance2 - Be Right Back3 - The Entire History of You4 - The National Anthem5 - Nosedive 6 - White Bear7 - Playtest8 - Fifteen Million Merits9 - San Junipero10 - The Waldo MomentAu final, très différent de celui de Merwin Tonnel. Sensibilité...

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(Ça fait un moment que je traine à venir poster un petit truc sur cette série grandiose, mais là va falloir que je me bouge le cul pour rétablir la balance sur San Junipero, que j'aime de l'amour véritable :wub:)(Stay tuned ^^)

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Pas spécialement convaincu par la nouvelle saison, à part l'épisode 5 (et un peu le 4).Pour le reste, j'ai retrouvé tous les défauts de la série, à mes yeux : de bons sujets/de bonnes idées de départ mais une exécution pas franchement subtile la plupart du temps (en particulier le 1 cette saison et le 2, vraiment très faible).

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J'ai beaucoup aimé cette saison, dans la continuité des précédentes. Mais je crois que je regarde pas la série pour les mêmes raisons que d'autres personnes, donc j'ai pas la même appréciation. J'ai l'impression que le buzz autour de Black Mirror, notamment depuis qu'elle est devenue plus grand public avec son arrivée sur Netflix, dessert un peu la série. On a voulu la faire passer pour un pamphlet illustratif de la relation de nos sociétés face à la technologie et tout le monde attend à chaque épisode un concept fort avec une critique acerbe de tel ou tel aspect de notre société moderne et connectée. Mais le cœur de la série n'a jamais été vraiment là, même si ces thématiques sont un peu présentes. La force de la série, c'est surtout la puissance de ses histoires intimes avec des personnages très humains ; la techno n'est qu'un élément déclencheur ou cathartique.Par exemple, mon épisode préféré de cette saison, c'est peut-être bien Crocodile. Le gimmick techno est vraiment anecdotique, mais la force tragique de la descente folle aux enfers d'une femme qui perd pied écrase tout.La façon qu'a Brooker de donner corps en moins d'une heure à des personnages vraiment humains et pour lesquels on ressent vite quelque chose (que ce soit de l'attachement ou de la haine) est impressionnante.USS Callister : J'ai trouvé cet épisode sympathique, la façon dont nous est présentée le méchant est bien vue, le casting et la réalisation sont impeccables. Mais rien de marquant non plus.Arkangel : Beaucoup aimé ce segment, très fort émotionnellement. La relation entre la mère et la fille m'a beaucoup plu, la montée en puissance du drame est bien gérée et la fin tragique correspond bien au postulat de départ
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.Crocodile : La performance de l'actrice y est pour beaucoup, mais cet épisode m'a bien mis sur les rotules. Brooker aime vraiment aller au fond du cauchemar et une fois qu'on le touche, il creuse encore un peu
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. Avec son aspect technologique très en retrait et cette descente aux enfers, il m'a fait penser à Shut up and dance.Hang the DJ : Enfin un peu d'optimisme (marrant, les deux happy end de Black Mirror sont des histoires d'amour), même si en grattant un peu, on peu y voir un peu de noirceur (
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). Tout l'épisode fonctionne bien grâce à l'alchimie du couple et ça fait plaisir à mon petit cœur fleur bleue.Metalhead : Très certainement le moins bon de la saison, même si formellement la réal noir et blanc est super propre (et le chien mécanique très sympa). Je suis déjà pas très fan de post-apo mais en plus le récit m'a paru assez anecdotique, sans vraiment d'originalité. Même le petit twist final n'apporte pas une nouvelle dimension à l'épisode.Black Museum : La saison dernière se concluait sur un techno-thriller de la durée d'un film, cette fois-ci, on a le droit à une anthologie dans l'anthologie qui fait office de synthèse de la série (les clins d’œil à d'autres épisodes ne sont pas là pour rien). On se croirait presque dans les Contes de la Crypte, notamment avec la première histoire typique des récits de la série HBO (un mec bien placé qui sombre dans la folie avec du sang, du sexe et des déviances dans un univers malsain). Tout l'épisode met vraiment mal à l'aise et cette incursion de Black Mirror dans l'horreur marche super bien.

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La force de la série, c'est surtout la puissance de ses histoires intimes avec des personnages très humains ; la techno n'est qu'un élément déclencheur ou cathartique.
Perso, je suis d'accord avec ça, mais ça ne marche pas sur moi (en tout cas, dans cette saison). Tu es la seconde personne dont l'avis m'intéresse (enfin, dit comme ça, c'est maladroit, tous les avis m'intéressent de base !) qui loue l'épisode 2 et pourtant, je le trouve vraiment très mal géré cet épisode, voire carrément caricatural (et en plus, contrairement au n°3, je trouve que les acteurs sont mauvais comme des cochons dedans). J'ai l'impression que Brooker ne sait pas s'arrêter en fait. Ça pourrait être génial, et puis il faut qu'il en rajoute une louche.

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Merwin Tonnel a écrit :J'ai l'impression que le buzz autour de Black Mirror, notamment depuis qu'elle est devenue plus grand public avec son arrivée sur Netflix, dessert un peu la série
Voilà, merci, c'est exactement ce que je cherchais à dire ^^J'ai un peu le sentiment qu'ils ne se sont pas trop cassés la tête : dès qu'ils ont une idée, ils en font une longue séquence d'une heure, alors que dans la plupart des cas ça serait un très bon court métrage.Je ne retiendrai de cette saison 4 que le premier et le dernier épisode, qui pour moi sont l'essence même de ce qu'est Black Mirror, les autres épisodes n'étant que du remplissage.

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Heu ma citation veut justement complètement dire l'inverse de ce que tu dis. Depuis que la série est devenue vraiment grand public avec le passage chez Netflix, les articles et les critiques se sont concentrés sur l'aspect concept technologique en donnant l'impression que c'est la force principale de la série, ce qui n'est pour moi pas le cas. Penser que des épisodes pourraient se résumer à des courts métrages parce que l'idée techno ne permet pas d'en faire plus c'est oublier que l'histoire qui nous est racontée est avant tout une histoire humaine avec ses drames et ses joies et que le coeur de la série est là et n'a pas bougé depuis la saison 1.

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Complètement d'accord avec Merwin : j'ai l'impression que les spectateurs n'attendent plus que du high concept alors que ça a toujours été une série centrée sur ses persos, l'aspect "technologique" étant secondaire.

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Merwin Tonnel a écrit :Heu ma citation veut justement complètement dire l'inverse de ce que tu dis. Depuis que la série est devenue vraiment grand public avec le passage chez Netflix, les articles et les critiques se sont concentrés sur l'aspect concept technologique en donnant l'impression que c'est la force principale de la série, ce qui n'est pour moi pas le cas. Penser que des épisodes pourraient se résumer à des courts métrages parce que l'idée techno ne permet pas d'en faire plus c'est oublier que l'histoire qui nous est racontée est avant tout une histoire humaine avec ses drames et ses joies et que le coeur de la série est là et n'a pas bougé depuis la saison 1.
Ah ben on n'est pas d'accord alors :PJe trouve que, indépendamment de l'emballement médiatique, les histoires des personnages sont trop étirées et moins intéressantes dans cette saison que pour les précédentes : j'ai du mal à m'attacher, à être inquiet pour eux. Je ressentais, après chaque épisode, un sentiment de mal-être qui avait besoin d'un peu de temps pour disparaître, ça n'a pas été le cas pour ces épisodes (je suis peut-être blasé ^^).