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Ce qui m'a happé en Fantasy à travers l'oeuvre de Tolkien c'est bien la profondeur de son univers, suggérer dans le Seigneur des Anneaux et qui se dévoile dans tous ses récits périphériques des âges antérieurs.Cartes et chronologies sont pour moi des supports indispensables avec lesquels je peux "revivre" les évènements ou les comprendre avec plus de profondeurs, m'imprégnant d'un contexte "matériel" auquel je peux me référer à tout instant.Cette notion de monde secondaire dans lequel je peux "véritablement" me projeter de manière omnipotente et primordiale dans mon expérience de lecteur fantasy.Néanmoins je suis aussi réceptif à d'autres oeuvres sans "supports matériel" à l'univers où elle évoluent ;)Le talent de l'écrivain se situe alors ailleurs que dans son world building.

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Une vraie prise de tête... Mais en tous cas la carte est splendide. Perso je vois la Turquie en plus grande (beaucoup), la Grande-Bretagne et le Groenland au nord-ouest :p

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Tous ces savants calculs tombent à l'eau si le cercle polaire est plus au Nord ou l'Équateur plus au Sud. Et comme c'est un monde magique, rien n'empêche Martin d'avoir imaginé quelque chose au dela de ses cercles. Il a également pu avoir pensé une relation entre le climat et la magie. Mais ces calculs sont fun et geek.

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L'idée est bonne mais à mon avis Martin est loin de s'être autant pris la tête... Faudrait déjà qu'il ponde ses deux derniers tomes avant de passer l'arme à gauche !

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La carte est très belle mais alors il y a tellement de suppositions dans son postulat de départ qu'il n'y a vraiment aucune base solide :huh: Après c'est distrayant .... ;)

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C'est vrai que ça vaut le coup :)J'aime bien ce passage:
Peter Turchi affirme que tous les écrivains sont des cartographes et que toute écriture est une carte. Pour Turchi, la carte est plus qu’une métaphore : il s’agit d’un procédé narratif organisé. La langue est comme une terre, les paragraphes comme des quartiers, les phrases comme des rues et les mots sont simplement les lignes et les courbes construites de la même manière que les lignes et les formes des cartes. Les lettres sont comme des canyons désertiques et des mers chaotiques que l’écrivain transforme en mots, puis en phrases et enfin en scènes.
(que je trouve en plus élégamment traduit)J'ai beau comprendre cet attrait pour les cartes je dois bien avouer qu'il me dépasse complètement, une carte en début d'un roman je vais la regarder une fois penser que "c'est bien dessiné quand même" et ne plus jamais y revenir. C'est peut-être lié au fait que j'ai un sens de l'orientation déplorable et que tout compte fait je me fiche complètement que telle ville soit à l'Est ou à l'Ouest d'une autre. D'ailleurs s'il y a des fautes de continuité géographique dans un roman (ou un film) il y a très peu de chances que je m'en rende compte sauf cas exceptionnel qui relève de la téléportation.Je comprend l'utilité pour l'auteur d'avoir une carte de son monde pour mieux le visualiser dans son ensemble et faire évoluer ses personnages. En tant que lectrice par contre une carte ne m'a encore jamais été utile, je préfère me laisse promener.

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Concernant les cartes, je me permets de relayer un extrait publié sur le site de Tor, en rapport à la conférence sur la fantasy épique, lors de la Comic-Con San Diego :
On maps, Martin pointed out—in a rather knowing and weary tone—that you must be very careful about fantasy maps, because someday your publisher may want a poster, and you will have to fill in the blanks you left before and also discover that details of the map you’ve drawn contradict the things you wrote in the book. He added, “If you want to know where fantasy maps come from, take the map at the front of your favorite fantasy novel, and turn it upside down. Westeros began as upside-down Ireland. You can see the fingers of Dingle. Robin Hobb’s Six Duchies? Upside-down Alaska.”Rothfuss noted that a writer should ask why they feel compelled to do something like create a map, especially if they don’t particularly care for maps. It’s a fantasy convention, of course, but it’s a convention because Tolkien did it—but he did it in The Hobbit because it was part of the story. Similarly, he went on, fantasy writers feel that they need to invent languages, again because of the Tolkien influence. “But Tolkien didn’t do it for tradition; he did it because he was a language geek! [...] If you’re a geek for something, and if that’s herbology, or the nature of the night sky, or plate tectonics, revel in your geekery, roll around in it, and make that a part of your world.” But if you do something because you feel like you’re supposed to, “I don’t really feel like that’s the best way to enjoy yourself and make a vibrant world.”

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En ce qui me concerne, les cartes s'avèrent très importantes dans mes lectures, et peuvent même déterminer un achat (ou non).Dans mes lectures, je me réfère souvent à la carte pour me repérer spatialement, et cela renforce mon sentiment de solidité de l'univers décrit.Quant à l'achat, il m'est souvent arrivé d'acheter un livre "juste" parce que la carte me plaisait, et en général, je ne me suis pas trompé. En revanche, il m'est aussi arrivé de reposer un livre potentiellement intéressant parce que la carte simpliste n'augurait rien de bon pour le contenu du livre (les 7 royaumes, par exemple : le simple fait que chaque royaume s'appelle "1er royaume", "2e royaume", etc m'a fait illico reposer le livre).Bref, la carte, lorsqu'elle est présente, constitue souvent une vitrine et un aperçu du livre, laissant indirectement transparaître pas mal d'informations sur le style d'histoire qui sera raconté, selon moi.