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La théorie évoquée par Atanaheim me parait parfaitement grotesque et décrédibilisant pour les féministes. Le lion s'accorde toujours le meilleur morceau de viande quand il picnic, "la part du lion", et les lionnes, qui sont pourtant les chasseuses, mangent les restes, une fois le mâle rassasié. Le lion a t-il une culture machiste? mouarf. L'homme s'accorde les meilleures morceaux de viandes, le plus de protéines, peut-être aussi parceque c'est lui qui en général fait les travaux qui demandent le plus de force physique, pour labourer son champ? Et comment se fait-il, que de nos jours encore, de nombreux hommes préfèrent les femmes rondes, solidement baties? hum humEt je pense, tout simplement, que n'importe quel biologiste et paléontologue pourra prouver que dans la majorité des espèces animales, à toutes époques, le mâle est physiquement plus imposant que la femelle, et que c'est ce physique imposant qui de fait exige plus de protéine. Que chez les humains ça ait des conséquences culturelles c'est une évidence, mais il ne faudrait pas prendre les choses à l'envers.Enfin bref, je ne suis pas scientifique ni anthropologue, mais ça me parait totalement tirer par les cheveux ce raisonnement. Et sinon, pour revenir à l'objet du débat, moi je l'aime bien ce cliché de la femme guérrière dans les illustrations et les bd fantasy, et j'espère bien qu'il va perdurer!! niark niark, y'a pas de mal à aimer les belles choses, et j'assume le fantasme.Edit : j'ai posté en même temps que le dernier message d'Atanaheim, marrant de voir que l'on a pensé à la même chose en même temps.

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@ AtanaheimL'idée était sympa, et j'étais prêt à me laisser convaincre, malheureusement les arguments n'étaient pas à la hauteur...Je suppose que quand tu évoquais une amazone de Tramorée tu parlais de Tylsé ?Je te laisse découvrir le fonctionnement de la société desdites amazones dans le tome 2
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Oui je parlais bien de Tylsé. Pour l'instant les coutumes du pays des amazones sont décrites sommairement par des "étrangers". Rien de sûr donc... entre on-dits et fantasme de piliers de comptoirs ;) Je lirai ce que tu as mis sous la balise spoiler plus tard, je n'en suis qu'à la moitié du premier volume ;)

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Restons fantasy : chez les orques*, c'est la matriache la plus âgée qui commande, même si les mâles sont plus grands.*on dit UNE orque, ou un épaulard, ou une baleine tueuse.Il y a aussi d'autres sociétés animales bâties autour d'une reine, la fantasy s'en inspire comme du reste, Conan a dû croiser des amazones à une époque.

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En fantasy comme dans la vraie vie il y a d'intéressant exemples de matriarcat.Il y a le Matriarcat de Kaul dans les cycles de Ji (Pierre Grimbert).Il y a notamment ce peuple qui vit en Chine chez qui les hommes n'ont pas le droit de travailler car les femmes qui dirigent tout les jugent trop maladroits et trop paresseux pour leur confier la moindre activité.

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Evidemment lié à l'omniprésence des monarchies et autres formes de despotismes à travers l'histoire, j'aimerais aborder un autre aspect caricatural selon moi, un truc moins pesant que d'autres clichés mais peut-être plus pernicieux : Une fois que le héros orphelin a accompli la prophétie et sauvé le monde ou variante plus originale, il a méchamment tendance à devenir roi/empereur/reine à la place du calif et tout le monde il est content.En effet comme le héros est sympa et intelligent, qu'au fil des pages on s'y est attaché, donc qu'on lui fait confiance les yeux fermés, l'auteur laisse croire que tout est réglé pour le mieux dans le meilleur des mondes. Mais peut-être que le gentil fera un très mauvais roi parce que pas assez comme-ci ou comme-ça ou et que son fiston fera un tyran sanguinaire. J'imagine qu'il faut bien finir le bouquin à un moment mais parfois je trouve ça un peu lourd cette autosatisfaction d'un système monarchique.

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Vu que Merwin n'a pas réagi, je me dois de contredire Atanaheim sur les Malazéens. C'est ta représentation que tu colles sur les personnages, là. Tattersail est décrite comme grosse / grasse (son chéri utilisant ses bourrelets comme oreiller, pour situer le niveau). Mais effectivement pas moche (ce qui là encore n'est pas une impossibilité, hein). On est assez loin de la princesse 90 50 80 en string de maille.Et si on parle de Tavore, elle est grande, mince, les cheveux carottes et des traits banals... Pas vraiment la blonde à forte poitrine... Sa soeur Felisin était initialement plus jolie, mais après le passage dans les mines du tome 2, je vous laisse imaginer le tableau...Quant aux trouffiones de base, il me semble que les cicatrices, nez cassés et autres infirmités, etc. ne leurs sont pas épargnés. Oui, on peut trouver ça sexy, mais c'est pas Hollywood.D'ailleurs en ce qui concerne les armures, il me semble que l'auteur a plutôt été rationnel en dotant les femmes de son monde du même type d'armures que les hommes : fonctionnelles.Et pour parler d'autre chose, l'article VO et la demoiselle qui voulait une armure gonflant bien les siens m'a fait bien rire. Le pauvre armurier qui voyait bien que cela déviait directement les coups vers le cœur :D Mais il me semble qu'on a ça aussi dans un roman fantasy. Ma mémoire étant ce qu'elle est, je crois que c'est Ce'Nedra qui demande à son armurier de lui gonfler légèrement le devant de sa cuirasse pour mieux s'imposer auprès de son armée.Troll inside : effectivement, les femmes sont bien plus intelligentes que nous et savent comment y faire ;)

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Hé heu, dans la nature, la femelle est souvent plus imposante que le mâle... pour le soutenir pendant l'accouplement x) (encore une histoire de cul, décidément).Dark Schneider : les femmes ont, malgré la croyance répandue très largement, eu un rôle plus important que ce que l'on ne croit dans divers métiers pourtant physique, de la paysannerie (en gardant les enfants en bord de champ) mais aussi dans les forges. Et je me répète, mais c'est comme la guerre, souvent éloignée car accaparée par une nombreuse marmaille et des grands-parents gâteux.

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Nariel a écrit :Hé heu, dans la nature, la femelle est souvent plus imposante que le mâle... pour le soutenir pendant l'accouplement x) (encore une histoire de cul, décidément).
Ah tiens, j'aurais dit le contraire :huh: ça doit dépendre des espèces...Je me demande si ce ne sont pas les comics qui ont lancé la mode des guerrières en petites tenues. Superwoman est quand même bien moins habillée que Superman. Et comme les dessinateurs sont majoritairement des mâles et qu'à l'époque le lectorat devait sans doute être aussi très masculin, je pense que que le but visé n'était pas la vraisemblance... :sifflote:

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tiens en ce moment je lis "l'histoire de la virilité" (excellent ouvrage que je recommande en passant), et mine de rien votre discussion tombe pile poil dans ce sujet.Chez les grecs notamment (et au moyen-age aussi mais j'en suis pas encore à ce chapitre :) ), l'homme viril était avant tout un guerrier et/ou un homme politique. On l'éduquait en ce sens dès le plus jeune age. L'exemple extrême étant bien entendu Sparte, où on pratiquait même une certaine forme d'eugénisme pour ne garder que les garçons forts, qui étaient élevés (dressés ?) en commun dès le plus jeune age au combat et à l'obéissance.Vous oubliez quelque chose de fondamental sur les rôles hommes/femmes ! C'est que , jusqu'à preuve du contraire, il n'y a que les femmes qui puissent enfanter ! Dans ces sociétés à l'espérance de vie si courte, envoyer les femmes à la guerre n'avait tout simplement aucun sens. Leur rôle était de remplacer en naissance les morts au combat, d'une certaine façon.Pour preuve à Sparte, toujours, les seules personnes qui avaient droit à leur nom sur leur pierre tombale et dont on célébrait la mémoire étaient les guerriers morts à la guerre et les femmes mortes en couche... chacun son combat, d'une certaine façon.Autre paramètre à prendre en compte : tant que le combat a reposé sur les armures et les armes de taille, la force était une qualité indispensable à un bon guerrier. Ce qui, nécessairement, éliminait la possibilité que la plupart des femmes deviennent guerrières (ce qui n’empêche pas l'exception : certaines femmes sont bien plus fortes que certains hommes - et pour les postes de commandement la force est moins nécessaire que l'intelligence et la légitimité politique- on connait tous les exemples fameux de femmes chefs d'armées que nous a laissé l'histoire). Par la suite, on a abandonné les armes de taille pour les armes d'estoc, et d'un coup c'est l'habileté qui a primé sur la force pure... si les amis d'Henri III étaient jugés si efféminés, c'est probablement parce qu'ils vécurent dans la période de transition où on est passé d'une vision de la virilité basée sur la force pure à un tout autre modèle viril, plus "féminin" selon les critères moyen-ageux.Donc oui, une femme guerrière dans un monde moyen-ageux ou antique prend un rôle "viril", presque par définition, on retrouve d'ailleurs ce qualificatif de femmes viriles dans les textes antiques (pour qualifier les amazones par exemple), sans que ce soit d'ailleurs forcément péjoratif selon les époques. C'est un des aspects que je trouve justement très réussi dans le trône de fer. Brienne n'est pas une frêle jouvencelle : c'est une femme hommasse et très costaude, totalement crédible dans son rôle de chevalière wannabe. Quant à Arya, elle est mise surtout sur son habileté et sa discrétion, jamais ô grand jamais sur sa force.Enfin, en résumé, la virilité et la féminité sont des notions extrêmement fluctuantes selon les époques, selon qu'on est en période de paix ou de guerre, selon les progrès de la médecine (ce n'est pas un hasard si les femmes demandent plus d'égalité depuis qu'il n'y a quasiment plus d'enfants morts-nés ni de mortes en couches... on peut d'ailleurs se demander si les concepts même de virilité/féminité sont encore pertinents dans nos sociétés actuelles)

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Tout à fait d'accord avec tout ce que tu dis, c'est vers ça que tendais nos derniers messages.
Altaïr a écrit :Chez les grecs notamment (et au moyen-age aussi mais j'en suis pas encore à ce chapitre :) ), l'homme viril était avant tout un guerrier et/ou un homme politique. On l'éduquait en ce sens dès le plus jeune age. L'exemple extrême étant bien entendu Sparte, où on pratiquait même une certaine forme d'eugénisme pour ne garder que les garçons forts, qui étaient élevés (dressés ?) en commun dès le plus jeune age au combat et à l'obéissance.
L'eugénisme spartiate est un fantasme uniquement du à un court passage dans Plutarque...auteur qui a écrit plus de 4 siècles après l'âge d'or spartiate. L'abandon des bébés difformes étaient une pratique commune en grèce antique, et abandon ne signifiait pas forcément mise à mort. En revanche, l'éducation des jeunes spartiates étaient effectivement pour le moins viril!

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@ Altaïrcf #317 & #319... :sifflote: ;)A Sparte seules 2 catégories d'individus ont le droit d'être enterré avec les honneur : les hommes morts à la guerre et les femmes mortes en couches, les 2 étant équivalents dans leurs culture basé sur l'honneur guerrier (car mourir en donnant naissance à un future guerrier à aussi important que mourir en emportant l'ennemi avec soi).@ Dark SchneiderPlutarque écrit 4 siècles après les dernières grandes heures de Sparte, à une époque où leurs descendant en font des tonnes et des tonnes dans le folklore soit-disant guerrier aux attirer chalands et touristes car il ne leur reste plus que cela.

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Albéric a écrit :@ Altaïrcf #317 & #319... :sifflote: :rolleyes:A Sparte seules 2 catégories d'individus ont le droit d'être enterré avec les honneur : les hommes morts à la guerre et les femmes mortes en couches, les 2 étant équivalents dans leurs culture basé sur l'honneur guerrier (car mourir en donnant naissance à un future guerrier à aussi important que mourir en emportant l'ennemi avec soi).@ Dark SchneiderPlutarque écrit 4 siècles après les dernières grandes heures de Sparte, à une époque où leurs descendant en font des tonnes et des tonnes dans le folklore soit-disant guerrier aux attirer chalands et touristes car il ne leur reste plus que cela.
J'avoue que je réagissais surtout aux premiers messages, désolée si j'ai raté certaines interventionsSinon pour la question de l'eugénisme, il n'y a pas que Plutarque qui y fait allusion. Si j'en crois mes sources, Xénophon, qui y a vécu pour de vrai, prétend que l'époux peut choisir de faire féconder sa femme par tout homme dont il estime qu'il engendrera des enfants plus beaux, plus robustes, ou simplement parce qu'il estime les qualités morales de cet homme (sic).quant au modèle Sparte, il me semble qu'il faisait débat dès la Grèce antique et que de plusieurs récits issus de cités concurrente mentionnent leur mode de vie bien avant les écrits de Plutarque (ce qui n'empeche pas que Plutarque ait fantasmé une partie de ses propos).Si je mentionnais Sparte, c'est parce que c'est vraiment le modèle "on élève les hommes pour le combat et les femmes pour être des poulinières" poussé à son comble... mais dans le fond, cette règle s'applique assez bien (avec d'heureuses nuances) à la plupart des sociétés pour lesquelles la guerre fait partie du quotidien - dont nos sociétés occidentales font évidemment partie.

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Nimrodel a écrit :Evidemment lié à l'omniprésence des monarchies et autres formes de despotismes à travers l'histoire, j'aimerais aborder un autre aspect caricatural selon moi, un truc moins pesant que d'autres clichés mais peut-être plus pernicieux : Une fois que le héros orphelin a accompli la prophétie et sauvé le monde ou variante plus originale, il a méchamment tendance à devenir roi/empereur/reine à la place du calif et tout le monde il est content.En effet comme le héros est sympa et intelligent, qu'au fil des pages on s'y est attaché, donc qu'on lui fait confiance les yeux fermés, l'auteur laisse croire que tout est réglé pour le mieux dans le meilleur des mondes. Mais peut-être que le gentil fera un très mauvais roi parce que pas assez comme-ci ou comme-ça ou et que son fiston fera un tyran sanguinaire. J'imagine qu'il faut bien finir le bouquin à un moment mais parfois je trouve ça un peu lourd cette autosatisfaction d'un système monarchique.
Nimrodel, tu devrais lire la trilogie Fils-des-brumes (ou Mistborn en vo), Brandon Sanderson traite le despotisme... différemment ! très loin des clichés à mon avis.

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J'ai lu Fils-des-Brumes et effectivement j'ai trouvé ça assez intéressant et malheureusement un peu rare comme type de réflexion. Je me rappelle aussi que l'idée était abordée/évoquée dans les livres consacrés à la jeunesse de Polgara la Sorcière (Eddings) ou dans les Annales du Disque-Monde. Mais sinon..C'est aussi assez caractéristique du lien fort qu'entretient la fantasy (et notamment la fantasy "jeunesse" mais pas que) avec le conte, qui est hermétique à ce genre de questionnement. Et dans les oeuvres de type Arcane des Epées ou Seigneur des Anneaux c'est mieux comme ça, c'est un super moyen de vendre du rêve . Mais dans des oeuvres plus réalistes, dans des univers plus médiévaux que mythiques, l'auteur aurait les moyens d'enlever un peu les oeillères.Et là je trouve que c'est dommage que ça se fasse si peu.

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Enfin on trouve quand même pas mal d'exemples contraires ces dernières années : Acacia de Durham est le premier qui me vient à l'esprit, mais on peut aussi citer Abercrombie avec la Première Loi, la récente trilogie du Mirage de Glenda Larke, A land fit for heroes (me souvient plus du titre français) de Richard Morgan,...;)Et une oeuvre plus "classique" (avec tous les guillemets d'usage) comme les Royaumes d'Epines et d'os de Greg Keyes ne fait pas franchement dans l'unanimisme et on est pas nécessairement dans l'ambiance
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:)

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Le trône de fer aussi découle de ce genre de réflexion... Robert Baratheon était un héros de légende, grand beau fort et courageux, qui bouta le tyran hors de Westeros. Il n'a pas fait un bon souverain pour autant !

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Comment ai-je pu l'oublier !C'est assez sympa qu'il se moque du concept d'Elu avec Stannis aussi... Ceci dit je n'irai peut-être pas jusqu'à dire que Robert est un héros de légende,même dans la façon dont il est présenté au début.Mais les Targaryens fournissent un bon exemple aussi, certains sont très biens mais on voit bien qu'il reste un problème de fond, le petit détail qui tue : ils ont tendance à être fous.Bref, c'est un bon exemple d'absence d'angélisme.