Votre préféré ?

Autre(s)
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Von Bek
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Hawkmoon
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Erekosë
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Corum
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Elric
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Nombre total de votes : 151

403
Je ne sais pas si c'est le topic le plus adapté, mais je viens de terminer Le Chien de guerre et la douleur du monde et je voulais donc en dire quelque mots. Désormais avec Moorcock, dès que j'ouvre une de ses oeuvres post-70's j'ai un peu d'appréhension, tant je ne sais encore trop quoi penser de ce que j'ai lut de ses écrits tardifs sur Elric ou Erekose. Là avec Le Chien de guerre, court roman de 250 pages en poche, je me suis dit que je ne prenais aucun risque. Et bien finalement, je crois bien que c'est ce bouquin que j'aurais du lire avant ses autres récits pour le moins onirique. Le Chien de guerre raconte donc l'histoire d'un chevalier allemand, Ulrich Von Bek, durant la guerre de 30 ans, en rupture de ban, dégoutté par le massacre sans pitié des habitants d'un patelin, et visiblement totalement dépassé par les enjeux de la guerre de religion. Errant seul quelque part en Allemagne, il va se retrouver dans un chateau d'abord abandonné, puis rejoint par les occupants du chateau, dont une femme qui va rapidement le séduire et lui faire rencontrer son maître : Lucifer! Mais l'originalité du bouquin n'est pas là, mais dans la quête que Lucifer va lui demander d'accomplir : la quête du graal. (je ne spoile rien, rassurez vous).Voilà un pitch bien surprenant au final, et surtout très malin. On sent un Moorcock espiègle, qui se joue de la religion, s'interroge sur la question de dieu et de l'humanité, et retourne les anciens mythes. Car lier la quête du graal à Lucifer, fallait le faire finalement! Le récit est à la première personne, Von Bek est le narrateur, et raconte donc tout de son point de vue. Les évenements s'enchainent rapidement, du coup l'on ne s'attachera aucunement aux personnages secondaires malgré des dialogues rondement menés. La géographie est imprécise, l'on navigue entre l'europe du 17 ème siècle et un monde parrallèle finalement peu différent du notre, parfois, tout comme le narrateur, l'on ne sait plus dans quel monde l'on se trouve. L'on pointe souvent un certain onirisme, l'atmosphère du bouquin est bien plus fantastique que fantasy (au sens "classique" du terme), en témoigne la première partie du bouquin, très "gothique". Avec ce récit, on sent poindre le Moorcock alambiqué qui allait suivre, mais le récit reste aisé à suivre et à comprendre, et du coup m'a redonné envie de lire d'autres oeuvres de l'auteur qui m'avaient échappées, laissées perplexe, comme le troisième tome d'Erekose où l'on retrouve un Von Bek. Court, plaisant, malin, le Chien de Guerre n'est pas un grand livre, n'est pas inoubliable et ne laisse que trop peu d'images forte en tête...mais n'en reste pas moins très agréable à lire, et en plus très rapide à terminer. Finalement, assez indispensable pour peu que l'on apprécie Moorcock. Pendant un moment je me suis demandé en quoi se livre rejoignait le mythe du Champion eternel, visiblement Von Bek n'en est pas une incarnation (enfin je crois), jusqu'à ce qu'un fameux personnage bien connu des fans d'Elric ne soit évoqué dans le roman. L'on est bien dans le fameux multivers de Moorcock.Edit : je ne pourrais non plus passer sous silence l'importance du contexte de ce bouquin. Outre bien entendu le mythe de Faust, ce début du 17ème siècle, plongé dans les guerres de religion, c'est aussi le début de l'humanisme. Le Chien de guerre, très centré sur son personnage principal, est donc vraiment le récit sur la destiné d'un homme et sa prise de conscience qu'il peut être maître de sa destinée, sur l'importance de l'humain s'affranchissant quelque peu de la religion. Des aspects qui font que le "multivers", lui, n'est guère creusé.

404
+ 1 avec tout ça. C'était mon premier Moorcock en plus de mon premier roman de "fantasy", ce qui explique peut-être qu'à l'époque il m'ait marqué à ce point. J'avais peur de le relire même, mais à priori il aurait quand même de beaux restes pour un amateur ! :)Sinon, tu retrouves la suite du cycle Von Bek dans "la Cité des Etoiles d'Automne", paru en Pocket à l'époque. Je suis moins formel pour la qualité, je crois qu'il m'avait passablement ennuyé ; mais on entre de plein pied dans le Moorcock par trop "onirique" avec ce dernier, à savoir avant d'y embarquer. Le début m'avait plu pourtant. Je le retenterai un jour.Von Bek continue avec "la Fille de la Voleuse de Rêves" chez l'Atalante, un très bon volume en général dans l'oeuvre de l'auteur où, si mes souvenirs sont bons, le lien avec le Champion Eternel se formalise dans la branche familiale Von Bek. Ca se situe dans deux univers différents, durant la seconde guerre mondiale, où l'héritier de la famille aux prises avec l'administration nazie cherche à se dresser contre celle ci, puis dans le monde d'Elric.Je crois que "The Skrayling Tree" clôt enfin Von Bek...Petit ajout qui n'a rien à voir, ou pas directement : Klosterheim, le méchant récurrent du cycle, est aussi le titre d'un roman de Thomas de Quincey, publié chez José Corti. Ca se passe durant la Guerre de Cent ans aussi ... :)Dans la PAL ... !

405
En tout cas ça m'a redonné envie de lire certains Moorcock que je possède déjà mais dont j'ai un souvenir ténu. Notamment "Le dragon dans l'épée", le dernier Erekose, que j'ai refeuilleté hier soir et dans lequel Ulric Von Bek y a la part belle. Je n'ai aucun souvenir de ce bouquin (je l'avais lut en plusieurs mois à une époque où j'étais un peu désoeuvré)...je pense que je le comprendrais bien mieux maintenant. Moorcock, finalement, il faut l'apprivoiser!

406
Moi j'avais bien aimé Le Dragon dans l'Epée avec son Hitler au féminin et ses hommes-ours artistes vivant dans une cité œuvre d'art : faudra vraiment que je me le relise un de ses 4 matins ! :)Effectivement Moorcock bien qu'ayant souvent travaillé superficiellement est un gars vachement cultivé.Bon nombre de ses livres gagnent à être relu, d'autant plus qu'ils sont souvent assez courts.

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Dark Schneider a écritLe Comte Airain, le champion de Garathorm, La quête de Tanelorn de Moorcock. (et oui, je n'avais jamais lut la 2ème partie du Cycle d'Hawkmoon).
Et bien, comment de dire ? Tu n'a pas perdu grand chose à mon humble avis. -_-Grosse déception que cette 2ème partie du Cycle d'Hawkmoon qui apporte peu à Terre dévastée par le Tragique Millénaire.Le Comte Airain : un revival construit autour de paradoxes temporels multiples orchestrés par une vieille connaissance(avec le recul, il y a une bonne dose de Doctor Who dans ce tome ;))le champion de Garathorm : nouvelle variation / incarnation de l'Eternel Champion complètement digressive à mes yeux(Hawkmoon n'apparaissant qu'en tout début et à la toute fin du récit)La quête de Tanelorn : une épilogue à la longue sage du Champion Eternel, quelques informations sur Tanelorn et puis Basta(on retrouve exactement les mêmes aventures dans un tome des récits d'Elric / les dieux jumeaux de Corum font une réapparition)Bref une 2ème partie de cycle très en dessous de l'Europe postapocalyptique dominée par les Grandbretons des 4 1ers tomes.Franchement, il y avait plus à manger du côté du jdr avec un supplément sur la France désormais mythique pour les rôlistes.
PS: je commence à me faire vieux car je radote... (cf. #391) :saruman:

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Oh, ne serait-ce pas l'écran du maitre de jeu d'Hawkmoon, de Chaosium ?Que de souvenirs...Le chien de guerre a aussi été aussi mon tout premier Moorcock, il y a une trentaine d'années. Je me souviens avoir bien aimé, mais il faudrait que je le relise, ce serait intéressant.Ayant lu tous les cycles du champion éternel, je dois bien avouer qu'Elric est de loin mon préféré : le personnage, l'épée, le monde, les aventures, l'onirisme, la fin...Bon, je n'aime pas tout inconditionnellement dans Elric, mais c'est quand même mon préféré de chez Moorcock :)

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Pascal a écrit :Le chien de guerre a aussi été aussi mon tout premier Moorcock, il y a une trentaine d'années. Je me souviens avoir bien aimé, mais il faudrait que je le relise, ce serait intéressant.
Surtout quand Patrice Louinet nous dit que le Von Beck du Chien de Guerre possède un parfum howardien... ;)
Ayant lu tous les cycles du champion éternel, je dois bien avouer qu'Elric est de loin mon préféré : le personnage, l'épée, le monde, les aventures, l'onirisme, la fin...
Tout pareil, le dernier tome d'Elric est tout bonnement ENORMISSIME !!!
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Quand un chapitre commence par "Imryr la Cité qui Rêve ne rêvait plus de sa splendeur" on plonge allègrement dedans !(je parie là aussi que je radote encore, mais quelqu'un retrouvera bien le message où j'ai du écrire exactement la même chose !)Merci Fabrice Colin pour le revival des Buveurs d'Âmes ! :coeur:

410
J'ai terminé le Comte Airain hier soir. Pendant longtemps j'ai eu l'impression de lire une mauvaise série B qui succéderait un bon gros blockbuster de qualité. Heureusement, Moorcock a vraiment une imagination débordante et j'ai beaucoup aimé les 2 ou 3 trois derniers chapitres, bien foutus, et cette fin mélancolique. Je lirais les deux autres tomes plus tard.

415
Mais sans préface de Moorcock ! ;)(Pour ma défense, la page du site proposait une VO.)Cela dit, le récent John Carter proposait une traduction "révisée", c'est peut-être le cas ici aussi, même si j'en doute.

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Gollancz va aussi ressortir les textes ne relevant pas des littératures de l’Imaginaire. Citons par exemple la série des Jerry Cornelius (remarquons toutefois que ce personnage d’agent secret pourrait être une incarnation du Champion Éternel comme l’a parfois sous-entendu l’auteur)
J'ai toujours rangé Jerry Cornelius dans la catégorie "Imaginaire", terme vague qui correspond bien à ses aventures. Et j'ignorais que son incarnation du Champion Éternel laissait le moindre doute.
ou encore The Brothel in Rosenstrasse qui, bien que mettant en scène un membre de la famille Von Bek, n’est pas un livre de fantasy.
En français La Maison de Rosenstrasse, paru chez J'ai Lu dans une collection olé-olé il y a presque trente ans. Un choix stupide qui a probablement fait perdre beaucoup de lecteurs à ce livre. Le livre est teinté d'un érotisme chic très convenable. Son sujet est d'abord la déchéance d'un homme dans un bordel mit en parallèle avec la déchéance d'une ville à l'approche de la guerre. C'est un livre intelligent, peut-être pas inoubliable mais à ranger dans la catégorie supérieure de l'œuvre de Moorcock. Pour le coté fantasy, le héros est non seulement un membre de l'illustre famille Von Bek mais le lieu du récit est la ville de Mirenbourg, bien connue par les lecteurs des Von Bek.
Toutefois, certains choix ne plairont pas à tout le monde. Par exemple le cycle d‘Elric sera réédité dans l’ordre chronologique de l’histoire du héros et non selon l’ordre de parution d’origine.
Un choix regrettable en effet. Les lecteurs vo peuvent heureusement se tourner vers la récente intégrale Elric parue chez Ballantine en six volumes dans un ordre intelligent mêlant habillement chronologie interne et ordre de parution.

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Ce qui est vraiment intéressant dans ces cycles, c'est que Moorcock a réussi à rendre non seulement des époques, mais également des atmosphères bien différentes. Même si on a souvent le thème de la fin de race, du déclin des empires, les enjeux sont à chaque fois subtilement altérés.Dans ce sens, Elric et Corum sont les deux cycles qui se rapprochent le plus de la fantasy classique, alors que Hawkmoon reste un petit bijou dans son intégration de la technologie.Par contre, j'ai eu beaucoup de mal avec Erekosé, peut-être parce que j'étais trop jeune quand je l'ai lu, mais ces histoires de Champion Eternel me donnaient la migraine :o