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Stairways to hell

ISBN : 978-284344043-4
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Thomas Day

Ils sont trois, ils se prénomment Thomas. Déchus du Royaume, ils recherchent l’Amour.
Le premier est en prison pour un crime raciste qu’il a bel et bien commis. À sa sortie, il fait la connaissance d’une amérindienne qui va lui montrer sa véritable nature. Car cet homme est aussi un loup, qui déambule dans les carcasses automobiles d’Extermination Highway.
Le deuxième est médecin urgentiste à Paris. Alors que la crise conjugale guette, il découvre le petit monde interlope des catacombes et des carrières. Là, il rencontre Maneki Neko, actrice porno et sorcière, grande spécialiste de la transgression.
Le dernier est écrivain, du moins c’est ce que croit son entourage. En réalité, il s’agit d’un imposteur hanté par le fantôme de celle à qui il a tout volé, une certaine Eddie qui s’apprête à le guider jusqu’aux escaliers qui descendent vers l’enfer.

Critique

Par Luigi Brosse, le 14/08/2012

Stairways to hell est un recueil de Thomas Day, composé de trois nouvelles / novellae, publié au Bélial en 2002. Ce n’est sans doute pas l’ouvrage le plus facile d’accès pour découvrir l’auteur, ni forcément le plus intéressant, mais si comme moi vous êtes un adepte de TD, alors vous devriez néanmoins y trouver votre bonheur.
Ces trois textes ont tous pour principal protagoniste un dénommé Thomas, différents entre eux mais pourtant tous réincarnations ou avatars de l’écrivain. Tous parlent du rapport à l’Amour même si a priori la violence et l’érotisme (la pornographie ?) ne semblent pas porter le récit dans cette direction. Un avant-propos (ainsi qu’une postface de l’éditeur) explique les raisons d’être de ce choix. Libre à chacun d’interpréter cela comme il l’entend et de poser ses limites aux parallèles entre la personnalité des héros et celle de l’auteur.
Pour ma part, une grande partie de l’intérêt que j’éprouve justement pour l’auteur provient de ce qu’il laisse entrevoir de lui-même dans ses romans. Tel un voyeur, je suis excité par ses noirceurs (réelles ou imaginaires, j’avoue préférer ne pas savoir) et ses interrogations existentielles, tout en ressentant une certaine gêne devant cette violation de vie privée. C’est finalement le fond bien plus que la forme qui m’interpelle, qui me fait réagir et m’occupe les méninges lors de ces lectures.
En effet, la patte Thomas Day est toujours un peu identique : du sang, du sexe, de la drogue… On pourra noter au passage que comparativement à certaines œuvres postérieures, il y en a d’ailleurs plutôt moins, même si cela reste beaucoup plus cru que les standards actuels. La forme courte influence également les récits, si généralement l’auteur sait rester sec et nerveux, ici il se fait encore plus direct et épuré, quasiment sans fioritures. On peut parfois penser à la lecture d’un script de cinéma plutôt qu’à celle d’une nouvelle.
Si le premier texte a une construction assez linéaire, les deux suivants sont par contre un peu plus originaux. Le second en particulier est un Déchronologue avant l’heure, les différentes parties désassemblées et remontées en suivant une suite mathématique. Le résultat au final reste lisible, voire se révèle plus percutant que s’il avait été écrit linéairement. Le dernier récit, quant à lui, est interrompu par des interludes littéraires sous acide qui donnent une toute autre dimension au récit. Le tout donne une très bonne idée des capacités de l’auteur.
Finalement, on pourrait également débattre de la classification de ce livre en fantasy. En effet, on est sans doute plus près du réalisme magique pour le premier épisode et du fantastique pour le dernier (voire de la science-fiction si on considère les extraterrestres). Ou alors, tout cela ne relève que de l’imagination du (des) héros, à vous de vous faire votre idée. De toute manière, l’auteur nous enverrait sans doute promener en disant qu’il se fout du genre et qu’il ne s’agit là que d’un artifice pour les libraires. Alors, pourquoi ne pas coller ça sous une étiquette de fantasy “urbaine” ou moderne ?
En conclusion, Thomas Day conseille de ne pas lire ce livre “si vous avez quelque chose de plus agréable à faire à la place… l’amour par exemple”. Pour ma part, je vous le recommande chaudement si vous êtes accro aux récits percutants, crus, bien écrits mais surtout humains.

7.0/10

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