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Le Royaume blessé
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Laurent Kloetzer
« Écoutez ! Allander Ap’Callaghan est mort ! Le rassembleur des clans a rejoint les brumes dont on ne revient pas !
Il n’est resté qu’un seul héritier pour toutes ses conquêtes, son frère Eylir, caché dès le plus jeune âge par sa mère dans les palais des Atlans. Mais on ne peut grandir dans l’ombre d’un géant sans être soi-même poussé un jour sur les chemins de gloire. Voici l’histoire d’Eylir Ap’Callaghan, aventurier, bandit, soldat de fortune, mendiant et roi. Voici l’histoire de l’homme qui a posé sur sa tête la couronne du Roi des Rois, a atteint le bord du monde et a réussi à faire trembler l’orgueilleuse Atlantys.
Voici le portrait de l’homme qui a osé réclamer pour lui le royaume blessé. »
Critique
Par Vvarden, le 28/05/2006
Près de 750 pages, 29 euros, l’ouvrage inspire le respect. Surtout quand il s’agit du dernier Lunes d’encre sorti. Une fois l’ouvrage en main, surprise, là où on s’attend à trouver un poids lourd anglo-saxon, l’on découvre un jeune auteur français, Laurent Kloetzer, qui, s’il n’est pas un inconnu, n’a pas spécialement défrayé le microcosme avec ses trois précédents ouvrages.
Monsieur Dumay continue donc de nous surprendre. Mais dans quel sens ? A nous de le voir maintenant, tentons l’aventure !
Le monde se partage en deux. A l’ouest la fabuleuse Atlantide, empire moyenâgeux finissant, conquérant d’une grande partie du monde connu, aujourd’hui géant un peu assoupi, maintenant la Pax Romana sur l’ensemble de ses possessions. A l’est, une mosaïque d’états barbares qui s’étend largement au-delà de l’Oural formant un ensemble culturel celte réuni sous la dénominations de ‘Keltes’. Au sud, quelques états et empires mal définis ou seules émergent réellement les franges mésopotamiennes. Au nord les inaltérables pictes.
Deux petites cartes ouvrent le roman et elles ne sont pas de trop pour situer les pérégrinations des différents acteurs, même quand on se moque de la géographie. Ah, j’oubliais de parler d’un protagoniste important, les Thiléens, Tsiganes apatrides arpentant les fleuves comme autant de chemins.
A l’ouest, donc, un peuple sur le chemin de la Renaissance, à l’est une bande de braillards, entre la bière, la cuisse et l’honneur, comme il se doit pour tout celte normalement constitué.
Le décor est posé. La lumière décroît. Les héros s’avancent sur la scène, et sur sept cent pages le barde va vous expliquer comment le père et le fils s’élèveront vers les faîtes de la gloire, dans un bain de sang et une fuite perpétuelle, avant de … Mais ceci est l’histoire ! Ce n’est pas à moi de la livrer.
Les évènements sont narrés par une troisième personne, dont l’identité se forge au cours du récit pour donner naissance au chroniqueur. Celui ci suit la piste d’Eylir (le héros) et relève toujours les faits, au cours de la première moitié du livre, d’une tierce personne, ce qui fournit l’occasion d’avoir une histoire dans l’histoire. L’équilibre est bien maîtrisé, le récit agréable. L’histoire devient d’ailleurs plus confuse lorsque le conteur rencontre son héros et le récit perd de son sens épique pour gagner en aventure, ce qui, dans le contexte, ne me paraissait pas souhaitable. Mais bon, je suis le lecteur, pas l’écrivain. Quant à la fin… Logique, nous dirons, logique. Un petit effort aurait été bienvenu, Monsieur Kloetzer !
Alors que reste-t-il du livre une fois fini ? Le cadre ? Non, il est banal. Les références ? Pas vraiment, l’auteur s’est juste fait plaisir en intégrant des références directes sur Howard, Tolkien et autres. Le scénario? Non plus, plaies, bosses, bières et filles plus ou moins faciles (dures chez les celtes, douces et cultivées chez les atlantes, de feu chez les Thiléens, bref tout le monde à sa place comme il se doit, vive les mariages mixtes).
Alors ? Et bien il reste l’essentiel. L’âme. Le sense of wonder, le feeling, comme vous le nommez, je n’en sais rien. La marque du destin, le ciel sombre qui donne les couleurs de la nuit à la roche. La lande, la mer, les ombres du souvenir, les amours impossibles, la pluie, bref toute la panoplie. Même quant on suit notre petit monde dans le désert, on a l’impression de voir l’enclume du destin en toile de fond. Ainsi qu’un ciel gris. Le comble, non ?
Peut-être que natif de notre belle façade maritime bien humide (on ne craint pas l’eau chez nous, on craint la soif ; Celte on vous dit.) et ayant passé plus de temps dans des coins très variés en nuances de gris et très ventés que sous les cocotiers, je suis programmé pour bien ressentir ces émotions. Peut-être. Mais j’ai quand même bien le sentiment que le souffle passe dans le livre. Le grand beau souffle de l’Epique. Quand même servis, par une bonne galerie de personnages intéressants.
Voilà. Vous pouvez passer commande à votre bibliothèque.
Si, un dernier conseil, si je peux me permettre. Lecture un peu déconseillée aux dépressifs, les détours de l’âme celte sont traditionnellement assez éloignés des figures comiques classiques.
8.0/10
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