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Le Peuple turquoise

Tome 1 du cycle : Les Trois Lunes de Tanjor
ISBN : 978-229032533-9
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Ange

Quel est le prix d’une vie ?
Dans un monde où depuis des millénaires la guerre fait rage, où les dieux règnent sur un système de castes complexe et cruel, où un esclave vaut moins qu’un cheval… que vaut la vie d’un galérien qui se noie ? Rien, bien sûr. Aussi quand Arekh, homme au passé mystérieux et troublé, est sauvé d’une mort certaine par une belle inconnue, tout son cynisme, tout son système de valeurs est remis en question. Or, la femme qui l’a secouru se nomme Marikani : elle est la dernière descendante de la lignée des rois-sorciers d’Arrethas. L’aider à retrouver son trône sera le premier acte non égoïste de la vie d’Arekh.
Mais aucun acte n’est gratuit. Le prix à payer est peut-être celui de ses certitudes…

Critique

Par Gillossen, le 25/05/2005

Pour commencer, je dois reconnaître que le seul titre du livre avait de quoi m’intriguer, dégageant tout de suite quelque chose d’exotique, de différent. Et c’est bien le cas. L’ambiance, particulièrement soignée, est empreinte d’une véritable singularité, par rapport à tant d’autres univers saturés.
Pourtant, on ne peut pas dire que le monde créé par Ange soit regorgeant d’originalité. Castes, anciennes civilisations, dieux disparus… Rien de particulièrement neuf à l’horizon. Mais tout le talent du duo s’exprime dans sa complexité et sa maîtrise de ces éléments.
Un autre des points forts de ce roman est son rythme. Il démarre très fort, pour ne plus faiblir. Pas de longuette phase d’apprentissage quelconque, nous nous retrouvons immédiatement plongés au cœur de l’action, et des pensées d’Arekh, un personnage intriguant d’emblée. Comme beaucoup d’autres dans cette aventure d’ailleurs. Mais non, nous n’aurons pas là la énième révélation d’un héros. Arekh a du sang sur les mains, et le seul personnage que l’on pouvait peut-être s’attendre à voir grandir et s’aguerrir disparaît assez rapidement. C’est une aventure adulte qui se déroule ici.
La poursuite entre Arekh, Marikani et son amie Liénor et ceux qui les traquent est des plus haletantes, et occupe la moitié du roman. On découvre à toute vitesse de nouveaux lieux, de nouveaux visages, ou comment tel ou tel personnage réagit face à une difficulté imprévue ou non. Pour autant, déjà, la partie intrigues, à tous les niveaux, est déjà présente. Il suffit ainsi de penser à la dernière étape du voyage de retour en Harabec, et comment le petit groupe négocie sa sortie d’une ville qui les détenait officieusement prisonniers ou du moins à la merci de leurs ennemis.
Mais c’est par la suite, dans cette seconde moitié où Marakani retrouve son royaume, que le Peuple turquoise trouve complètement sa voie. Le lecteur bascule dans une Cour aux mille dangers, et quand bien même on retrouve des personnages convenus, tel que Harrakin, le cousin de Marikani, on ne peut s’empêcher de ressentir ce que l’histoire nous impose, et dans le cas de celui-ci, le même rejet que celui éprouvé par Arekh. D’autant que personne n’est blanc ou noir. Harrakin justement, a beau être retors, menteur, et manipulateur, il n’en demeure pas moins courageux à la bataille et ne manque pas d’une réelle prestance. Ce petit monde des nobles et la profondeur des personnages m’a rappelé le meilleur de Robin Hobb et son Assassin royal, dont Arekh pourrait se rapprocher par certains côtés. Il y a longtemps que je n’avais pas été si proche des émotions des personnages, au fin fond d’un tel malstrom d’émotions les plus contradictoires, d’où émergent la souffrance et la jalousie. La langueur et le rituel des scènes de bain par exemple ajoutent au côté charnel de cette histoire, à sa consistance. Et que dire du sacrifice que s’impose Arekh par conviction, alors qu’il venait à peine de sentir qu’il allait pouvoir toucher ce qu’il avait tant refusé avant d’admettre ! Poignant.
En bref, voilà là un premier tome particulièrement prometteur, qui ne manque pas, de plus, de rebondissements jamais téléphonés même si encore une fois de temps à autres convenus. On attend la suite avec impatience !

8.5/10

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