Le Chevalier rouge

Tome 1 du cycle : Renégat
ISBN : 978-031621228-1
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Cameron Miles

Pour diriger une bande de mercenaires sans foi ni loi, mieux vaut réunir les atouts de la naissance, d’une adresse certaine à l’épée et d’une chance diabolique.

Le Chevalier rouge a les trois, la jeunesse en plus, et il sait déjà en tirer profit.

De retour en Alba après une campagne militaire lointaine, ses mercenaires sont recrutés pour défendre un couvent fortifié ayant fait l’objet de raids sanguinaires.

Mais comme le Chevalier et ses hommes vont le découvrir sans tarder, ce contrat implique des pièges insoupçonnés, les entraînant de batailles en traquenards à l’orée d’une véritable guerre… dans laquelle le Chevalier lui-même a bien plus à perdre que prévu. Car celui qui envoie les créatures du Monde Sauvage décimer les humains pourrait bien connaître son secret le plus sombre…

Critique

Par Gillossen, le 30/08/2013

Une des sorties fantasy 2013 à surveiller selon un certain nombre d’observateurs (américains, certes, car le roman est sorti à l’automne 2012 outre-Manche), The Red Knight n’est autre que le premier roman de son auteur, Miles Cameron.
Et des premiers romans soi-disant incroyables, renversants, mais se révélant finalement décevants, nous en avons tout de même vus défiler beaucoup au fil des ans. Toutefois, en cherchant un peu, on apprend bien vite que Miles Cameron s’est déjà distingué dans le domaine du roman historique sous un autre nom. De quoi nous rassurer en partie ?
À voir.
Il suffit en tout cas de quelques chapitres pour se rendre compte que l’auteur, peu importe son nom, se range dans la mouvance d’une fantasy sombre et volontiers brutale. On pourrait presque parler de réalisme, en songeant par exemple aux (nombreuses) scènes de batailles, gérées avec allant. Cameron ne s’embarrasse pas de fioritures et si son écriture est relativement banale, elle a au moins le mérite d’aller droit au but. Il joue de toute évidence davantage la carte des dialogues, qui s’avèrent percutants et non dénués d’un certain humour, noir.
Comme souvent désormais dans le domaine de la fantasy épique, l’auteur a fait le choix de multiplier les points de vue. C’est sans doute là que réside l’une des faiblesses du roman, car, fatalement, serait-on tenté de dire, tous les personnages ayant droit à ce « privilège » ne provoquent pas le même intérêt chez le lecteur. Le plus souvent, après avoir initialement piqué notre curiosité, on se détourne lentement d’eux au fil des pages, ce qui n’est jamais bon signe.
Dans le registre des regrets, on pourra également citer une première moitié de roman un peu lente dans son déroulement, en particulier les tout premiers chapitres, verbeux. Néanmoins, une fois entré dans l’histoire et assimilé tous ses parallèles avec le mythe d’Arthur - et oui, nous y revoilà, mais attendez, l’auteur a choisi d’adopter un vrai point de vue, une véritable approche personnelle pour contourner le poids de la légende plutôt que de l’affronter bille en tête - il est très difficile de ne pas aller au bout.
Et de ne pas vouloir connaître la suite après avoir refermé ce premier tome. Miles Cameron laisse traîner suffisamment d’indices et planer assez de mystères autour de son univers pour donner envie au lecteur de s’investir plus avant dans ses personnages parfois un peu falots et dans une intrigue plus complexe qu’il n’y paraît.
Avec son atmosphère rappelant La Compagnie noire ou certains écrits de David Gemmell, son sens de la mise en scène et cette dimension historique à même d’éveiller l’intérêt de celles et ceux qui en auraient assez d’une fantasy trop « fantaisiste » à leur goût, ce Chevalier ne manque pas d’atouts. Le meilleur premier tome croisé depuis longtemps ? Non, pas forcément. Mais un ouvrage solidement bâti.
Le tome 2, The Fell Sword, est quant à lui attendu pour cet automne 2013, et les droits de la trilogie ont déjà été achetés pour la France. Cette chronique se voit d’ailleurs mise à jour après sa publication initiale en février dernier car le roman vient d’arriver chez Bragelonne.

7.5/10

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