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La Route des magiciens

Tome 1 du cycle : Les Dolce
ISBN : 978-235949019-0
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Frédéric Petitjean

New York, 2011. Un groupe de sorciers, dirigeant un trust financier et immobilier qui entend s’approprier les sous-sols de la planète, développe l’idéologie d’un âge d’or à venir pour l’usage exclusif d’une élite. Ce projet impitoyable suppose la mise en servage de l’humanité ordinaire. L’humanité en question, imbue de technologie et de consommation effrénée, est loin de se douter de la menace qui la guette. Et quelles armes aurait-elle, de toute façon, pour résister ? Seuls des êtres très particuliers, dont l’existence remonte à la nuit des temps, seraient en mesure de s’opposer au sombre dessein de la Fondation 18 : les magiciens.
Persécutés par les sorciers des siècles durant, alors même que leur réunion est nécessaire pour déployer un pouvoir égal à celui de leurs adversaires, ils ne sont plus qu’une poignée de par le monde. Cinq exactement. Une famille : les Dolce. Cette lignée, traquée en permanence, tente depuis des années de se fondre dans le paysage et vit dans une bicoque décrépite de Brooklyn. Le grand-père est à la retraite, le père et la mère exercent des professions passe-partout et les adolescents vont à l’école.
Ainsi, les Dolce vivoteraient-ils encore, inconscients des enjeux planétaires qu’engage leur existence, si la cadette, Léamédia, n’avait fait un caprice le jour de ses onze ans et utilisé ses pouvoirs magiques à mauvais escient. Au terme d’un rituel initiatique accompli par son aïeul, la voici capable de convoquer le flux magique des quatre autres membres de la famille et d’agir à distance sur la matière. Son premier tour, malheureusement, provoque dans New York un gigantesque happening, immédiatement relayé sur les télévisions et les réseaux sociaux. La famille, repérée par ses ennemis, doit décamper aussitôt, reprendre la route, l’errance, sans autre but que de se faire oublier et de survivre en se terrant.

Critique

Par Gillossen, le 02/12/2011

Au départ, La Route des magiciens a tout du petit roman que l’on imagine débarquer de nulle part. Un auteur inconnu, un éditeur qui ne l’est guère plus (même si on lui doit le Léviathan de Lionel Davoust), en tout cas, pas vraiment dans le domaine de l’imaginaire, une arrivée relativement discrète, sans tambour ni trompette…
Et puis, une fois que l’on commence à s’intéresser à ce premier tome d’une trilogie d’un peu plus près, on s’aperçoit que les choses ne sont visiblement pas aussi simples qu’en apparence. Quelques clics sur le site de l’éditeur et on découvre une page facebook dédiée, un résumé détaillé des deux tomes suivants (à ne pas lire avant d’avoir terminé le premier, et encore…) et surtout une mention largement mise en avant “Par l’éditrice de Tara Duncan”. Dans l’absolu, rien qui ne remette en cause les qualités du roman lui-même, mais l’impression d’avoir affaire en fait à un projet rondement mené.
L’efficacité à l’américaine ? L’auteur a en effet évolué plus de dix ans outre-Atlantique avant de revenir en France, toujours en tant qu’auteur / scénariste. Et s’il y a bien une chose de sûre, c’est que ce premier tome constitue un roman efficace en diable, carré et planifié de bout en bout. L’intrigue principale en premier lieu bénéficie donc de ce sérieux et difficile de songer la prendre en défaut. Après un démarrage en douceur, le rythme du récit va crescendo et le lecteur finit par être pris dans une toile dont les ramifications le laissent sans répit.
C’est peut-être aussi pour cela qu’il ne nous viendrait pas à l’esprit de remettre en cause certains éléments en cours de lecture. On se retrouve vraiment pris par une histoire haletante dont les petites touches d’originalité font mouche. Qui plus est, le final s’avère suffisamment noir et déroutant pour étonner le lecteur et lui donner envie de découvrir la nouvelle direction que prendra l’intrigue par la suite.
Mais l’aspect le plus réussi du roman est sans doute son “casting” et la nature même des magiciens, bêtes traquées pour qui un an équivaut à un mois, personnages vieux de plusieurs siècles pour certains et de plus en plus en décalage avec l’Histoire qui elle continue d’avancer, quand eux semblent parfois bloqués, perdus. Et ce même si certains traits semblent un peu forcés, bien que cela soit parfois fait dans un but humoristique : difficile d’imaginer par exemple que même sans en boire eux-mêmes, ils ne sachent pas comment préparer un café ! Ajoutons à cela quelques clins d’oeil malicieux à l’Histoire justement, des concepts originaux concernant la nature même de la magie (même si l’on finit par se demander si cela ne fait pas là encore partie d’une démarche calculée) ou bien encore un cadre new-yorkais contemporain et difficile de ne pas se laisser séduire par l’ambiance dans laquelle baigne le roman.
Comme on le disait un peu plus haut, les personnages ne sont pas en reste, avec pour plusieurs d’entre eux un petit côté BD qui ressurgit y compris dans le décor dans lequel ils évoluent - on pense au Daily Eagle -, constat que l’on peut faire plus particulièrement pour certains des seconds rôles du roman. Les Dolce eux-mêmes composent une famille réussie, crédible, en particulier le père dépassé, Rodolpherus, ou Leamidia, la grande ado de 16 ans coincée dans un corps de fillette de 11. A côté de ça, le sympathique Antonius, baby rocker “calibré” pour apparaître comme le héros de cette histoire n’est pas désagréable mais manque de consistance, au contraire d’un Philippe Delondres et sa fille Virginie. Le vieil homme illustre avec justesse à travers lui, à travers sa vie, la condition de magicien, lui qui ne peut plus approcher son ami Rodolpherus de crainte de le mettre en danger.
On pourrait encore évoquer longtemps ainsi la richesse du roman, qui ne paie pourtant pas de mine au premier abord. Mais, en espérant que l’auteur sache se recentrer sur les forces et l’originalité de son univers par la suite et oublier un peu ce qui sonne de temps en temps faux ou articificiel en arrière-plan, il y a de quoi se laisser séduire. 

7.5/10

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