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La ballade de Black Tom

Titre VO: The Ballad of Black Tom

ISBN : 978-284344933-8
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Victor LaValle (Proposer une Biographie)

EN CETTE ANNÉE 1924, Charles Thomas Tester, musicien médiocre et escroc de bas étage, traîne sa longue silhouette dans les rues grouillantes de Harlem en quête de quelques dollars, de quoi manger et conserver le toit qu’il partage avec son père vieillissant. Il n’ignore rien de la magie qu’un costume ajusté comme il convient peut provoquer, de l’invisibilité qu’un étui à guitare peut générer, jusque dans les quartiers les plus huppés, ni de la malédiction gravée dans la couleur de sa peau, celle-là même qui attire invariablement le regard des Blancs et des flics qui vont avec. Tommy est un prince. Un prince de Harlem. Mais quand il livre un grimoire occulte à une sorcière recluse au cœur du Queens, il n’a aucune idée des portes qu’il entrouvre alors, ni de la monstruosité que son geste pourrait bien libérer…
Une horreur à même d’engloutir New York tout entière.

Critique

Par Gillossen, le 11/04/2018

Les hommages, variations et autres réflexions détournant l’œuvre de H.P Lovecraft ont décidément le vent en poupe depuis quelques temps et après La quête onirique de Vellitt Boe, c’est à nouveau Le Bélial qui se penche sur la question, avec La Ballade de Black Tom, cette fois dans la très bonne collection Une Heure-Lumière. 
Ici, pas de Contrées du Rêve, mais une réalité bien plus cauchemardesque et d’ailleurs finalement plus classique et plus proche des écrits du Maître de Providence, puisque pensée comme une réécriture de la nouvelle Horreur à Red Hook, l’un des textes les plus marqués par le racisme de Lovecraft. La novella de Victor LaValle se lit ainsi d’une traite et il s’agit effectivement d’un récit sec, qui va droit au but, comme un direct au foie. 
Habilement, l’auteur en profite pour disserter sur le racisme, avec son récit se déroulant dans le New York des années 20. Tommy, l’infortuné héros de cette histoire n’est pas un monstre de charisme, comme souvent chez Lovecraft aussi, à l’image d’ailleurs des autres touches évoquant directement l’auteur. Il représente avant tout un vecteur, un instrument entre les mains de puissances effroyables tout comme à la merci des affres de la société, un homme banal, balloté au gré des évènements, comme bien d’autres avant lui. 
Cette histoire se révèle efficace, bien menée, avec quelques envolées aussi rares que bien senties. On a vraiment le sentiment de retomber dans les nouvelles de Lovecraft et pourtant, le décalage est bien là. Dans le ton, dans le fond.  
Etonnamment, alors que c’est rarement le cas avec les novellas, on se surprend à penser que ce récit aurait peut-être mérité de prendre plus d’ampleur encore, de s’étoffer. Car finalement, c’est un récit implacable, mais aux ressorts classiques. Cela fait longtemps que les histoires trop grasses, pour ne pas dire indigestes, ont perdu nos faveurs, mais dans le cas présent, il est presque dommage que l’auteur n’ait pas souhaité aller plus loin, c’est le cas de le dire. 
Ce qui n’a pas empêché son texte de rafler de jolies récompenses ou de constituer une lecture à recommander. La Ballade de Black Tom n’en demeure pas moins ainsi un récit malin, tristement glaçant, mais peut-être pas la claque que l’on croyait prendre. 

7.5/10

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