Waylander est le troisième 	roman de David Gemmell édité par Bragelonne, et constitue son second plus gros 	succès de librairie. Se déroulant avant le mythique Légende, 	il reprend le cadre du monde où s'affrontent entre autres Drenaï 	et Nadir. A partir de là, vous l'aurez peut-être deviné, 	on retrouve les ingrédients qui ont toujours fait sa force, réussissant 	même cette fois une ultime association en mariant les thèmes 	de Légende et du Roi sur le seuil, pour le meilleur. Évidemment, on peut voir en cela un manque 	de renouvellement criant. Un héros puissant et solitaire, une nation 	à sauver, un artéfact à la puissance incommensurable, une 	forteresse sur le point de tomber mais qui doit tenir... Voilà 	ce qui constitue les forces et faiblesses de Waylander. On évolue 	en territoire connu. Pourtant, encore une fois, il ne faut pas croire, 	pour ceux qui ne le sauraient pas, que les différents 	fils de l'histoire s'entrecroisant soient dénués de subtilité. Un Gemmell cache généralement plus qu'il ne montre en apparence. 	Ses personnages, taciturnes ou hauts en couleur, se révèlent 	petit à petit, gagnant une épaisseur leur permettant de 	dépasser leurs figures d'archétypes. On retiendra par exemple 	les apparitions de Cadoras, chargé de la traque de Waylander l'Assassin...
Les relations entre les personnages ne souffrent d'aucune complaisance, 	le lecteur est dans une lecture d'adultes avec des points de vue adultes, 	quel que soit le sujet abordé. Waylander n'est pas un tendre, et 	ce n'est pas la bonté ou la compassion qui l'étouffe, même 	si dans l'ensemble, on aurait pu le supposer plus torturé encore. 	A ce titre, les liens entre Waylander, Danyal et Durmast sont très 	intéressants, de par leur ambigüité. Encore un point à 	même de faire pencher la balance. L'action est trépidante, 	sans baisse de régimes et même si elle se laisse plusieurs 	fois devinée, le scénario n'en est pas pour autant cousu 	de fil blanc, loin de là. Gemmell a évolué en bien 	dans son style, plus riche et plus percutant à la fois, et certaines 	de ses visions, même simples, sont saisissantes. Pour tout cela, 	il s'agit très certainement selon moi du meilleur Gemmell paru en 	français. A noter qu'il s'agit du personnage préféré 	des fans de l'auteur, ce qui a donné deux romans supplémentaires 	le mettant en scène.
                                                                                            — Gillossen