Pilgrim Jäger

Auteur/Autrice : Tou Ubukata (Proposer une Biographie)
Dessin : Itou Mami (Proposer une Biographie)

Critique

Par Gillossen, le 04/08/2005

Pilgrim Jäger, les Pèlerins chasseurs… C’est sous ce titre mystérieux et original que nous est arrivé ce nouveau manga du jeune éditeur Asuka, et le premier appartenant au genre fantasy.
Pour cette incursion inédite jusqu’alors dans son catalogue, l’éditeur aurait pu choisir la facilité, et un récit de fantasy banal et convenu, pourquoi pas en lorgnant précisément du côté des RPG nippons. On peut donc le féliciter pour être allé chercher cette oeuvre débutée en 2002, et comptant à ce jour 6 tomes.
Tou Ubukata et Mami Itou, les auteurs, ont su situer leur histoire à une période rarement abordée en fantasy, tous supports confondus, avec la Renaissance, en Italie, et n’ont pas lésiné sur la documentation. Sur le plan des luttes de pouvoir, des conceptions religieuses, voire même des questions sociales… Pour autant, ils ne sont pas restés prisonniers de leur savoir et références, sachant prendre leurs distances avec la réalité historique si nécessaire.
Un sentiment encore plus pregnant à la lecture du tome 2. Les Médicis, Pic de la Mirandole, Michel-Ange, Ignace de Loyola… Ne vous attendez pas à les voir correspondre à notre vision actuelle des choses !
Marquons toutefois une timide réserve après la lecture ce ce premier volume : si le scénario est loin de suivre une trame basique, il accumule par contre les pistes nébuleuses, et entretient un mysticisme constant, usant (abusant ?) du symbolisme religieux. Bien sûr, cela fait toujours son petit effet, mais à la longue… Voilà qui promet en tous cas des développements à suivre ! On appréciera de voir la suite laisser de côté les combats, et nous proposer une lecture toujours aussi dense. A ne pas parcourir d’un oeil distrait ! C’est toujours le cas avec le troisième volume, qui vous laisserait le temps de lire 3 tomes de Naruto ! Moins de combats, mais toujours autant de discussions parfois un peu brouillonnes… A partir de quel moment la “mystique” cesse-t-elle d’être un élément moteur de l’histoire pour seulement dissimuler du vide ? On espère ne pas devoir répondre à cette question.
Et, finalement, le 5 annonce enfin le déclenchement des hostilités ! Il aura fallu 4 tomes de mise en place, mais le dernier en date laisse… place à l’action. Il donnerait même envie de reprendre la série depuis le début, pour tout relire d’une seule traite.
Sur le plan du dessin, il ne plaira certainement pas à tout le monde, mais propose justement un cachet personnel qui le distingue de la masse, chose qui devrait séduire d’elle-même. Le trait racé d’Itou semble à l’aise dans tous les domaines, mais n’évite cependant pas quelques débordements qui ne sont pas loin de le desservir… L’attente particulièrement longue jusq’au volume 6 en France ne changeant rien à cette donne.
A noter également de nombreuses notes explicatives, ainsi qu’un (pour le 1er) long post-scriptum de Rodolphe Massé, forcément élogieux, mais pas dénué d’intérêt pour autant !

7.5/10

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