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L'Impératrice de Mijak

Titre VO: Empress of Mijak

Tome 1 du cycle : Les Seigneurs de la guerre
ISBN : 978-226508682-1
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Karen Miller

Esclave, Fulie est née dans un monde cruel où règne la toute-puissance des hauts émissaires, conseillers religieux des seigneurs de guerre du royaume de Mijak.
Lorsque le riche marchand Abajai, frappé par sa beauté, l’achète et la prend sous sa protection, Fulie sait que le dieu unique lui offre sa chance. Elle apprend à parler, découvre le monde et s’éprend éperdument de son maître.
Quand elle comprend qu’Abajai l’a préparée pour la revendre au plus offrant, Fulie, folle de rage, s’échappe, portée par la voix de son dieu : le temps de la servitude est révolu.
Voici son histoire.

Critique

Par Luigi Brosse, le 09/09/2010

Nous avions découvert Karen Miller en 2008 avec La Prophétie du royaume de Lur. Premiers romans publiés de l’auteur, elle nous y faisait découvrir une high fantasy classique mais néanmoins efficace et agréable. Tout comme J.V. Jones en son temps, on sentait néanmoins que l’auteur disposait encore d’une bonne marge de progression.
Depuis les années ont passé, Karen Miller ne s’est pas arrêtée d’écrire (au contraire, elle tient même un rythme effarant de plusieurs livres par an) et la traduction française nous fait découvrir enfin ses volumes suivants : le cycle des Seigneurs de la guerre (en VO : Godspeaker). Nettement plus ambitieuse que son diptyque de départ, cette trilogie (entièrement publiée en langue originale) devrait davantage convenir à ceux qui avaient boudé l’auteur par peur du classicisme.
À l’opposé des archétypes qu’elle avait su habilement mettre en scène, Karen Miller nous livre ici un premier tome résolument dépaysant. Situé dans un monde aux influences orientales, le récit se concentre essentiellement sur le destin de Fulie. Vendue alors qu’elle était enfant comme esclave à une caravane, cette force de la nature se hissera grâce à sa volonté et à sa foi religieuse sur le trône d’impératrice. Il s’agit là d’une héroïne qui, clairement, ne laissera pas indifférent, entrainant ou non le lecteur à poursuivre l’aventure. Un quitte ou double qui, comme nous l’avait confié l’auteur, peut laisser le lecteur sur le bord du chemin.
Fulie n’est en réalité que la partie émergée de l’iceberg, un prétexte pour introduire le thème principal du livre : la religion. Ultra présente, celle-ci imprègne chaque ligne, chaque geste des personnages, chaque évolution du scénario. Prépondérante, elle n’en est pourtant pas pesante, ce qui mérite d’être souligné. L’auteur a su éviter les différents écueils moralisateurs entourant cette thématique en ne se comparant pas, même de loin, à l’existant.
Pour cela, elle a donc inventé un dieu, un clergé, des rites et des croyances… et a tissé son histoire autour. Cela permet un deuxième niveau de lecture où il est question de l’influence de la religion sur l’individu. La foi permet-elle de tout justifier, la foi rend-elle aveugle, ceux qui ne partagent pas ma foi méritent-ils d’être tolérés ? Fulie bouscule de plein fouet ces questions et c’est les réponses assez radicales qu’elle y apporte qui pourront, éventuellement, déranger le lecteur.
L’une des conséquences de l’importance de la religion c’est qu’il est difficile de savoir où elle s’arrête et où commence la magie. Si certains évènements viennent marquer le récit par leur coté surnaturel, il est pourtant difficile d’avoir la certitude qu’ils sont bien magiques. Présentés au travers du prisme religieux des personnages, il s’agit pour eux de témoignages réels de l’intervention divine. Happé, le lecteur ne peut qu’être entrainé à leur suite et suspendre complètement son incrédulité jusqu’à la fin du roman. Un exercice difficile réussi avec brio par Karen Miller, qui nous offre au passage un univers raffiné et sombre, mais surtout crédible.
Terminons en disant que ce premier tome, au travers de l’arrivée au pouvoir de Fulie, se concentre principalement sur la mise en place des pions et du décor, sans pour autant que cela soit aussi indolent que dans le royaume de Lur. L’ambiance de fin du monde qui se met petit à petit en place permet d’attaquer un dernier quart complétement échevelé sur fond de guerre sainte, qui pousse à lire la suite sans attendre. Peu de points négatifs dans ce roman donc, pour peu que vous accrochiez au personnage de Fulie et que vous soyez à la recherche d’une fantasy qui sorte gentiment des sentiers battus.

8.5/10

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