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Elric - Les Buveurs d'âmes

ISBN : 978-226508912-9
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Michael Moorcock
Auteur/Autrice : Fabrice Colin

Ouvrage nominé au prix Elbakin.net 2011.

Prince déchu, dévasté par la mort de son aimée, Elric de Melniboné a juré de ne plus jamais se servir de Stormbringer, son épée maudite qui boit les âmes et lui procure sa puissance et sa vitalité.
Accompagné de son fidèle compagnon Tristelune, Elric, abattu et mourant, part en quête de son dernier espoir : l’Anémone Noire, une plante magique ne fleurissant qu’une fois par siècle, qui pourrait lui redonner des forces et de grands pouvoirs. Pour la trouver, il doit gagner les ruines de Soom, une cité perdue au cœur d’une jungle inhospitalière infestée de créatures maléfiques…

Critique

Par Gillossen, le 11/05/2011

Projet de longue date dont on parlait déjà en octobre 2008, souvenez-vous, l’association Michael Moorcock/Fabrice Colin aura fait couler beaucoup d’encre et suscité bien des curiosités, avant de se préciser peu à peu.
Aujourd’hui, le fruit de cette collaboration voit enfin le jour, basé en partie sur la nouvelle de Moorcock Black Petals, publiée dans le numéro anniversaire des 85 ans du magazine Weird Tales, en 2008, justement.
Précisons d’emblée l’angle d’attaque de ce projet : si vous avez adoré la trilogie de La Fille de la voleuse de rêves, il ne faut pas chercher ici la même sophistication, le même réinvention du personnage du Champion Éternel, cette même alternance entre époques et protagonistes divers.
Les Buveurs d’âmes est en effet censé se dérouler entre deux nouvelles du tome 4 du cycle d’Elric, et c’est exactement à ce que cette donne nous évoque immédiatement qu’il faut s’attendre ici : du pur Elric old school, un roman court, nerveux, riche en aventures, en magie, en princesses, sans oublier une bonne dose de mélancolie propre au personnage. Si l’histoire, dans ses grandes lignes, peut paraître finalement assez anecdotique, elle lève toutefois le voile sur un segment brumeux de la vie du Prince des Ruines, et ce plutôt habilement.
On ne s’ennuie en tout cas pas une seconde et il faut tirer un grand coup de chapeau à Fabrice Colin, qui réussit brillamment à retrouver le goût de la prose du Michael Moorcock d’époque, sans tomber pour autant dans le fan service putassier. C’en est même parfois troublant mais il s’agit en tout cas d’un véritable point fort à mettre au compte du roman, pour ne pas dire un tour de force. A ce titre, on attend même longtemps, très longtemps, une certaine réplique, et le grand final est là encore digne de nos souvenirs de lecture adolescente.
Toutefois, si le roman fleure bon les années 60, c’est aussi l’occasion pour les auteurs, au-delà donc de l’aspect “aventure”, de laisser passer quelques réflexions plus “profondes” à travers les personnages d’Elric ou d’Elruff Crann, mais sans s’appesantir dessus pour autant. Sur le fond comme sur la forme, on sent cet ouvrage parfaitement maîtrisé, à défaut de faire preuve d’une ambition majeure.
Mais, de fait, de par sa position dans la chronologie de la saga du Loup Blanc, on pouvait donc s’interroger sur la portée d’une telle histoire, qui, fatalement, ne pouvait bouleverser en profondeur le destin d’Elric. C’est une réserve légitime à prendre en compte, mais cela n’entrave en rien le plaisir de lecture.
Et c’est bien précisément de plaisir dont il est question avant tout ici.
On retrouve Elric, Tristelune sans oublier des seconds rôles comme Dyvim Tvar ou bien encore le cadre même des Jeunes Royaumes avec un plaisir non feint, un plaisir jubilatoire aux accents de retrouvailles fébriles mais espérées, mêlé au départ d’une appréhension qui se dissipe bien vite. Oui, ce roman ne changera pas votre vision du personnage, ne modifiera pas l’équilibre de la Balance Cosmique, mais la passion et l’amour du travail bien fait transpirent de chacune de ses pages. Le pari en lui-même était audacieux, le parti pris sans doute un peu moins, mais Fabrice Colin a su relever le gant avec un talent certain.
Une jolie réussite (qui plus est accessible à tous, même si connaître un peu l’histoire d’Elric de Melniboné est évidemment un plus pour plonger au cœur de l’ambiance), apte à contenter Arioch et Stormbringer… même si cette histoire n’a pas de quoi marquer les esprits pour longtemps.
Du sang et des âmes pour M. Colin !

7.0/10

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