La Horde du contrevent

Imaginez un monde si riche qu'il ne cesse de vous étonner, de vous faire frémir, de vous faire trembler. Imaginez vingt-trois personnes, aux caractères disparates, qui tour à tour prennent la parole et tels les vingt-trois éclats d'un unique miroir renvoient une image majestueuse, celle de leur histoire. Imaginez une quête inhumaine et titanesque, une quête à la découverte du monde et de soi, une quête dont nul n'est encore jamais revenu vivant mais qui modifiera à jamais votre destinée quel que soit son aboutissement. Imaginez un roman que l'on ne sait pas classer : fantastique, merveilleux, fantasy, poésie, ou tout simplement chef d'œuvre. Vibrez au rythme de la musique livrée avec le livre, marchez au tempo des percussions, joignez votre voix à la mélodie et surtout découvrez la Horde du contrevent.
Il sera difficile d'être plus prosaïque que ces quelques lignes. Il est quasi impossible de diviser, de classifier les éléments qui font le charme de ce livre. On pourrait jeter en vrac un scénario original, des personnages attachants, un style fluide ou à un niveau plus supérieur, une manière de concevoir la forme de l'ouvrage époustouflante : que ce soit sur la syntaxe créée, les différences d'expression suivant le membre de la Horde s'exprimant ou tout simplement sur les efforts faits par l'auteur pour marier avec brio des styles littéraires totalement différents.
On pourrait également arguer du fait que l'auteur, Alain Damasio, est français, que le livre est livré avec la bande originale composée spécialement pour l'accompagnement sonore, que la conception même du livre est géniale (vous comprendrez seulement à la fin pourquoi les pages sont numérotées de façon decroissante par exemple).
Mais tout ceci ne rendrait pas justice à l'œuvre, à sa profondeur. En quelques mots, un roman dénué de faux-pas, peut-être tout simplement parce qu'avec le Vent, le faux-pas n'est pas permis.

— Luigi