Discrètement mais sûrement, la série L'Apprenti d'Araluen fait sa route dans le village densément peuplé de la fantasy pour adolescents. Dans ce quatrième volume intitulé Les Guerriers des steppes, John Flanagan confirme les éléments qui ont fait son succès : un cadre traditionnel et médiéval, une écriture simple et rapide, sur fond d'intrigue avant tout guerrière. Ainsi, on y retrouve une évidente métaphore de l'Europe féodale dans laquelle fait irruption une nation directement inspirée des Huns.
Dans cette nouvelle aventure, place à la tactique militaire. Les deux tiers des pages sont consacrés à la description de batailles, ce qui ravira les amateurs du genre : entraînement physique, maniement des armes, stratégie... Ce livre est une véritable transcription littéraire de Risk !
En conséquence de quoi les personnages passent au second plan. Halt, même s'il est plus présent que dans le tome précédent, perd de son habituel cynisme pour devenir un héros facilement assimilable à la figure d'Ulysse, par sa ruse et son intelligence. Quand à Will et Horace, tout occupés qu'ils sont dans le travail de la guerre, ils en oublient de grandir. Malgré tout, le succès de John Flanagan dans la description des relations humaines demeure presque intact, à l'exception des rapports ambigus entre Will et Cassandra, que l'auteur tente maladroitement de transformer en triangle amoureux. On le sent moins à l'aise dans ce domaine, surtout lorsqu'il s'agit de donner de la profondeur aux sentiments. A l'opposé, on appréciera la finesse et l'humour de la rencontre entre Halt et Erak, semblable à un duo de flics hollywoodiens, fondamentalement différents mais complémentaires. On peut également noter que le tandem Will / Horace se complexifie, entre amitié et rivalité.
L'ensemble donne un roman de mouture traditionnelle, mais très agréable à lire. Les jeunes garçons en raffolent...
— Auryn