Caustique; c'est ainsi que le premier tome pouvait être défini. Le second ne dépare en rien, voir même il fait preuve d'encore plus de noirceur et d'humour british. On rit du tragique pour éviter d'avoir à en pleurer (dans le sens premier du terme). L'ambiance est donc assez particulière et pourra en déconcerter certains.
Le panel de personnages mis en scène est toujours aussi bien dépeint. Et c'est avec plaisir que l'on retrouve nos héros précédents. Plaisir exacerbé par la volonté de K.J. Parker d'approfondir les rapports entre eux. Une brochette de nouveaux protagonistes fait aussi son apparition. Tout cela rend l'intrigue encore plus prenante qu'auparavant. D'autant que le coté humain est encore une fois bien présent, les personnages sont bien souvent entraînés par les évènements extérieur plutôt que foncièrement bons ou mauvais.
Le rythme est volontairement décousu, alternant rapidement entre les points de vue. Ce qui apporte un petit coté original et force le lecteur à réfléchir à ce qui a pu se passer pendant l'intermède. Ce concept est sans doute une des clés de voûte du livre. Car tout comme le premier tome, l'intrigue en elle-même est finalement assez réduite. Les enjolivures autour font toute la différence.
Preuve en est la magie. Élément discret mais pourtant essentiel du tome précédent, le Principe est définitivement mis en avant. Mais l'auteur sait demeurer mystérieuse, et distille les informations au compte-goutte. Ce qui finalement est bien plus intéressant qu'une débauche d'effets pyrotechniques. Il reste donc encore de nombreux points pour vous torturer les méninges en fin de lecture.
Ce second tome s'inscrit donc dans la droite ligne de son précurseur. Les points forts sont toujours bien présents, et l'auteur nous réserve sans doute de belles surprises pour la conclusion de sa trilogie. A noter cependant que si vous n'avez pas accroché au premier tome, il semble inutile de vouloir vous risquer plus avant.
— Luigi