Nous avons déjà eu l'occasion de vous présenter ce nouveau roman de Neil Gaiman, un ouvrage quelque peu particulier. Moins de cent pages écrites dans une police de taille "respectable", des illustrations parsemant le récit... Oui, mais c'est donc pour la bonne cause et pour une livre sterling seulement ! A ce prix-là, il serait bien bête de s'en priver !
Et après lecture, on ne peut que confirmer ce point de vue !
Tout semble tellement évident avec un tel auteur... Bien sûr, voilà une histoire bien courte, mais on dirait qu'il lui suffit de claquer des doigts pour "pondre" un récit mineur, certes, mais qui affiche toutes les caractéristiques fétiches de son œuvre et se révèle plus prenant, plus magique, et plus inventif que bien des récits jeunesse prenant des allures de pavés...
En suivant les traces de Odd, on retrouve donc un gamin débrouillard mais un peu étrange, qui va peu à peu s'affirmer au contact de trois personnages qui n'ont rien d'animaux de compagnie, en route pour Asgard. Et même au cœur d'un hiver qui n'en finit pas, rien n'est totalement blanc ou noir... Voyage, dieux au contact des humains, touches d'humour pince-sans-rire et poésie amère... Nous avons ici affaire à tout cela, et bien plus encore.
Brodant la petite dans la grande histoire, Gaiman maîtrise son sujet, fait sien un univers qu'il parsème de clins d'œil amusants ou de moment plus touchants, et nous enchante du début à la fin.
Un petit ouvrage bien sympathique, qui se suffit parfaitement à lui-même, mais dont on espérerait presque qu'il ait droit à une suite, un de ces jours. Une chose est sûre, il n'y a aucune raison de le réserver aux enfants. Très joli conte, Odd and the Frost Giants comporte ce qu'il faut de malice et de sous-entendus plus sombres à même de convenir à tous les publics. Une bonne action, doublée d'une bonne lecture !
Finalement, en novembre 2010, soit deux ans et demi après la parution originelle, ce court récit arrive en France, chez Albin Michel Wiz. Bien sûr, le prix n'est plus le même (9.50 euros...) et la dimension charitable de l'opération a totalement disparu, mais le texte, lui, demeure quoi qu'il en soit de qualité.
— Gillossen