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Interview avec Alan Lee pour Les enfants de Húrin

Par Kaines, le vendredi 14 mars 2008 à 09:55:34

Les enfants de HúrinAlan Lee est venu en France pour la sortie du livre de J.R.R. Tolkien, Les enfants de Húrin, dont il est bien sûr l’illustrateur.
Après un bref passage sur Bordeaux, où il a effectué pas moins de 5 heures de dédicaces à la suite, l’auteur est passé à la librairie Le Divan à Paris (15ème arrondissement), il y a maintenant quelques jours... Nous avons pu le rencontrer à cette occasion grâce à Vincent Ferré, avec nos camarades de Tolkien Universe, également présents.
Alan Lee est une personne qui se dépense sans compter lorsqu’il est face à son public, n’hésitant pas à passer avec eux plus de temps que prévu. La centaine de personnes, qui a fait le déplacement, est donc repartie avec une dédicace ou un croquis.

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Alan Lee répond à nos questions !

Rebondissant sur une question d’une personne patientant pour une dédicace, je commence l’interview au moment où Alan Lee commence à dessiner sur les ouvrages des fans (les personnes courageuses qui ont recommencé la file d’attente après avoir obtenu une dédicace).

Personne du public : Quel est votre personnage préféré ?

Alan Lee : Gollum.

Elbakin.net : Je commence avec une question rituelle : la France devient une destination de plus en plus fréquente pour vous. Êtes-vous heureux de revenir ici ?

Alan Lee : J’apprécie de venir à Paris. J’ai passé l’après-midi au musée d’Orsay, qui est un univers fantastique. Ses galeries d’art qui représentent la culture ou ses toiles qui illustrent des histoires grâce à la peinture. C’était agréable. Paris, ses musées,…j’aime venir dans les vieilles villes européennes, se promener dans des rues très anciennes, avec des galeries d’art partout. C’est émotionnellement très fort de revenir en Europe.

Elbakin.net : Les musées sont une source d’inspiration pour vous ?

Alan Lee : Oui, beaucoup ! Lorsque je suis à Londres, je vais à la National Gallery. Regarder des peintures de Rembrandt, Botticelli et tant d’autres…ces créations inspirent sans le moindre doute la créativité.

Elbakin.net : Que pensez-vous de votre éditeur français ? Il n’a pas ménagé ses efforts pour promouvoir le livre.

Alan Lee : Je suis très content du livre qui vient d’être publié par Christian Bourgois. Les rapports avec un éditeur sont riches et intéressants, et je suis donc très heureux de venir faire la publicité de cet ouvrage.

Elbakin.net :Ressentez-vous une différence entre vos lecteurs d’un pays à l’autre ? Êtes-vous accueilli de la même manière ?

Alan Lee : Oui, l’accueil est très semblable. Les lecteurs sont très agréables : les histoires de Tolkien sont très agréables à lire. Elles ont quelque chose d’universel.

Elbakin.net : Laissez-vous la porte ouverte ou pas avec Les enfants de Húrin ? Est-ce la fin de votre travail sur Tolkien ?

Alan Lee : Non, il y aura encore d’autres choses, d’autres projets. Je n’ai pas fini d’explorer le monde de Tolkien. Je m’intéresse également à la mythologie classique et je travaille actuellement sur Les Métamorphoses d’Ovide. Mais je pense qu’il y aura d’autres projets autour de Tolkien.

Elbakin.net : Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur l’adaptation au cinéma de Bilbo le hobbit ? Avez-vous un rôle à jouer dans cette aventure ?

Alan Lee : Bien, je ne peux pas vous en dire beaucoup plus que ce que l’on trouve déjà sur Internet. Je n’ai rien entendu, personnellement, sur le projet. Je pense que c’est une histoire particulièrement intéressante, le contexte construit par Tolkien y étant toujours aussi fort.

Elbakin.net : Le mystère reste donc entier…

Alan Lee : Pour le moment, oui. Mais je suis sûr qu’il sera adapté.

Elbakin.net : Que souhaiteriez-vous illustrer après Les Métamorphoses d’Ovide ? Avez-vous un souhait ou un rêve particulier à réaliser ?

Alan Lee : Oui, j’aimerais illustrer mes propres histoires, voir quelles sont mes possibilités à ce niveau. (le crayon à papier vole sur l’ouvrage d’un fan, traçant peu à peu un visage elfique) Sinon, je vais continuer sur les livres sur la mythologie, les histoires féériques. (des retardataires demandent à nouveau des autographes. Alan Lee est donc contraint d’interrompre l’échange pour demander les noms à placer dans les dédicaces)

Elbakin.net : La Fantasy, l’imaginaire, la mythologie ont une place très importante dans votre travail. Comment expliquez-vous ce choix ?

Alan Lee : Je pense que lorsque j’étais enfant, j’ai lu beaucoup d’histoires féériques, de mythologie, de littérature imaginaire de cultures différentes. Encore aujourd’hui, je lis tous ce que je peux trouver en bibliothèque. Je n’ai jamais perdu mon goût pour cela. J’aime illustrer ce type d’histoire où l’on peut avoir différentes approches. On est moins bloqué par les descriptions qui y sont faites. Ces histoires sont lues et racontées de génération en génération. Ce qui est plus significatif, l’émotion y est forte. Plus particulièrement pour les histoires scandinaves, où il y a beaucoup à analyser.

Elbakin.net : Quand a débuté votre aventure avec Tolkien ?

Alan Lee : J’ai lu le livre (Le Seigneur des Anneaux) lorsque j’avais 17 ans et j’ai pensé à ce moment que cela ferait un film magnifique. Ses écrits m’ont beaucoup inspiré. Son « parlé » m’a beaucoup touché. J’ai commencé à travailler sur Tolkien lorsque j’ai rencontré son éditeur anglais.

(nouvelle interruption pour une signature, puis retour aux croquis et donc à l’interview)

La magie de Tolkien agit toujours sur moi, son monde, son univers médiéval… ses descriptions ne sont pas propres au fantastique. S’il parle d’une vallée verdoyante, c’est la combinaison de sa description et de souvenirs en ma mémoire, de mes expériences qui vont produire l’illustration. Un mot dans le texte va ressortir et donner une nouvelle ampleur au dessin.

Elbakin.net : Je vais vous laisser terminer votre séance de dédicaces, car sinon vous ne partirez jamais ! Merci beaucoup !

Alan Lee : Merci à vous !

Malgré le plaisir évident d’Alan Lee à répondre à nos questions, nous sommes contraints de le laisser à ses dédicaces illustrées. En effet, si l’illustrateur peut dessiner en répondant à des questions, sa politesse légendaire l’oblige à regarder son interlocuteur dans les yeux…ce qui a tendance à ralentir sa vitesse de réalisation. Aussi nous le laissons s’atteler à la trentaine de croquis qui lui reste à réaliser. Nous notons que son amabilité et sa patience pour son public sont récompensés par une bouteille de vin (en plus des échanges chaleureux des personnes qui se sont déplacées), offerte par une personne reconnaissante.

Et très bientôt, plus de photos en ligne et surtout des vidéos de monsieur Lee, le crayon à la main !

Une "petite" file d'attente pour Alan Lee Dédicaces d'Alan Lee à la librairie Le Divan Alan Lee en interview


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