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Colloque Tolkien, Rambures 2008, en exclusivité

Par Foradan, le mardi 28 avril 2009 à 09:32:11

Notes

  1. Humphrey CARPENTER, dans J.R.R. Tolkien. A Biography, London : George Allen & Unwin 1977, qui est la biographie de référence pour Tolkien, souligne avec enthousiasme le projet de « mythologie pour l’Angleterre » que Tolkien mentionne dans sa correspondance (références infra). Ses propos sont discutés par Anders STENSTRÖM dans son article « A Mythology ? For England ? » Proceedings of the J. R. R. Tolkien Centenary Conference 1992 : Proceedings of the Conference Held at Keble College, Oxford, England, 17th-24th August 1992 to Celebrate the Centenary of the Birth of Professor J. R. R. Tolkien, edited by Patricia Reynolds and Glen H. Goodknight : California, Milton Keynes and Altadena,?The Mythopoeic Press, 1995. L’auteur évoque un problème de guillemets ayant engendré une pratique citationnelle défectueuse. Il n’y aurait donc pas de mythologie mais une soi-disant mythologie. De fait, Stenström semble dénier avec une force inversement proportionnelle à l’enthousiasme de Carpenter l’existence-même d’un projet de mythologie de l’Angleterre chez Tolkien, ce qui est contradictoire avec les propos tenus par Tolkien lui-même dans une interview avec Denys Gueroult, où Tolkien emploie clairement ce mot de « mythologie ». Tolkien avait de surcroît fait, pendant la Première Guerre mondiale, une communication scientifique sur le Kalevala et considérait l’œuvre comme un ensemble de « ballades mythologiques ». On aurait pu considérer que le projet « mythologique » aurait marqué une certaine époque de la vie de Tolkien, et qu’il se serait quelque peu érodé en tant que tel au fil des ans, n’était que la lettre citée date de 1951. Dans un article intitulé « A Mythology for England », The Silmarillion. Thirty Years On, Edited by Allan Turner, Cormarë Series No. 15, Zurich and Berne : Walking Tree Publishers, 2007, Rhona BEARE évoque les adaptations climatiques que Tolkien aurait fait subir à ses différentes sources d’influences, venues de pays soit plus froids, soit plus chauds que l’Angleterre ; on n’en reconnaît pas moins ses sources, adaptées d’autres mythologies. Pour elle, la « mythologie pour l’Angleterre » est un fait acquis et un point de départ. Dans Tolkien’s Art : ‘A Mythology for England’, Londres : Macmillan, 1979, Jane CHANCE utilise l’expression (presque lexicalisée, à force d’être employée) de « mythologie pour l’Angleterre » sans que la référence en question fasse l’objet d’une étude spécifique.
  2. Le travail de Tom SHIPPEY concerne la redécouverte des cultures nordiques au XIXe siècle. Il écrit dans une note de l’article « Grimm, Grundtvig, Tolkien : Nationalisms and the Invention of Mythologies », in The Ways of Creative Mythologies : Imagined Worlds and Their Makers, vol. 1, edited by Maria Kuteeva, Telford : Tolkien Society Press, 2000, p.7-17, repris dans Roots and Branches. Selected Papers on Tolkien, Cormarë Series n° 11, Zurich and Berne : Walking Tree Publishers, 2007, que Tolkien, certes, signale l’abandon de son projet de dédier « to England » a « body of legend », « but at the same time indicates it is still a possibility ».
  3. Tom SHIPPEY, « Tolkien and Iceland : the philology of envy », Symposium at the Nordic House, Arni Magnússon Institute of Icelandic Studies, Reykjavík, Iceland, September 13th -14th 2002, sur Internet : http://www.hi.is/Apps/WebObjects/HI.woa/wa/dp?detail=1004508&name=nordals_en_greinar_og_erindi, consulté le 4 août 2008.
  4. Donatien LAURENT et Michel TRÉGUER, La Nuit celtique, Rennes : Terre de brume / Presses universitaires de Rennes, 1996, p. 174.
  5. Lettre n° 131. The Letters of J. R. R. Tolkien, a selection edited by Humphrey CARPENTER with the assistance of Christopher TOLKIEN, London : Harper Collins Publishers, 1981, 1999 includ(ing) new expanded index compiled by Wayne G. HAMMOND & Christina SCULL, et Lettres, édition et sélection de Humphrey Carpenter avec l’assistance de Christopher Tolkien, traduit de l’anglais par Delphine MARTIN et Vincent FERRÉ, Paris : Christian Bourgois, 2005.
  6. Voir par exemple Le Roi Arthur au miroir du temps. La légende dans l'histoire et ses réécritures contemporaines, sous la direction de Anne BESSON : Rennes, Terre de brume Éditions, 2007.
  7. Simone de BEAUVOIR, Le Deuxième Sexe (1949), Paris : Gallimard, 1976, tome 1, p. 123-127.
  8. SHAKESPEARE, Macbeth, acte I, scène 1 (« When the battle’s lost and won »). On peut noter le caractère dépressif de certaines des lettres de Tolkien, et aussi le climat général qui, de son propre aveu, est celui du Seigneur des anneaux : c’est « un romance d’une longueur immense, complexe, plutôt amer et tout à fait terrifiant » (Lettres, n° 124).
  9. Deirdre DAWSON, « English, Welsh, and Elvish : Language, Loss and Cultural Recovery in J.R.R. Tolkien’s The Lord of the Rings », Tokien’s Modern Middle Ages, edited by Jane CHANCE et Alfred SIEWERS : New York, Palgrave Macmillan, 2005, p. 109.
  10. La date de publication du Kalevala en 1835 est un jour férié en Finlande aujourd’hui (SHIPPEY, « Grimm, Grundtvig, Tolkien : Nationalisms and the Invention of Mythologies », article cité, p. 81). Les rapports entre Tolkien et le Kalevala ont été étudiés, notamment par Jonathan B. HIMES (« What Tolkien Really Did with the Sampo »? : Mythlore 22.4, printemps 2000, p. 69-85) et par Tatjana SILEC (« Tolkien et le Kalevala », dans Tolkien et le Moyen Âge, dirigé par Léo Carruthers : Paris, CNRS Éditions, 2007).
  11. Jean Bernabé, Patrick Chamoiseau, Raphaël Confiant, Éloge de la créolité : Paris, Gallimard, 1993.
  12. The Letters of J. R. R. Tolkien, op. cit., p. 144-145.
  13. Tolkien, Lettres, op. cit., p. 208-209.
  14. Il ne la cite pas dans sa correspondance publiée.
  15. Margaret MURRAY, The God of the Witches (1931), London : Faber and Faber, 1952 ; traduit en français sous le titre Le Dieu des sorcières chez Denoël en 1957. Anthropologue, ethnologue et égyptologue, elle est célèbre pour son livre de 1921 sur la survivance de la sorcellerie dans les campagnes anglaises, The Witch-Cult in Western Europe : Oxford, Oxford U.P., 1921. L’Encyclopedia Britannica lui a confié en 1929 la rédaction de l’article Witchcraft, qui sera republié sans changements jusqu’en 1969.
  16. Elle écrit par exemple que saint Augustin est italien et que l’agneau est un animal à cornes ! (p. 14 et 18 de la traduction française, op. cit.).
  17. Un correspondant écrit à Tolkien pour lui reprocher sous le terme de « style ossianique » un usage archaïque de l’anglais. Tolkien s’en défend sans faire, dans la réponse, la moindre référence à Ossian (lettre 171 à Hugh BROGAN). On peut toujours remarquer quelques ressemblances onomastiques : Morwen, la mère de Théoden, ressemble à Morven, le nom de la contrée dont Fingal est le roi…
  18. Deirdre DAWSON, article cité.
  19. Ian HAYWOOD, The Making of History. A Study of the Literary Forgeries…, London : Associated University Presses, 1986.
  20. Tom SHIPPEY, Roots and Branches, « Grimm, Grundtvig, Tolkien : Nationalisms and the Invention of Mythologies », article cité.
  21. « Tout au long du XIXe siècle, le norvégien écrit fut plus ou moins identique au danois écrit ; c'est pourquoi il est communément appelé dano-norvégien (dansk-norsk ou norsk-dansk). Vers 1850, Ivar Aasen, un autodidacte, lança son landsmål (nommé de nos jours nynorsk ou néonorvégien), langue fondée sur les dialectes ruraux qui avaient survécu aux quatre siècles d'union avec le Danemark et conservaient encore ou du moins reflétaient la structure du vieux-norrois et du moyen-norvégien » (Dag GUNDERSEN, « Le norvégien : des problèmes, mais ?pas de crise véritable », La Crise des langues, textes réunis par Jacques MAURAIS, traduit de l'anglais par André Catafago : Paris, Éditions Le Robert, 1985).
  22. Voir dans le même volume l’article d’Anne Besson.
  23. Le Livre des Sages, manuel du jeu Les Chroniques d’Arkhan, 3e édition, 2002, p. 15. http://www.garou.org/arkhan/sag-his1.asp (consulté le 27 mai 2008). Le jeu s’est déroulé de 1995 à 2004, puis il a été définitivement clôturé. On peut consulter ses archives sur Internet.
  24. Voir Vincent FERRÉ, « Le Livre Rouge et Le Seigneur des Anneaux de Tolkien : une fantastique incertitude », L’Image et le livre dans la littérature fantastique et la science-fiction : Aix-en-Provence, Publications de l’Université de Provence, 2003, version augmentée téléchargeable sur le site de Modernités médiévales (www.modernitesmedievales.org).
  1. Intégralité de l'article d'Anne Larue
  2. Notes

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